Questions-Réponses : Liste Complète
 

Questions & Answers : Complete List (Translated from French into English by Mr Taoufiq GAZOULIT)

 

Tendance optimale pour mettre en branle les énergies renouvelables de l’Islam rénové, dans son contexte authentique bien entendu.

Les thèmes des questions sont en caractère gras pour les repérer aisément.

 

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1- QUESTION : Je suis une soeur de La Rochelle en France. J'aimerais savoir s'il existe un hadith qui stipulerait que la fatihi et la Jawhartu-Al -Kamal peuvent être récités. En effet, il est très difficile de prouver que ceci fait partie intégrante de nos pratiques musulmanes spirituelles. Car, suivre le Prophète n'est- il pas notre but pour aimer DIEU?. J'ai pratiqué pendant 2 ans les dikrs de la tariqa Tijania, mais tout le monde m'a prévenu du danger que j'encourais.

1- REPONSE : Un hadith authentique est rapporté par Abou Horeira qui dit avoir appris du Prophète deux séries de hadiths: une série qu'il est autorisé à divulguer et une autre dont la révélation lui coûterait la vie, car le commun des gens ne le comprendrait pas. Les commentateurs de ce hadith soulignent bien que l'exécution des normes communes et des concepts ordinaires de la Charia et de la Sounna suffira amplement au bon croyant, à l’exception des élus bien édifiés introspectivement et aptes à transcender vers l'optimal. D'autre part, Sidna Mohammed avait inculqué à son compagnon Hodeifa des enseignements secrets qu'il n'était guère autorisé à émettre. Le khalife Omar Ibn El Khattab venait, parfois, le consulter sur des états et situations que le compagnon Hodeifa aurait éventuellement acquis de la bouche du Prophète; figurent parmi les variantes les "salâts" (bénédictions du Prophète), communément récitées par les croyants, et celle appelée "salat Ibrahimiya". Or, le gendre et khalife du Prophète, Ali Ibn Abi Talib récitait une autre "salât". Le Messager d'Allah le qualifia de gardien de la "cité de sapience mohammadienne", en disant : "Je suis le Forum de la science, Ali en est le moyen d'accès". Ali récitait une "salât" où figurent des termes de la Fatihi. Cette ''salât'' est partiellement ainsi libellée: ''El fatihi lima oughliq wal khatimi lima sabaqa, nasiri el haqq bil haqq'' (se référer aux écrits d'Ibn El Atir, Ibn Qoteïba (dans sa Mouchkil el hadith) et Ibn el Fâris (épître sur les bienfaits de la "salât")). D'ailleurs, les compagnons du Prophète récitaient souvent des litanies qu'ils n'avaient pas apprises du Prophète, sans aucun dénigrement de la part du Messager d'Allah. Celui-ci avait entendu, un jour de la bouche d'un autre compagnon, une oraison spéciale. Il en reçut expressément l'agrément de l'Envoyé de Dieu- D'autres hadiths sont cités par Tabarâny et les commentateurs dignes de foi. On cite, entre autres, parmi les Tabiyines (successeurs des compagnons), Omar Ibn Abdel Aziz qui récitait des oraisons qui ne figurent guère dans la nomenclature mohammadienne. La liste est longue. D'après Ibn Mâjah, dans ses Sounane, le compagnon Abdallah Ibn Messaoud récitait une salât spéciale: "O mon Seigneur, réserve Tes bénédictions et Tes grâces au plus sublime de Tes Messagers, l'Imam des Pieux, Sidna Mohammed". L'Imam Chafiyi, promoteur du rite juridique qui porte son nom, avait sa propre salât ; cette salât est communément récitée aujourd'hui dans toutes les mosquées du Maroc : "O mon Dieu, bénis Sidna Mohammed, autant de fois que le nombre des membres de sa communauté qui l'aurait récitée ou même omis de réciter." 

 

2- QUESTION : Je suis un musulman habitant le Sénégal, très attaché à la Tariqa Tijania , je ne pratique pas la Wadifa , mais connaîs bien toutes ses oraisons. On m’aurait dit que celui qui n’est pas initié au Tijanisme ne peut ou ne doit pas les réciter. Je prendrai le cas de HIZBOU AL BAHRI, dont on me dit que celui qui le récite et qui n’a pas reçu l’initiation est comme quelqu’un en pleine mer, se trouvant dans la position délicate de celui qui ne sait pas nager. J’aimerais que vous m’expliquiez toutes les arcanes du Tijanisme

2- REPONSE : La Tariqa Tijania est une voie ouverte et accessible à tout croyant musulman des deux sexes, à condition d’être pubère. Donc, l’accès est général, même pour ceux qui n’accomplissent pas certaines obligations religieuses. Mais, pour être un bon Tijani, il faut être un pratiquant assidu, déployant un effort continu pour demeurer dans les normes Mohammadiennes que comportent à la fois la Charia et la Sounna. Le cas de Hizb Al Bahri que vous avez cité, est un cas spécifique, hors classe, car il faut une initiation particulière et spéciale, confortée par une autorisation authentique, émanant d’un grand Cheikh. Or, il s’est avéré, pour ce cas, que les conditions sont très rigoureuses pour ce hizb, car le Cheikh Tijani, lui-même, ne l’avait accordé qu’à quelques-uns parmi les plus.

 

3- QUESTION : Je suis à la recherche d’un maître spirituel à Genève. Est-ce nécessaire ? Quel est votre conseil ?

3- REPONSE : Je ne connais guère de maître spirituel à Genève. Quant à la nécessité d’avoir un conseiller de ce genre, les soufis en sont unanimes.

 

4- QUESTION : J’aimerais savoir dans la Tariqa Tijania en quoi consiste Salat Al Fatihi qui est une partie intégrante du wird Tijani. Pouvez-vous m’expliquer et m’indiquer son contenu en utilisant une translation latine ?

4- REPONSE : ALLAHOUMMA SALLI ALA SAYDINA MOHAMMED AL FATIHI LIMA OUGHLIQ, OUA AL KHATIMI LIMA SABAQ, NASIRI AL HAQQI BIL HAQ, OUA AL HADI ILA SIRATIQ AL MOUSTAQIM, OUA ALA ALIHI HAQQA QADRIHI OUA MIQDARIHI AL ADIM. Dans la Fatihi, le Prophète, qui est l’objet de la salutation est qualifié de promoteur d’ouverture de tout ce qui est obstrué et caché de tous les messagers antérieurs. IL est également qualifié de Réalisateur de droit par le Droit, c’est à dire par le pouvoir du droit, attribut de DIEU et Orientateur du croyant vers le chemin de DIEU. Salutations aussi aux descendants du Prophète, salutations à la hauteur de leur ancêtre le Messager d’ALLAH. Certains avaient expliqué cette grande ouverture par la première émergence de notre vénéré Sidna Mohammed, considéré comme le premier être humain dégagé du grand néant, avant même la genèse ou la création du monde.

 

 

5- QUESTION : J’aimerais vous poser quelques questions :

1- Où est enterré exactement le Cheikh Sidi Ahmed Tijani ?

2- A t-il eu des enfants et petits enfants ? Où vivent-t-ils ?

3- Combien de Tijanis y a t-il dans le monde ?

4- Pouvez-vous m’indiquer un guide spirituel à Montréal ?

5- A quelle date, et de qui le Cheikh Sidi Ahmed Tijani a-t-il reçu confirmation de sa mission ? Dans quelle ville ?

5- REPONSE : 1- Cheikh Sidi Ahmed Tijani est enterré à Fès au quartier Blida, près de l’Université Al Qaraouine.

2- Il a eu deux fils : Mohammed Al Kabir et Mohammed Al Habib de deux mères différentes : Moubaraka et Mabrouka. Seul Mohammed Al Habib a eu des enfants dont le nombre au Maroc seul atteint aujourd’hui une centaine d’enfants. Les autres sont à Ain Madi en Algérie et au Sénégal.

3- Il est difficile de compter le nombre de Tijanis dans le monde. Selon une statistique française, remontant à l’année 1930, lors du Protectorat, le nombre de Tijanis se serait élevé à 1 million au Maroc, 1 million et demi en Algérie et au Sahara Oriental, et 600 mille en Tunisie. Une récente interview avec un universitaire indonésien affirme que le nombre de Tijanis en Indonésie s’élève à 2 millions.

4- Je ne connais pas de guide spirituel à Montréal, mais je demeure à votre disposition pour répondre à d’autres questions.

5- La grande ouverture du Cheikh Sidi Ahmed Tijani octroyée par Allah, grâce à l'entremise du Messager Sidna MOHAMMED, que Dieu le salue et le bénisse, commença à Tlemcen et se couronna à Chellala et à Abi Samghoun au Sahara Oriental. C'est là où le Prophète autorisa le Cheikh Tijani à inculquer son wird Mohammadien à ceux qui le demandaient, sans autre condition que la soumission aux préceptes et concepts de l'Islam. La permission de réciter le wird et la wadhifa peut être accordée à n'importe quel croyant des deux sexes, à condition d'être pubère et d'accepter les conditions. Ce fut à la date 1196 de l'hégire, et le wird ne comportait, alors que l'Istighfar et la Sallat Al Fatihi. Ces 2 éléments ont été couronnés par la récitation de la hilala, au début du treizième siècle de l'hégire.

 

6- QUESTION : Après un long cheminement intérieur, je me suis intéressé à la cabale juive et j'ai fini par expérimenter comment les quatre lettres du tétragramme de Dieu, YHVH, président à la formation de notre corps et de nos pensées, et sont le lien qui nous unit au divin. J'ai cherché quelques échanges dans les sites internet sur la Cabale, mais je n'ai pu trouver de contacts. Je suis sûr maintenant qu'il y a une cabale musulmane où les lettres ont une place prépondérante dans le lien qui unit l'homme à Dieu. Je suis sûr, aussi, que les lettres composant le nom de Dieu en Arabe, ALLAH, ont la même valeur et les mêmes fonctions que YHVH. Malheureusement, je ne sais pas comment. Pouvez-vous m'apporter cette connaissance ? Ces considérations ne me sont pas théoriques, elles sont inséparables du travail que je fais sur moi-même.?

6- REPONSE : Ce dont vous parlez constitue pour les vrais soufis non pas seulement une énigme, mais un forum inexplorable, parce qu'il est foncièrement dangereux pour un véritable ésotérique. C'est ce que certains appellent 'Al Jadwal", comme celui d'Al Ghazali ou d'autres. Il y a d'autres pendants plus spiritualisants mais moins énigmatiques, et, par conséquent, présentant moins de risques dans le cheminement vers Dieu. Mais, c'est un domaine affairant au nom suprême d'Allah dont la récitation autorisée constitue un facteur déterminant sur le plan, à la fois temporel et spirituel. Mais, ce nom sublime est rarement employé, sur un plan terre à terre de notre monde terrestre. Son mécanisme ne saurait se déclencher qu'avec une permission spéciale d'un grand Cheikh.

 

7- QUESTION : Très cher frère, je me permets de vous écrire, dans le but de solliciter un avis éclairé concernant la Charia. En effet, désirant acquérir un logement pour moi et ma famille, je suis contraint, au vu de mes revenus, de solliciter un crédit avec intérêt, auprès d'un organisme bancaire. Ceci me pose un grave problème de conscience, car l'emprunt avec intérêt s'apparente ou, plutôt, est de la Riba, ce qui est illicite oua alyadou bi Allah. Toutefois, en l'absence d'un organisme islamique d'emprunt aux particuliers, conforme à la charia et à la sounna de Sidna Mohammed, je n'ai aucune autre alternative. Je me demande, alors, si la nécessité peut faire foi dans ce cas précis, sachant que je ne m'enrichis pas avec l'intérêt et le crédit que je contracte auprès de l'organisme bancaire, ou bien dois-je considérer que par mon geste j'encourage l'exercice de la Riba ?

7- REPONSE : En principe, le prêt à intérêt est prohibé, notamment dans le cas où il y aurait perte d'une part, et profit d'autre part. Car, dans ce cas, il y aurait un sentiment de spoliation. Mais, dans le cas où il n'y aurait que du gain pour tout le monde, quoique plus ou moins partiel, ce sentiment est amoindri. Je cite le cas d'un croyant qui empreinte une somme à une société garantie par une banque, il peut y avoir gain pour tout le monde, si l'intéressé peut obtenir un prêt conditionné par une prestation mensuelle, en tant que loyer, qui permettrait à ce prestataire- locataire de s'approprier le local, à la fin d'une décennie par exemple. S'il n'y a que gain chez les trois partenaires, le prêt n'est pas interdit, parce que comme dit Sidna Omar Ibn Khattab "l'islam n'est pas contre l'intérêt général, surtout si on constate que dans ce cas, il y a réellement intérêt général. Il y a une autre alternative, c'est celle d'un prêt sans intérêt selon la Charia, mais il faut bien analyser cette alternative, pour voir s'il n'y a pas perte et profit ou seulement un profit en fin de compte.

 

8- QUESTION : J'avais demandé de l'aide, on m'a donné votre adresse. Je me permets de vous demander conseil ; voilà, je vais essayer de vous expliquer ce qui me tracasse, depuis un certain moment, depuis un an et demi je me suis mis, après une poussée très forte de religiosité, à l'apprentissage de l'hébreu, du grec ancien et de l'arabe, afin de pouvoir lire les écritures dans leur langue de Révélation. J'ai arrêté l'arabe pour l'instant, parce que j'avais l'intention de faire deux années d'hébreu et de grec, afin de me dédier exclusivement à l'arabe, en septembre prochain ; en fait j'aurais acquis pour l'hébreu et le grec, des bases qui me permettraient, au besoin, de lire et comprendre quelques versets. Cependant, je conçois que tout cela prend du temps (et que celui-ci dans la vie d'un homme est primordial !) et que plus j'avance et plus je doute de l'utilité de cet apprentissage, car je me rends compte que Le Saint Coran suffit à remplir toute la vie d'un homme, ce qui rendrait non primordial l'étude de ces deux langues. En fait la question peut aussi se formuler d'une autre façon. La Bible est- elle primordiale pour un musulman ? ou a t -elle été dépassée par le Saint Coran ? ou la connaissance de ces langues (ainsi que des textes) est-elle un atout supplémentaire au développement du musulman ?.

8- REPONSE : L'apprentissage de la langue arabe, au moins partiellement, est nécessaire. Il y a en Afrique et en Asie des musulmans qui savent par coeur une partie du Coran, quoique ne connaissant guère l'arabe. Il suffit d'apprendre quelques versets de quelques lignes, pour réciter le Coran en arabe en cas de prière. Quant à l’apprentissage de l’hébreu, pour une raison ou une autre, le Prophète avait autorisé son compagnon Zeid à le maîtriser, pour lui servir d’interprète. Quant à la lecture de la Bible, par un musulman, le Khalife Omar Ibn Al Khattab avait suscité la colère du Prophète, en l’informant qu’il avait consacré deux semaines, à lire la Bible. L’Islam incite le croyant à ne pas se distraire, en dispersant ses efforts dans plusieurs domaines, au risque de ne pas maîtriser un seul, s’il lui consacre tout son temps. Pour le Messager d’ALLAH, le Coran, étant d’après le texte coranique le Rappel des autres Livres révélés, le croyant musulman doit s’y concentrer uniquement.

 

9- QUESTION : Je trouve que vous avez fait un très bon site. J'ai quelque chose à vous demander: je voudrais tout savoir sur l'adoption d'enfants dans l'islam, est- ce permis? dans quelles circonstances?

9- REPONSE : En principe l'adoption d'un enfant en islam n'est pas recommandée. Chaque enfant doit être attribué à son père, sinon à sa mère (si le père n'est pas connu). Le Coran insiste sur la justesse de toute attribution au père légitime. L'enfant adoptif n'a pas droit à l'héritage, sauf au tiers s'il lui est légué. Cela n'a rien à voir avec toute sorte d'adoption d'un enfant nécessiteux orphelin, ou de père et mère inconnus. Cet acte n'est reconnu que comme un simple acte de bienfaisance.

 

10- QUESTION : Je voudrais avoir quelques connaissances sur la Tariqa El Qadiria.

10- REPONSE : La Tariqa Qadiria est la voie instituée par le grand Alem et Soufi Sidi Abdelkader JILANI, dont le tombeau se trouve en Iraq. C'est un grand Cheikh considéré par l'éminent jurisconsulte IBN TAYMIA, comme le plus proéminent, dans la catégorie des grands cheikhs en Islam. La plupart des voies maraboutiques se réfèrent à cette secte Sounnite, éminemment préférée, à cause de sa source et de la haute dignité de son promoteur. Pas un seul des Fatwas d'Ibn Taymia, parmi celles d'une trentaine d'ouvrages en l'occurrence, n’infirme les caractéristiques et l'authenticité de ce Cheikh, que le promoteur de la Tijania considère comme un des pôles les plus éminents de l’Islam.

 

11- QUESTION : Quel est le degré de responsabilité de "ceux qui savent" : Maîtres, marabouts, imams devant Dieu par rapport à ceux qui se considèrent comme des apprenants, vis à vis de ces savants ?

11- REPONSE : Le degré de responsabilité des Imams Cheikhs ou autres vis à vis de leurs mourides ou des simples croyants, est de leur montrer la vérité sunnite, leur recommander l'accomplissement des actes cultuels, et leur détachement de tout ce que DIEU abhorre. Ces recommandations ou appréhensions constituent leurs devoirs. Si l'intéressé répond à cet appel, l'Imam peut reprendre ses directives chaque fois qu'il en sent le besoin, mais si l'intéressé semble ne pas y prendre garde, un nouvel avertissement s'avère nécessaire. Sinon il doit délaisser le récalcitrant à ses méfaits. Tout cela, d'après un hadith authentique, qui précise que si un croyant ne suit que sa passion ou ses plaisirs, on est en droit de ne pas se sentir obligé de se mêler de ses affaires.

 

12- QUESTION : Je vis dans un pays où beaucoup d'atrocités sont commises sur les chiens, avec des justifications qui me paraissent douteuses: ne faut- il pas respecter toutes les créatures de DIEU?  .

12- REPONSE : La protection des animaux est une obligation pour tout croyant musulman ou autre. La vie au sein de la communauté islamique constitue un forum paradisiaque pour les animaux, que l'Islam considère comme des êtres devant être mis en sécurité entière, sur tous les plans. Dans un hadith authentique rapporté par Al Bokhari, un mécréant a vu ses pêchés expiés par ALLAH, pour un petit geste qu'il a pu accomplir à l'égard d'un chien haletant de soif, sur lequel il s'est penché en essayant d'assouvir sa soif. ALLAH lui ouvre la voie du Paradis. D'autre part, le grand Imam Al Ghazali a été vu en rêve après sa mort (dit-on) ; il a reconnu que ses péchés n’ont été rachetés que pour avoir laissé une mouche assouvir sa soif, dans l'encre de sa plume. Toutes ces bonnes actions, durant toute sa vie, furent mises à l'index eu égard à ce geste clément vis à vis des êtres inférieurs.

 

13- QUESTION : Qu'entendez-vous par la tradition de Médine ?

13- REPONSE : J'ai entendu par le hadith de Médine, la tradition des derniers jours de la vie de Sidna Mohammed passés à Médine. Ses pratiques quotidiennes équivalaient ou abrogeaient d'autres hadiths antérieurs. C'est là, la référence essentielle sur laquelle l'Imam Malik établit son rite et qu'il appelle la "tradition de Médine". En effet, le nombre des compagnons du Prophète qu'il laissa avant sa mort, ne dépassait pas 140.000 compagnons, la plupart éparpillés dans les environs de Médine ou plus loin, ailleurs. Les hadiths qu'ils pourraient rapporter, en l'occurrence, ne pourraient avoir la même authenticité que ces traditions pratiques de Médine.

 

14- QUESTION : Peut-on être Tijani et suivre le rite Malékite ?

14- REPONSE : Le Cheikh Tijani lui-même était de rite Malékite. L'Imam Malik considérait que le hadith (la tradition prophétique) authentique est son véritable rite. C'est pourquoi tout rite canoniquement valable est fonction des hadiths auxquels il se réfère. L'imam Malik ajoute pour concrétiser son "Madhab" le consensus des Oulémas à défaut de hadith, dans les cas éventuellement modernes, se basant particulièrement sur le hadith de Médine où le Prophète avait passé ses derniers jours.

 

15- QUESTION : Je voudrais entreprendre l'étude des écrits d'Ibn Arabi (Cheikh Al-Akbar), mais après plusieurs tentatives de lecture directe des ouvrages, j'ai dû renoncer, étant donné la complexité et la difficulté des idées qui y sont développées. Auriez-vous l'amabilité de m'indiquer un livre en français qui puisse m'introduire ou m'éclaircir sur ses écrits ? Le livre d'ADDAS Claude " Ibn Arabi, ou la quête du soufre rouge " Paris: Gallimard 1989, pourrait- il me convenir? En vous remerciant pour votre attention ainsi que pour votre aide.

15- REPONSE : En sus de l'ouvrage que vous citez, vous pouvez consulter celui d'Henry CORBIN, intitulé "L'Imagination Créatrice chez IBN ARABI". C'est un ouvrage de teinte chiite, et très profond. Il pourrait s'équilibrer avec l'ouvrage de Claude ADDAS. J’ai eu le plaisir d’avoir lu les deux.

 

16- QUESTION : Pourriez-vous m’indiquer, et ce de manière précise, une technique de Dikr que je puisse suivre ? Je le pratique parfois, mais ne sais pas exactement comment, ni quelle formule utiliser, à quel rythme ...?

16- REPONSE : Le meilleur dikr est la récitation du CORAN, surtout 3 sourates dont "la fatiha", qui équivaut selon un hadith à l'ensemble du Coran. Deux autres sourates dont l'une appelée sourate du "destin" équivaut à la moitié du Coran. La troisième sourate dite "sincérité" équivaut au tiers du Coran, outre les autres dikrs connus comme la "hilala" (la ilaha illa allah), et des oraisons pareilles avec la "salat ala nabbi" (bénédiction du Prophète).

 

17- QUESTION : Je suis intéressé par le livre de Cheikh Umar Futiyu Tall "Rimah". Seriez-vous au courant d’une quelconque traduction? Merci de votre patience et félicitations pour votre site.

17- REPONSE : Pour l'ouvrage "RIMAH", il n'y a pas jusqu'à présent de traduction. Mais il me semble avoir entendu quelques sénégalais émettre le désir de certains, parmi eux, d'en traduire quelques extraits.

 

18- QUESTION : Je voudrais savoir si une traduction en Français ou Anglais du livre majeur du Cheikh était disponible. Et, comment pourrai-je me le procurer ?

18- REPONSE : Depuis quelques mois , j’ai procédé à la traduction en français de très larges extraits de "JAWAHIR AL MAANI" en 155 pages, que vous trouverez dans la rubrique « Tariqa Tijania » du site.

 

 

 

19- QUESTION : Doit-on, en tant que femme porter des chaussettes (se couvrir la totalité du pied) pendant la prière ?

19- REPONSE : La femme n'a pas besoin de se chausser, lors de sa prière, mais il est obligatoire de porter des vêtements longs, lors de la prière, car en principe les éléments du corps féminin qui peuvent être découverts, sont le visage et les deux mains.

 

 

20- QUESTION : Puis-je me rendre au cimetière visiter la tombe de mon frère en Algérie? 

20- REPONSE : La visite au cimetière était prohibée, au début de l'islam. Le Prophète Sidna Mohammed était très sévère, même avec sa fille Fatima- Zohra, qui lui avait annoncé s'être portée chez une amie pour lui présenter ses condoléances. Furieux, le Messager d'Allah lui avait annoncé, alors, que l'enfer attend celui ou celle qui se rend au cimetière. Un verset  du Coran avait fait allusion à cet interdit, mais le Prophète devait informer, plus tard, les croyants que cet interdit a été levé. Le cimetière est ouvert aujourd’hui à tous les croyants, car il n'y a plus d'éventualité païenne pour lesquelles l'interdit a été proclamé.

 

21- QUESTION : Ai-je le droit dans le cadre de l'achat d'une maison de profiter d'un prêt à très faible intérêt que me propose mon employeur (qui équivaut à l'inflation soit 1% environ) ou est-ce totalement illicite ?

21- REPONSE : Si l'intérêt se monte même à 3%, il y a licéité pour certains. C'est à dire que l'interdit est alors éliminé parce que ce taux ne représente, au fond, que les frais généraux de la banque, en sus d'une inflation éventuelle.

 

22- QUESTION : Je suis à la recherche de la structure de lecture du Saint Coran en 3 journées (je crois que cela s'appelle Hizb) et je n'arrive pas à la trouver. Auriez- vous l'amabilité de me renseigner sur ce sujet ? en vous remerciant pour votre attention.

22- REPONSE : Je vous conseille entre autres "AL QURAN AL KARIM", traduction et notes par le Dr. Salaheddine Kechrid, Dal El Gharb El Islami, Maison d'édition Habib El Lamsi, Beyrouth BP 113/5787.

 

23- QUESTION : On me demande, dans mon entourage, si le fait d'aller consulter un magnétiseur, dans le but d'arrêter définitivement la cigarette, est licite ou pas?

23- REPONSE : Pour réaliser sûrement un tel but, le croyant doit se référer uniquement à sa volonté d'attachement à DIEU, en s'assurant de la licéité ou légitimité du fait. C'est, là, une question d'éducation spirituelle, qui a pour effet essentiel l'attachement exclusif à ALLAH.

 

 

24- QUESTION : Un disciple Tijani, qui est possédé, a-t-il le droit d'aller chez une personne qui enlève les djinns, en sachant qu'il n'est pas Tijani d'une part, et qu'il appelle d'autres saints non Tijani, pour le soigner d'autre part ?
24- REPONSE : Selon les normes soufies, un bon tijani doit se référer uniquement à Allah par l’intermédiaire de son cheikh, pour tout malaise quel qu'il soit. L'effet est sûr, mais dépend du degré d'attachement du Mouride à son cheikh, étant sûr que le cheikh n'est qu'un guide et que ALLAH seul détient le pouvoir suprême. Il faut donc s'attacher à ALLAH par l'intermédiaire de son guide.

 

25- QUESTION : Pouvez-vous m'indiquer une source où obtenir des informations sur Sidi Larbi Benssayah, sa vie, son parcours, sa place dans la "cour" du Cheikh Tijani, l'époque où il a vécu... J'ai, depuis très longtemps, une très forte relation spirituelle avec ce patron de la Zaouia de Rabat où je me rends régulièrement, en route pour Fès. Comme une sorte de force d'attraction... J'aimerai le connaître davantage. J'ai lu sur votre site ce que vous avez dit de lui.

25- REPONSE : J'ai été enchanté par vos liens d'attractions envers ce grand khalife Sidi Larbi Benssayah, à propos duquel le Cheikh Tijani aurait dit: "avant de me rendre visite à Fès, faites-le d'abord à la zaouïa de Sidi Larbi Benssayah à Rabat". C'est là un grand "iden' (autorisation) du cheikh. Quant aux renseignements, à propos de son C.V, ils sont malheureusement épars dans divers ouvrages de la Tariqa dont notamment "Kachf Al Hijab" de Sidi Ahmed Skirej. Néanmoins, un manuscrit encore inédit du grand Moqaddem Lahjouji comporte près de 500 pages sur la vie spirituelle et culturelle de ce grand Khalife. En lisant sa "BOUGHIA", qui a été publiée du vivant même du Khalife, vous pouvez entrevoir, entre les lignes, les éléments intéressants sur son comportement idéal exemplaire, qui doit refléter la vie spirituelle de chaque mouride Tijani Je vous incite à lire notamment les 7 requêtes qui répercutent les signes forts d'un véritable mouride sûr d'atteindre, dans l’au-delà, le summum des approches vers "Hadrat Al Qods" (le Plenum de Présence). Je souligne ici que les 7 requêtes, constituent une adaptation commentée, dans mon ouvrage "Le Soufisme Afro Maghrébin aux 19ème et 20ème siècles".

 

26- QUESTION : Que dit l’islam sur la musique et la danse (sans mixité) ?

26- REPONSE : Dans mon ouvrage en arabe intitulé "Encyclopédie du Soufisme Islamique entre l'Ouest et l'Occident", publié en 3 volumes, j'ai réservé une étude substantielle sur la musique et la danse, telles qu'elles sont conçues et souvent légitimées même par le cheikh Tijani, quand elles sont dégagées de tous éléments excentriques, dont j'ai cité quelques spécimens.

 

27- QUESTION : Je serai reconnaissant si vous pouvez me donner des informations et conseils sur la boulimie et l’anorexie, et surtout du côté de notre religion. Je souffre de cette maladie depuis 23 ans. J’ai essayé toutes les méthodes qui existent, mais sans résultats. Après toutes ces longues années, je me suis rendu compte que la solution réside dans ma religion et sa philosophie, mais j’ai besoin d’une personne pour me guider.

27- REPONSE : Il est de bon augure que vous puissiez vous en remettre, en dernier ressort à la volonté d'Allah. Même certains, parmi les grands esprits occidentaux chrétiens, finissent par se confier en fin de compte à DIEU, comme véritable guérisseur. Alexis CARREL décédé dans les années 40, titulaire du prix Nobel en médecine et auteur de "L'homme, cet inconnu", avait opté, après des dizaines de décennies, pour cette heureuse approche divine. Dans un ouvrage plus récent, sur la prière, il motivait certaines des ses options, en soulignant que quand la thérapie classique faillit, l'invocation d'Allah s'avère opérationnelle. Votre attachement à Allah doit être ferme, émanant d'un vrai croyant, pratiquant et assidu, dont le for intérieur doit être éminemment animé d'amour et de serviabilité pour l'humanité, comme l'avaient précisé des propos authentiques du Prophète: "Les créatures (humaines et animales) sont pourvues et entretenues par Allah; ceux qui leur rendent service sont les plus aimés de DIEU" (hadith).

 

 

28- QUESTION : On m'a donné un bout de tissu noir de la Kaaba. Quel usage puis-je en faire ? Quelles sont les propriétés de ce tissu?
28- REPONSE : D'après certaines traditions du Prophète et de ses compagnons, il suffit de garder ce tissu, en lieu propre par respect, sans autres moyens qui risquent d'être excentriques. En étant sûr qu’ALLAH est le seul refuge, le Messager d’ALLAH baisait la pierre sacrée de la Kaaba.

 

29- QUESTION: A 35 ans, je ne suis pas encore mariée. Y a-t-il une invocation ou prière particulière pour remédier à cela?

29- REPONSE: Il suffit de s'adresser à ALLAH, sans insister sur la possibilité du mariage, en lui laissant l'option du lieu et du moment qu'Il choisira. Le Prophète, dans les cas similaires, se remettait foncièrement à la volonté de Dieu, sans option aucune, en incitant le croyant à s’attacher à la chasteté par le jeûne.

 

30- QUESTION : Je souhaite connaître la position de l'islam concernant le fait d'être affilié à l'assurance, dans le travail, est-ce prohibé ou pas

30- REPONSE : Quand l'assurance est obligatoire dans une administration donnée, elle est imposée à l'assuré, donc apparemment licite. Mais, quand il y a possibilité de s'en dégager, parfois même au sein de certaines administrations, l'assuré doit refuser, à mon sens.

 

31- QUESTION : J'ai besoin de votre éclairage à propos de la Hadarat du vendredi : la plupart des Tijanis sénégalais semblent la négliger, en se contentant, très souvent, de petits nombres de "Hilala", au lieu des 12OO, 16OO ou autres... Ils semblent soutenir, que quand on est en groupe, n'importe quel nombre suffit 2OO, 3OO, 5OO. Même en groupe, ne doit-on pas atteindre au minimum les mille et quelques? Que disent les livres de la Tariqa et, principalement la Boughia ?

31- REPONSE : Selon la BOUGHIA, le nombre minime de la hilala doit dépasser un millier (1000), et doit être accompli à la dernière heure du vendredi, jusqu'au coucher du soleil. Certains khalifes comme NADIFI préconisaient 300 fois, la récitation de la hilala en groupe, à condition de continuer à la réciter jusqu'à, au moins, mille. NADIFI recevait à l'époque des mourides de la banlieue de Marrakech, pour réciter la hilala avec lui, mais les 300 ne suffisaient pas. Un seul cas est plausible: au cas ou un mouride rejoindrait le groupe qui avait déjà entamé la hilala, alors, pour lui le reste suffit, 200 ou 300 au lieu de 1000.

 

32- QUESTION: Je suis enceinte d'un peu moins de 4 semaines. J'ai une fille de 2 ans et un mois, deux jumeaux de 6 mois et ce qu'on peut appeler "accident" m'est arrivé. J'ai eu mes garçons par césarienne suivie de diverses complications. Ma grossesse a été extrêmement pénible et très difficile à supporter (dès le 3ème mois, la station debout m'était insupportable), sans oublier que ma fille, qui était encore très petite, me réclamait constamment (ce qui est normal). Psychologiquement, me sentant dans l'impossibilité de m'occuper d'elle pendant cette grossesse, m’a beaucoup frustré. Je suis convaincue, désormais, qu'il faut un plus grand écart entre les naissances, pour deux raisons : s'occuper convenablement de ses enfants et, surtout, le plus important (et cela aucun homme ne pourra jamais le comprendre), se rétablir de la grossesse et de l'accouchement. On peut donner, en exemple, «nos» mères qui ont passé une très grande majorité de leur vie à enfanter, à être mère sans être femme. Ce qui a dû sûrement plaire à beaucoup, mais elles ne sont, peut être, pas majoritaires. Ma mère en a eu 8 et me demande de ne surtout pas faire comme elle, car sa santé en a pris un coup, elle regrette de ne pas avoir espacé ses grossesses et, comme elle dit, à l'époque personne ne lui a dit de penser à elle et à sa santé. Je me trouve dans la situation suivante : je suis exténuée par la grossesse de mes garçons, physiquement, je n'ai rien récupéré (je vous laisse imaginer la distension de la peau d'un ventre qui porte des jumeaux), comment m'occuper de mes bébés et de ma fille avec un quatrième, voire un cinquième, car il se peut très bien que cela soit une grossesse gémellaire. Bref, je ne m'en sens pas capable et, d'ailleurs, je n'accepte pas cette grossesse. Je me sens mal, car je vous le dis franchement, je n'en veux pas et je ne veux pas prendre cela comme une fatalité. Je veux des enfants, tant que la santé me le permettra, mais je n'ai ni la force physique, ni la force psychologique, d'entamer une troisième grossesse un peu moins de six mois, après ma césarienne. J'aimerais connaître le point de vue de l'Islam à ce sujet, car "Qardaoui" en avait parlé disant qu'on était autorisé, jusqu'à une certaine date.

32- REPONSE: Je suis bien conscient de la délicatesse de votre cas. Dans une telle situation, la mère enceinte butte réellement sur un double problème physique et psychologique. Maintes femmes enceintes croient pouvoir résoudre ce problème, par l'avortement, ce qui est peut-être normal, si on se réfère aux exigences thérapeutiques préventives à l'encontre de certains risques auxquels s'expose la femme, qui néglige l'espacement des grossesses, seul moyen de se normaliser dans des cas similaires. Le Prophète lui- même a préconisé un tel espacement à l'encontre de ce qui se passait de son vivant, chez les Persans et les Byzantins. Mais, étant donné cet état anormal chez les grands voisins de l'Arabie, le Messager d'ALLAH n'a pas cru devoir insister, pour contrer cette mauvaise habitude. Reste donc l'avortement. Mais pour l'avortement, il s'avère que certains pays musulmans optent pour une date limite où l'avortement serait légitimé. Cette date s'échelonne entre le premier et le quarantième jour de la conception. Néanmoins, dans un hadith rapporté par Tabarâny et Bazzar, cette période ne dépasserait pas la première semaine. Vous avez, donc, toute latitude de suivre ce qui se passe dans ces pays musulmans. Mais mon propre avis consiste à suivre rigoureusement le dernier hadith. Dans votre cas, il est canoniquement impossible d'avorter. Autrement, l'avortement hors date serait un foeticide, sauf en cas de force thérapeutique majeure.

 

33- QUESTION : D'abord je tiens à vous remercier pour vos efforts et la diligence et la gentillesse, avec lesquelles vous répondez à mes mails. J'ai fait un rêve, ce week-end, et je me demandais, si vous pouviez me l'interpréter. J'ai rêvé qu'un liquide gluant et épais sortait de ma narine et formait un long cordon, très long. Au bout d'un moment, le cordon s'est transformé en deux serpents, l'un petit et l'autre gros, ils étaient verts, et puis ils ont disparu, dans mon appartement. Alors, on a commencé à les chercher et on a vu le petit serpent sortir de l'appartement, en passant par le bas de la porte d'entrée....et quelqu'un m'a dit que l'autre serpent était mort.
33- REPONSE : En réponse à votre question, je tiens tout d'abord à vous remercier de votre confiance. L'interprétation d'un rêve n'est pas donnée à tout un chacun, sauf à ceux qui en ont le don. Mais, des personnes comme moi peuvent, dans une certaine mesure, se confier à l'inspiration accordée par le Coran à tout bon croyant. De là, je peux vous attester qu'il s'agit d'un double mal, qui, en sortant, s'est éliminé de votre cerveau, centre de la foi. C'est une confirmation de votre heureuse conversion. Le passage par les narines indique l'origine cérébrale du mal. L'essentiel de ce mal double, s'est éliminé par la mort du serpent mère, reste le jeune serpent qui s'éliminera à son tour. Il symbolise les méfaits éventuels que vous pouvez affronter.

 

 

34- QUESTION : Je vous serais reconnaissant de bien vouloir m'éclaircir les points suivants : J'ai lu que Sidi Ahmed tijani, qu’Allah l'agrée, a rapporté dans son livre « jawaahir al-maani » les deux hadiths suivants : - «lorsqu'il (prophète , paix et bénédiction sur lui ainsi que sur sa famille,) entra un jour chez Fatima, tandis qu’Ali dormait dans un coin de la pièce et qu'Al Hassan et Al Hussein jouaient auprès d'elle: "En vérité, toi, ces deux-là et ce dormeur, vous êtes avec moi à mon degré au Paradis, or cela n'est pas vrai pour autres qu'eux, même parmi les Prophètes et les Envoyés "» ; d’autre part,  "Le Prophète, Dieu le bénisse et lui donne la paix, a dit, dans un de ses hadiths: "Nous étions, moi et Ali, deux lumières par devant Dieu le Sublime, puis Il nous a déposé dans les lombes d'Adam et ne cessa de nous faire passer de lombes en lombes, jusqu'à [notre grand-père] 'Abd al-Muttalib. Je passais, alors, dans les lombes d'Abd Allah et lui dans celles d'Abû Tâlib. Ensuite, notre lumière s'est réunie dans al-Hassan et al-Hosayn: ils sont donc deux lumières de la lumière du Seigneur des mondes " 1- Est ce que ces deux hadith sont bien rapportés dans « jawaahir al-maani » ? ; 2- Quels sont leur degré d'authenticité ? ; 3- Comment peut-on interpréter ces hadiths sachant qu'un Wali (saint) n'atteindra jamais le degré d'un prophète ?

34-REPONSE : En général, un hadith n'est authentifié que conformément à l'authenticité du Sanad (chaîne de transmission).Or, un million de hadith, d'après l'imam Ahmed Ben Hanbal, était déjà en vogue à son époque, c'est à dire au 2ème siècle de l'hégire. Seuls ont été authentifiés, parmi ces hadith, un maximum de 10.000 ; et, c'est pourquoi, les hadith rapportés par Boukhari et Mouslim, dans leurs "Récits des sahih" ne dépassent guère 5000. Pour l'imam Malik, dans sa "mouatta", il n'a retenu parmi les 10.000 hadiths que 700 qui constituent la teneur actuelle du "Mouatta". D'où provient donc cette profusion apocryphe du hadith? L'origine de cette euphorie réside dans les israélismes extraits d’une Bible falsifiée et des propos soi-disant prophétiques, fabriqués de touts pièces par des organismes théologiques et leurs promoteurs. Les chiites sympathisants enthousiasmés de Ali, n'ont pas manqué d'y participer, d'où des centaines de hadith, concernant Sidna Ali. Certains d’entre eux peuvent être authentifiés, sans aucune référence à un Sanad quelconque. Car, le manque de chaîne de transmission peut être compensé, non par la non authenticité, mais par d'autres mobiles plus ou moins plausibles. C'est pourquoi on peut rencontrer certains de ces hadiths, dans des oeuvres soufies telles "Jawahir al maani" et la "Boghia" de Sidi Larbi Bessayah. Vue la crédibilité des auteurs de ces ouvrages, on ne saurait les rebuter, d'autant plus que la position sublime de Sidna Ali, que lui réservait le Messager d'ALLAH lui-même, n'est pas à démontrer. La teneur des hadiths cités, en l'occurrence, dans vos questions, sont sûrement parmi les hadiths non soutenus par le sanad, mais qui pourraient être authentifiés. Un grand hadith a été rapporté, concernant Sidna Ali, à propos duquel le Prophète avait dit: "Je suis la cité de la science, et Ali en est le gardien". Dans d'autres hadith, le Prophète préconisait que Sidna Ali est considéré comme son frère, que Lalla Fatima est la dame la plus sublime, et que les 2 fils Hussein et Hassan sont les 2 seigneurs de la jeunesse paradisiaque. Pour le fait de les comparer au Prophète et Messager d'ALLAH, un principe essentiel en Islam affirme que le fait de qualifier une personne, qui n'est pas Prophète, d'attribut apparemment supérieur à ceux du Prophète, n'implique pas la suprématie de cette personne. Il ne s’agirait, là, que d’une prérogative qui n’implique  aucune proéminence.

 

35- QUESTION : Nous nous intéressons aux qassayd el madih. Nous vous saurons gré de nous aider, dans notre démarche, si toutefois vous pouvez. Nous sommes des frères de la voie naqshbandi. Cette démarche est personnelle. Nous avons visité votre site sur la voie tijanie.
35- REPONSE : Les poèmes sur la bénédiction du Prophète Sidna Mohammed (Qassayd el madih) sont multiples et divers. Mais les meilleurs et les plus en vogue dans le monde musulman sont les 2 poèmes composés par le grand connaisseur soufi AL BOUSAYRI et qui s'appellent "AL HAMZIA" et "AL BORDA", qui ont été traduits en français. Vous pouvez en trouver des exemplaires, dans les bibliothèques ou les librairies spécialisées dans les ouvrages islamiques.

 

 

36- QUESTION : Pourriez-vous me dire si les sectes déviées dont le Prophète avait parlé avant sa mort concernent t-elles la Tijania. Sinon, peut-on les citer de nos jours?

36- REPONSE : Avant La tijania est une voie spirituelle, connue depuis le 19ème siècle. Ce genre de voie n'était pas connu du vivant du Prophète, les seules sectes déviées dont vous parlez ne commençaient à se faire connaître que plusieurs décennies ou siècles, après la mort du Prophète. Elles sont bien connues comme les Shiites, les qadarites, les kharijites etc....

 

37- QUESTION : Sommes-nous obligés d'être assis, les jambes croisées ou en position de prière, pour faire le WIRD, car j'ai souvent des problèmes avec une de mes jambes ?

37- REPONSE : Vous pouvez faire votre dikr, comme vous le pouvez, sans être obligé de croiser les jambes ni prendre la position de la prière. Cette éventualité est signalée dans le Coran, qui légitime des positions plausibles, sur tous les plans.

 

 

38- QUESTION : Est-il interdit de porter un "talisman", qui mentionne des noms de DIEU, ou une partie du Coran, à des fins de protection, sans tomber dans l'associationnisme ?

38-REPONSE : Le port d'un talisman qui mentionne des noms de DIEU ou des versets coraniques est tout à fait légitime, car ce qui a été prohibé par le Prophète c'est le port d'un "tamima", comportant non des noms de DIEU, mais des jadaouil ou des chiffres secrets.

 

39- QUESTION : Je souhaiterai une bibliographie sur la Tijania en français.

39- REPONSE : Mon livre « La Tijania : voie spirituelle et sociale » est inséré dans mon site ; vous avez la possibilité de le consulter.

 

40- QUESTION : Je suis un frère de l’Afrique, je voudrais savoir quelle est la signification de «hizb al sayfi», en français ?

40- REPONSE : Le hizb a deux sens : le parti (groupe partisan), ou oraison (dikr). Sa signification en l’occurrence est « oraison de l’épée », c’est-à-dire « oraison tranchante » ou dikr efficient ou fulgurant. Ce hizb a été élaboré par le grand soufi andalou Ibn Arabi. C’est une oraison comportant une dizaine de pages. Sa récitation peut être remplacée, d’après le grand cheikh Sidi Ahmed Tijani, par la lecture quarante et une fois de la sourate coranique intitulée « sourate Al Qadr » (sourate du destin).

 

41- QUESTION : Je me permets de vous écrire, étant un ami de Monsieur X, que je connais depuis bien des années. Mon Ami m’ayant offert votre livre «Le Rationnel du Sacré », ce fut un enchantement pour moi, de partager votre grande érudition pour le Coran. Je suis né à Rabat en 1931. Le Maroc reste ma Terre d’élection. Je m’y rends souvent. La culture marocaine et Islamique me passionne. Et votre ouvrage, si profond, m’a ouvert de nouveaux horizons de connaissances. Je tenais à vous en remercier de toute ma reconnaissance. Les temps actuels, si conflictuels que nous vivons, me portent à croire que les hommes font fausse route. Votre Ouvrage vient à point, pour ouvrir les yeux de ceux qui veulent comprendre le Message Prophétique de la Révélation Coranique. Dans son sublime Message, le Coran s’adresse à tous les hommes. Il ferme la Révélation, comme aurait dit le Professeur Gradua, lui même converti à l’Islam, dans son testament philosophique. Nous devons tous, embrasser notre Frère Arabe, qui est par la voix du Prophète « Saint est Son Nom», de nous avoir ouvert les chemins de l’avenir. Je ne peux que vous remercier, Monsieur le Professeur, de votre enseignement qui me va droit au cœur.

41- REPONSE : J’ai été très touché par les termes profondément sincères qui m’ont allé droit au cœur, concernant votre foi et confiance en l’Islam, qui scellent notre intime amitié. Merci de ces hommages fraternels. Je tiens à vous exprimer mon désir de vous voir, bientôt, au Maroc pour une discussion directe, lors d’un passage éventuel.

 

 

42- QUESTION : Un ami de Rabat vient de m'envoyer votre livre "Le Rationnel du Sacré". Je n'en ai pas encore commencé la lecture, car à le feuilleter il semble requérir pour chaque paragraphe, beaucoup d'attention et de recherche. Je voulais (Le Coran étant immuable) vous demander comment concilier entre la part d'héritage qui échoit à la femme musulmane et sa nouvelle condition d'agent économique, source de revenus et participant à la gestion des affaires domestiques. Tant que la femme musulmane était prise en charge, depuis le jour de sa naissance par ses parents, son mari, et en cas de divorce ou de veuvage, de nouveau, par divers membres de sa famille, il était concevable qu'elle n'ait droit qu'à une demi-part d'héritage. Mais, aujourd'hui, que la femme est source de revenus, qu'elle participe aux frais domestiques, peut-on la priver des fruits de son labeur, alors que sa participation financière peut, parfois, dépasser celle de son conjoint. Quel est votre avis à ce sujet? J'ai reçu, avec beaucoup de plaisir votre livre.

42- REPONSE : La femme a toujours participé à la gestion des affaires ménagères, sans toucher à ses propres deniers. Car, la collaboration est doublement justifiée par son droit à conserver exclusivement ses biens et le fait de n'hériter que la moitié de son partenaire masculin. Dans les conditions modernes, rien n'empêche un compromis volontaire entre les conjoints, compte tenu des dépenses ménagères inouïes nécessitées par la vie moderne. La femme est, aussi, devenue un agent actif, possédant des revenus, émanant de son activité personnelle. Ce fait implique la possibilité d'une double destinée: ou bien garder ce qu'elle possède en propre dans le double cas d'héritage ou d'activité lucrative personnelle, ou s'entendre entre eux sur un nouveau vivendi permettant une réelle égalité répondant à l'esprit de la charia, sans être contraint à transgresser la loi islamique.

 

43- QUESTION : Je vous remercie d'avoir fait diligence pour me répondre. C'est en musulmane, non bigote, qui au sein de la société occidentale défend, bec et ongles, sa religion, et non dans un esprit critique que j'aborde la discussion avec vous. Une femme bien née, ne laissera pas son conjoint se débattre dans des difficultés économiques, et participera, financièrement, aux menus actes de la vie. Mais, prenons le cas d'un couple, marié depuis une dizaine d'années. Ils ont entre 30 et 35 ans, et sont en train de payer, à deux le crédit d'une maison et d'une voiture. Le mari vient à décéder, soudainement, comme cela peut arriver, en cas d'infarctus ou de tragique dénouement d'un cancer "cavalant". Ils sont encore jeunes et n'ont pas pensé que la mort pouvait faucher l'un d'eux. Qu'advient- il de la femme? Elle va recevoir le huitième qu'elle recevrait sans avoir rien apporté au ménage, au lieu de la moitié qui lui appartient de par son travail, plus le huitième. Quel modus vivendi, "ne transgressant pas la loi musulmane", permettrait une réelle égalité? C'est un problème. Il faudrait lui trouver une solution pour le plus grand respect de notre religion. Les hommes (en tant qu'êtres humains), ne sont pas sages! Parmi eux, il en est qui confisquent carrément le salaire de leur conjointe! Il y a, là, une incohérence, qui n'est pas en harmonie avec notre religion, telle que Dieu, préservant la femme l'a voulue. Je suis certaine que, dans votre grande sagesse, vous avez une solution à ce problème. Croyez en mon profond respect.

43- REPONSE : En réponse à vos diverses motivations intégrées dans votre question, la loi islamique est en dehors de ce problème. Ce qu'il aurait fallu prévenir, pour un tel couple, c'est de renforcer ce modus vivendi par un contrat normal, entre les deux conjoints, pour conserver à chacun ses droits, en dehors de l'héritage légal, quel que soit le taux de contribution de la femme qui serait, alors, légalement conservé en dehors de la part de le veuve dans l'héritage.

 

 

44- QUESTION: J'ai bien reçu votre réponse et vous en remercie. La situation de la femme musulmane est un tout. Le "modus vivendi", régi par un contrat, est plus facile à dire qu'à faire. Aura-t-il valeur juridique et sera-t-il opposable à la partie adverse? De quels éléments sera-t-il constitué? Dans quelle proportion de participation. Vous dîtes"en ne transgressant pas la Charia et, par ailleurs, vous dîtes "la Charia n'a rien à voir là- dedans, et vous me laissez bien perplexe. J'ai un autre point à vous soumettre, qui serait, plutôt, une demande d'informations. Il s'agissait d'un texte d'arabe à traduire par mes étudiants du lycée Louis- Le- grand Paris (math- sup., math- spé). Il était question d'un homme qui disait avoir 4 femmes. Devant l'étonnement de son interlocuteur, il avait dit "kama chaa Allah". Je m'étais reportée à Sourate "annissa", pour en évaluer le contexte. Il y est écrit "oua in khiftoum alla touqssitou fi lyatama, fankihou ma taba lakoum min annissa, matna oua toulat oua roubaa oua......" Or, cette condition est passée sous silence par tous ceux qui brandissent leur droit à 4 femmes. Le fait d'épouser 2, 3 ou 4 femmes est conditionné par l'existence d'orphelins, envers lesquels on craindrait d'être injustes, si on avait à les prendre en charge. Le "oua ine khiftoum alla taadilou, fa ouahida et le 'oua lane taadilou baina nnissai oua laou harastoum" ne sont que des compléments. La justification des 2, 3 ou 4 femmes est conditionnée par la charge d'orphelins, envers lesquels une injustice de traitement serait à craindre. Je ne suis nullement compétente, en matière de religion, loin de là. Je n'ai fait que me reporter au texte. Pas d'orphelins à charge, pas de 2, 3, 4 femmes. Quel éclairage pouvez-vous m'apporter sur ce point précis? Merci de me répondre dans les meilleurs délais, comme vous le faites si bien.

44- REPONSE: En réponse à votre question, je tiens d'abord à vous souligner qu'il faut toujours prendre en considération l'ensemble des textes de réponse, c'est-à-dire leur contexte, et n'y rien rajouter, pour éviter tout malentendu, dans la compréhension du texte. En ce qui concerne les autres demandes d'informations, l'expression "qama chaa allalh", tout en étant véridique, n'a rien à voir avec la responsabilité, d'autant plus que le mariage avec 4 femmes est conditionné non par l'existence d'orphelins, comme vous le citez, mais par l'obligation de l'équité et de l'égalité entre les co-épouses, sauf pour un seul point: le degré d'amour dont la prise en considération n'est pas à la portée de tout un chacun, comme l'avait signalé le Prophète lui- même. On pourrait faire part, à tort, du nombre de femmes prises par le Messager d'ALLAH, à savoir 11 femmes (dont 9 en même temps), pour se demander pourquoi ce nombre exclusif. On doit faire part, alors de la situation dans le monde tribal du Prophète ou souvent, il était obligé, en réponse à des offres faites par certaines tribus, pour comprendre la situation perplexe du Prophète devant y répondre positivement. Or, quand le Prophète avait l'âge de 25 ans, il a épousé Khadija âgée de 40. Il est resté avec elle, SEULE, pendant le reste de sa vie, sauf les 9 dernières années, où, à la mort de Khadija, il avait pris comme épouse une seule femme plus âgée que lui. Sous l'impact des exigences tribales, il a dù s'y soumettre, en prenant, au fur et à mesure, les veuves qui lui étaient offertes, à l'exception de Aicha qui était seule vierge). Tous ces points, j'ai été obligé de les analyser, devant un auditoire d'hommes et de femmes européens, lors d'une conférence que j'ai faite sur un thème: le statut de l'embryon" que vous pouvez trouver dans la section "articles" sur la home page de mon site.

 

45- QUESTION: J'ai bien reçu votre réponse et vous remercie des détails que vous m'avez donnés sur les mariages du Prophète (que Dieu l'agrée). En ce qui concerne le Prophète, mon médecin, israélite, m'avait dit, au cours d'un contrôle médical, "le Prophète a eu 11 femmes" (information provenant de Maxime Rodinson?), à quoi j'avais répliqué: "et le roi Salomon 260 femmes". Je n'étais pas sûre du nombre!. Il a abondé dans mon sens disant: "il y a pire! le roi David envoyait au front les maris des femmes qui lui plaisaient". Le Prophète était, donc, en honorable position! Moi, je n'avais pas pensé au Prophète qui, à mon sens, ne s'est pas marié autant de fois qu'il aurait dû le faire vu les alliances dont il avait besoin pour accomplir sa mission. Non, ce qui m'intéresse, c'est l'application du texte aux Musulmans. Je reviens à mon : "oua ine khiftoum alla touqsitou filyatama, fankihou ma taba lakoum ....". Le: "fankihou ma taba..." est la réponse à la condition "oua ine khiftoum.....". On ne peut extraire un fragment de texte de son contexte. "Epousez une, deux .....". Quand ?. "Si vous craignez de n'être pas juste envers les orphelins". Nous sommes au début de la mission du Prophète; guerres, morts, cas nombreux, et orphelins de pères encore plus nombreux!. Le Prophète ne peut les laisser à la belle étoile. Ce sont des fils de musulmans. Il faut les secourir. Mais, les femmes, mariées, et ayant leurs propres enfants rechignent devant un surcroît de travail!. Le musulman peut, alors, prendre deux, trois.... femmes pour prendre soin de ces orphelins, selon leur nombre. Donc, pas d'orphelins, pas d'autorisation de prendre plusieurs femmes. Si l'on ne tient pas compte de: "oua ine khiftoum....", on déforme, à mon avis, le sens du reste du texte. Sinon, que l'on m'explique la raison de la présence de ce verset comme condition de:" fankihou ma taba lakoum...." C'était, donc, dans ce contexte d'existence d'orphelins pendant la mission de conquête du Prophète et de ses compagnons que l'autorisation de prendre plusieurs femmes pour s'occuper de ces orphelins, a été prise. Si vous voulez bien me faire connaître votre interprétation de: "oua ine khiftoum alla touqsitou filyatama...", suivi de: "fankihou ma taba lakoum....", je serai heureuse de la connaître.

45- REPONSE: Vous avez soulevé maintes questions qui demeurent ambiguës ou contestées, car soulevées uniquement dans le contexte des interprétations israélites. J'ai eu déjà l'occasion d'analyser quelques unes dans mon ouvrage "Le Rationnel du Sacré", pour démontrer l'immunité de tous les prophètes, notamment des Messagers israélites, auxquels vous faites allusion. Quant à l'intégration de l'élément orphelin, pour justifier la polygamie, elle intervient rarement pour les compagnons du Prophète, qui seul a été obligé de prendre en considération certains orphelins pour épouser leur mère.

 

46- QUESTION: Je cite ce que deux israélites ont dit et ai réfuté leurs dires. Je ne fais nullement référence à eux. Je me reporte au texte sacré qui est le fondement de notre religion et vous interroge sur le rapport d'un verset au contexte qui le contient. Existence d'orphelins pour justifier une éventuelle polygamie. Vous ne m'avez pas répondu sur ce point précis. "Ine khiftoum...............fankihou ma taba lakoum minannissa". Ce verset est là, il a un sens, quel est-il?

46- REPONSE: Le verset comportant une liaison éventuelle avec les orphelins de sexe féminin et qui ne sont pas sœurs, fait allusion en principe à un problème doublement lié à la foi, aux orphelins mineurs dont leur seul tuteur désirerait prendre ces mêmes orphelins, comme co-épouses, durant son mandat de tuteur et non à cause d'une polygamie à 2, 3 ou 4 qui demeure légitime, mais pour profiter de sa situation de mandaté, pour s'arroger certains droits dont il n'aurait pu profiter, en étant seulement tuteur et non à la fois époux. Dans ce cas, donc, si le tuteur craint d'être injuste, il pourra chercher une épouse, en dehors de ce contexte. Ce cas coranique est, certes, spécifique. Un autre cas qui ne nous importe pas est celui concernant un mineur de sexe masculin.

 

47- QUESTION : J'ai bien reçu votre réponse relative à ce sujet et vous en remercie. Mais je me disais, compte tenu du fait que le CORAN est un modèle d'éloquence et de rigueur lexicale et grammaticale, auquel on se réfère, en toute circonstance, que c'est le mot "yatimate" qui désignerait les orphelines, susceptibles d'être épousées. "Yatama "" désignant soit les orphelins, de sexe masculin, soit les orphelins des deux sexes, mais pas les orphelines uniquement. Alors, je reste sur ma faim, pour l'interprétation, et toujours avec mon point d'interrogation.

47- REPONSE : Le modus vivendi régi par un contrat en bonne et due forme, ne devrait poser aucun problème juridique. Je précise bien qu’ainsi la charia ne risque pas d’être transgressée, dans la mesure où elle ne serait pas mise en cause. C’est le sens qu’il faut retenir de ‘’ la charia n’a rien à voir là dedans’’; Et il n’ y a pas matière à perplexité. Quant au verset : ‘’ oua ine khiftoum alla touqsitou filyatama, fankihou ma taaba lakoum..’’ Je vous cite textuellement, afin de bien préciser le contexte de ma première réponse, le hadith de sayidatouna Aïcha :

ÞÇá ÚÑæÉ ÑÖí Çááå Úäå : ÓÃáÊ ÓíÏÊäÇ ÚÇÆÔÉ Úä Þæáå ÊÚÇáì ’’ æÇä ÎÝÊã ÃáÇ ÊÞÓØæÇ Ýí ÇáíÊÇãì ÝÇäßÍæÇ ãÇ ØÇÈ áßã ãä ÇáäÓÇÁ ...¡¡ ‘’

ÝÞÇáÊ íÇ ÇÈä ÃÎÊí åÏå ÇáíÊíãÉ Êßæä Ýí ÍÌÑ æáíåÇ ÊÔÑßå Ýí ãÇáåÇ æíÚÌÈå ãÇáåÇ æÌãÇáåÇ ÝíÑíÏ Ãä íÊÒæÌåÇ ÈÛíÑ Ãä íÞÓØ Ýí ÕÏÇÞåÇ¡ ÝäåæÇ Úä Ïáß ÅáÇ Ãä íÈáÛæÇ áåä ÃÚáì ÓäÊåä Ýí ÇáÕÏÇÞ æÃãÑæÇ Ãä íäßÍæÇ ãÇ ØÇÈ áåã ãä ÇáäÓÇÁ ÓæÇåä

 

 

Ainsi le Coran a mis un terme à ce genre d'abus vis-à-vis des orphelines. Quant à votre remarque, concernant "al yatama" et "yatimate", j'attire votre attention que le risque d'ambiguïté est levé par le verset 127 de la même soura "an-niçâe", qui abonde dans le même sens :

‘’wa yastaftounaka fî an-niçâi qoli allahou youftîkoum fîhinna wa mâ youtlâ alaykoum fî al kitâbi fî yatâmâ an-niçâi al-lâtî lâ toutounahounna mâ koutiba lahounna wa targhabouna an tanki¨houhounna …’’ ; Il s’agit bien de ‘’yatama an-niçâi’’ les orphelines.

En réponse à vos diverses motivations intégrées dans votre question, la loi islamique est en dehors de ce problème. Ce qu'il aurait fallu prévenir, pour un tel couple, c'est de renforcer ce modus vivendi par un contrat normal, entre les deux conjoints, pour conserver à chacun ses droits, en dehors de l'héritage légal, quel que soit le taux de contribution de la femme qui serait, alors, légalement conservé en dehors de la part de le veuve dans l'héritage.

 

48- QUESTION : Un ami de Rabat vient de me faire parvenir votre article sur "Al Qods Capitale Martyre", dans lequel vous affirmez l'existence des Palestiniens sur la Terre de Palestine depuis 2000 ans. Est-ce que cette existence ne pourrait pas remonter à une date, de beaucoup antérieure, au 10eme siècle avant J.C, à l'époque de Saül et de David, et ne seraient-ils pas les Philistins (on retrouve la racine F.L.T) ancien Peuple établi entre la Syrie, la Méditerranée et la région de Joppe (cette région correspondrait à quelles villes actuelles?) et dont les principales villes étaient Gaza, Ascalon, Asdod, Akron, et Gad. On prouverait, ainsi la présence des Palestiniens, sur leur terre, depuis la nuit des temps, et on détruirait, du même coup, les arguments fallacieux des Sionistes. Qu'en pensez-vous ?

48- REPONSE : Vous avez commis une erreur en vous référant à un des articles de mon ouvrage "La Paix en Palestine passe par AL QODS", édité en 1998 dans la série collection Mission de l'Islam, volume 4, en délaissant un autre article, qui répond à votre question. En effet, le premier article inséré page 35 de cet ouvrage, "Al Qods: Capitale Martyre", ne parle que de Jérusalem, dans son état actuel. Il a été précédé, à la page 13, par une étude essentielle intitulée "Al Qods centre universel de la foi", où vous pouvez lire à la fin de la page, les 4 dernières lignes, où j'ai dis expressément: "Al Qods est une cité Arabe, elle le demeurera à jamais, car elle l'était légitimement depuis 7 milliers d'années, quand les Arabes de Canaan, émigrant de la presqu'île Arabique, furent ses premiers fondateurs".

 

49- QUESTION : Comment doit-on faire si, au cours de la wadifa, on somnole ?

49- REPONSE : Pour éviter de somnoler, durant le dikr, il faut, selon la sounna authentique, prendre ses dispositions, pour que l'esprit du mouride y demeure présent. Si dans un cas de force majeure, le chapelet se détache de votre main en somnolant, il suffit de l'intercepter, tel que vous le pouvez et continuer votre dikr, abstraction faite du nombre exact des dikrs, que vous auriez fait. Mais, si en somnolant vous laissez tomber votre chapelet sans vous en rendre compte, vous devrez refaire vos ablutions. Dans tous les cas, il faut éviter de faire le dikr, quand on sent un besoin péremptoire de dormir, comme le souligne le Prophète.

 

50- QUESTION : Si, au cours du dikr, au moment de la hilala ou du istighfàr on entend prononcer le nom du Prophète (sur lui Paix et Salut de DIEU), doit-on ou peut-on dire "salla allahou alayhi wa sallam" ?

50- REPONSE : Si, au cours d'un dikr quelconque, vous entendez prononcer le nom du Prophète, vous n'êtes pas tenu de prononcer l'expression de salut et de bénédiction. Ce qui se passe alors, est similaire à l'état du mouride en prière obligatoire, dans laquelle il doit se concentrer sans faire attention à ce qui se dit autour de lui.

 

 

51- QUESTION : Connaissez-vous des zawiyas, et/ou disciples ou cheikhs tijanis en France? Je serais très content d'aller à leur rencontre, afin de me ''frotter'' aux gens avec qui je partage l'amour du saint Cheikh Ahmed Tijani (RAA).
51- REPONSE : Quant aux zaouïas tijanies existant en France, j'en ai connu une quinzaine quand j'ai visité la France en 1944. La plus importante zaouïa est celle de Gennevilliers, qui est toujours pleine de mourides tijanis. Aujourd’hui, il en existe des centaines, dans toutes les régions de France, notamment dans celles de Lyon.

 

52- QUESTION : Comme tout tijani averti, je commence ma lecture de la fatiha, en priant, par la bassmala. Mais je voudrais avoir des arguments plus solides à brandir, au cas où je serais interpellé sur la question.
52- REPONSE : Pour la lecture de la fatiha, un hadith authentique parle de l'obligation de commencer par la basmallah, qui selon ce hadith rapporté par Aicha épouse du Prophète, fait partie intégrante de la fatiha. Son omission risque selon le rite shafeite d'abolir toute la lecture. Il semble que l'imam Malik, en connectant son disciple shaféite, aurait rejoint cette option. Un hadith authentique précise qu’on doit renforcer l’ouverture de tout acte important par la bassmallah, en tant qu’invocation du nom de DIEU.

 

53- QUESTION : Comment priait le Cheikh, avec le qabd ou le sadl ?
53- REPONSE : En ce que concerne le qabd ou le sadl, le cheikh tijani a opté pour ce dernier, quoique les 2 actes soient aussi bien authentiques, l'un et l'autre.

 

54- QUESTION : J’aurais bien aimé vous écrire ce message en Arabe, car ça m’aurait permis de mieux formuler les quelques questions, auxquelles j’espère que vous allez aimablement répondre, en dépit de vos nombreuses préoccupations et responsabilités. Malheureusement, mon ordinateur ne me le permet pas. D’abord, je vous remercie et vous félicite pour l’effort extraordinaire que vous déployez, pour diffuser via internet le savoir encyclopédique qu’Allah vous a octroyé et promouvoir, ainsi, la cause de l’Islam Pur, comme vous le dite dans l’un de vos interviews. J’aimerais vous exposer un songe dans lequel j’ai vu notre Prophète Sidna Mohammed, et, qui a provoqué chez moi un sentiment d’euphorie (Hal), qui est resté avec moi une ou deux journées après la nuit du rêve, que voilà : « je me voyais khairan wa salaman  au centre de la ville de Houston aux USA (j’ai vécu pendant un certain temps dans cette ville il y a quatre ans) j’ai été avec une personne amie, non identifiée dans le rêve. Nous discutions de l’authenticité d’un Hadith Sharif. Je disais que ce hadith est authentique et mon ami soutenait le contraire. Alors que nous étions en train de discuter à haute voix , j’ai aperçu une personne radiante, assise au pied d’un gratte-ciel, au milieu d’une horde des sans-abri (les « homeless » qui, réellement, abondent dans les centres des grandes métropoles américaines). J’ai, d’emblée,  identifié cette personne comme étant le Prophète Sidna Mohammed. J’ai, alors, dis à mon interlocuteur : pourquoi chamailler, allons puiser à la source, voilà le Prophète lui-même, nous allons lui demander, s’il a dit ce Hadith ou non. Nous nous sommes approchés de lui et je me suis mis à genoux, je n’ai pas pu voir son visage, tellement il était radiant comme phare ; j’ai, alors, pris sa main ( akhadto yadaho acharifa) je me suis prosterné sur elle, en l’embrassant avec ferveur et, un « Hal » très fort s’est emparé de tout mon corps et m’a envahi de la tête aux orteils. Cet état est resté avec moi après le réveil…J’ai complètement oublié d’enquérir sur le Hadith, j’ai simplement dit à mon ami de faire comme moi : puiser la BARAKA. » Je dois vous dire que, comme beaucoup de ma génération, bien que croyant je ne priais pas et que je ne suis revenu à la religion en la considérant comme la fondation de ma philosophie de vie que tardivement (j’ai 42 ans), notamment à travers mes lectures sur le Tassawuf. Après ce rêve, la qualité de ma prière a changé : j’y suis plus présent et je respecte plus le temps obligatoire de chaque prière. Je voudrais savoir comment les soufis interprètent les songes dans lesquels apparaît Sidna Mohamed. Y’a t-il un lien avec le Voyage initiatique au sens « Soulouk » du terme ? Je demande ça, car pendant les jours qui précédaient le rêve  j’étais profondément préoccupé par la pensée  que je dois chercher un Cheik Aref bi Allah, sans lequel une personne ne peut jamais connaître véritablement Allah ?

54- REPONSE : La vision du Prophète dans un rêve, quand elle est sentie sûrement, par l'initié ne saurait être assimilée à un cauchemar. Un hadith authentique spécifie que Satan ne saurait aucunement s'assimiler dans cette vision au Messager d'ALLAH. Un autre hadith souligne qu'une vision à l'état de sommeil sera toujours renforcée à l'état de veille. Souvent, cette vision prophétique, est un rappel au croyant pour s'aligner étroitement sur les obligations de l'Islam. Vous l'avez vous-même constaté dans votre nouvel élan d'alignement.

 

55- QUESTION : Existe t-il un manuscrit écrit par le cheikh tijani ?
55- REPONSE : Il n'existe pas de manuscrits à proprement parler écrit de la main du cheikh, sauf à notre connaissance, une lettre dont je dispose d'une copie dans laquelle le cheikh autorise un de ses mourides à réciter le dikr. Je possède également un (manuscrit de Jawahir al Maani), dans lequel le khalif Sidi Larbi Benssayah le présente comme un manuscrit originel, contresigné dans sa dernière page par le cheikh, mais qui n'est pas écrit de ses propres mains.

 

56- QUESTION : Je suis en train de lire votre livre " Le Rationnel du Sacré " qu'un ami m'a ramené du Maroc. Je suis très intéressée par les trois monothéismes et le soufisme et votre livre me passionne. Je fais, actuellement, un travail sur le symbolisme de la Porte ; je n'ai encore rien trouvé se rapportant à ce symbole dans l'Islam, pourriez- vous m'aider ou me dire où je pourrais me renseigner ?

56-REPONSE : Il s'agit toujours chez le croyant musulman de se référer à la Porte sublime de la Présence divine, où le croyant initié voit se profiler son archétype d'initié. Cette notion se reflète sur la grande porte de l'Islam ou l'Empire Ottoman, qui supervisait pendant une bonne partie du Moyen Age tout le monde islamique. Cette porte de la Présence constitue l'accès sublime du soufi, quand il aura atteint le stade supérieur, dans la hiérarchie. La, dans ce forum, l'ésotérisme se confond avec l'exotérisme, c'est-à-dire que le somato-psychique s'allie harmonieusement à une certaine philosophie où le for intérieur constitue, avec le premier, une symbiose humanisante. Un colloque de techniciens de haut rang, parmi les grands physiciens, a tenu ses assises à Tokyo en 1966. Ces études aboutissent à une constatation extraordinaire où l'électron, repéré dans la matière, se réfère indubitablement à un autre électron, celui de l'esprit. Dans cette symbiose, sublimement humaine, les deux composantes considérées comme contradictoires ne sont au fond que complémentaires l'une de l'autre. Se référer à mon ouvrage intitulé "L'Islam dans ses sources" chapitre intitulé "La spiritualité de la matière".

 

57- QUESTION : Je suis presque nouveau venu en France. Je suis actuellement à Aix-en- Provence, quelle est la zaouïa tijanie la plus proche de ma localité ?
57- REPONSE : Les zaouïas dont je vous ai parlé (celles que je connaissais) sont toutes à Paris. La plus ancienne est celle de Gennevilliers. Leur nombre a déjà atteint en 1945 une quinzaine. Il est difficile de faire un départ net entre une zaouïa et une mosquée où le nombre de ces oratoires, tous confondus, dépasse les 300. Quant aux adresses, il suffit quand vous êtes dans un des quartiers habités par des musulmans de vous informer sur les lieux de ces oratoires, sans parler de leur nature, car la plupart des gens n’y voient qu'un simple lieu de prière.

 

58- QUESTION : Pouvez-vous m’indiquer d'autres sources en français, ou en arabe à défaut, sur notre chère tariqa, pour que nous soyons davantage instruits en écrits tijanis ?
58- REPONSE : Des références en arabe sur la tariqa, celle que je recommande le plus est ce qu'on a toujours appelé "le code de la tariqa", soit "la boughia" de Sidi Larbi Benssayah, dont la première publication remonte à l'année hégirienne 1304, au Caire. D'autres éditions ont vu, le jour tout le long du 14ème siècle. Tout récemment j'ai publié une petite encyclopédie, en 3 volumes, sur le soufisme entre le Machreq et le Maghreb, dans laquelle j'ai réservé plus d'une centaine de pages à la tariqa, à son Cheikh et à ses khalifes.

 

59- QUESTION : Nous sommes à la recherche de documents ou livres sur le Cheikh Hamallah originaire du Nioro (Sénégal) déporté en France mort, et enterré à Montluçon en 1949.

59- REPONSE : Prière de se référer à l'Institut IFAN à Dakar, pour vous donner la liste des articles et études sur la biographie de ce personnage.

 

60- QUESTION : Quels sont les horaires déterminés des prières obligatoires ?
60- REPONSE : Les heures indiquées pour les prières annoncent l'horaire d'accès à la prière. On n’est pas tenu de la faire à la première heure. Il reste, néanmoins, un certain décalage entre l'horaire obligatoire et l'horaire facultatif, celui-ci représentant la partie terminale. Il n'est pas possible de reporter les prières, car un verset du Coran insiste sur l'exigence de respecter l'horaire. Il y a même des hadiths authentiques, en ce qui concerne la prière du ASR (considérée comme la prière médiane), qui assimile ce report sans mobile très plausible, à un manquement total de sa foi, pendant 60 ans, c'est-à-dire l'âge moyen d'un croyant. Un autre hadith assimile ce manquement à un croyant récalcitrant qui aurait perdu ses biens et famille.

 

61- QUESTION : Je m’intéresse au soufisme, mais je n’ai toujours pas compris l’origine de cette spiritualité et l’origine du mot.

61- REPONSE : Il n'y a pas d'unanimité, quant à l'origine du mot soufisme. J'ai réservé tout un chapitre, dans mon ouvrage en arabe "encyclopédie du soufisme", sur ce thème. On a cité quelques origines éventuelles comme le "souf" (laine) qui est l'habit habituel des soufis. On a parlé aussi de "ahl souffa" (groupe de compagnons du Prophète tous célibataires  hébergés dans la grande mosquée de Médine). Quant à la notion de spiritualité, elle n'est guère différente dans son fond ultra-humain de l'Islam lui-même, tel qu'il est conçu dans la sounna et qui comporte à la fois le temporel, le psychique et le spirituel.

 

62- QUESTION : Après de nombreuses recherches, j'ai conclu que les savants sunnites ont interdit les instruments de musique (sauf le tambour en certaines occasions). J'aimerais savoir ce qu'en pensait le cheikh Ahmed Tijani (RA) ?
62- REPONSE : Le tambour n'était pas conçu, à mon sens, comme instrument habituel de musique. On l'employait, parfois, avec d'autres instruments en dehors de tout orchestre musical. Quant au Cheikh Sidi Ahmed Tijani, il a été rapporté (et j'en ai fais état dans mon ouvrage "La Tijania: Voie spirituelle et Sociale) qu'il avait assisté à des réceptions où certains musiciens faisaient usage de 3 instruments: la flûte, le rabab et le violon, avec le tarr un autre genre de tambourin. Un musicien célèbre appelé Al Jabri présidait cet orchestre, en présence du Sheikh, et plus tard, en compagnie de son khalife Sidi Larbi Benssayah. J'ai élaboré une étude substantielle sur la musique et le samaâ (Al madih ou chorale), dans mon ouvrage en arabe intitulé: "Encyclopédie de la pensée soufie en Orient et en Occident".

 

63- QUESTION : Par rapport à quel hadith pouvez-vous dire qu’on peut utiliser les moyens modernes de contraception ?

63- REPONSE : La notion de contraception telle qu'elle est conçue actuellement n'était pas connue à l'époque, son mécanisme est tout récent. Mais, il y a un moyen qui était en usage du vivant du Prophète, cité par un hadith authentique et qui s'appelle "AZL" (rupture du coït). Ce hadith souligne que l'usage de ce moyen contraceptif était en vogue, et fut légitimé coraniquement par omission. Le but est le même : il s'agit d'empêcher toute fusion entre l'ovule et le sperme.

 

64- QUESTION : J'aimerais savoir où se situe le passage dans lequel Ibn Arabi, mentionne le fait qu'il y ait eu 40 Adam, avant Adam que nous connaissons (Le Rationnel du Sacré). Y a-t-il un hadith même apocryphe, y faisant allusion ?

64- REPONSE : Cette référence à Ibn Arabi, concernant la question que vous soulevez, et dont j'ai parlé dans mon ouvrage "Le Rationnel du Sacré", est bien sûre, quoique je ne me rappelle guère où j'ai repéré le texte. Ce propos Hatimite peut paraître, quelque peu, excentrique, d'autant plus qu'Ibn Arabi est le seul à l'avoir affirmé ; mais le texte coranique lui-même, cité dans le même texte, semble être un commencement de preuve. Si on tient compte du terme coranique "safaka", il peut concerner un être animal ou humain adamique, ou être semblable, abstraction de tout autre élément angélique ou des génies (voir notre article sur la pensée darwinienne).

 

65- QUESTION : Après le récital du Fatiha à voix haute, certains disent qu'on doit dire  « AMIN », à haute voix, d'autres, à voix basse. Je voudrais connaître la version de notre Cheikh.
65- REPONSE : Le mot " AMIN " doit se dire à haute voix, comme l'ordonne le rite malékite, auquel adhère le Cheikh tijani ; et c'est pourquoi, il est de notoriété dans toutes les mosquées et zaouïas de le réciter, d'une seule et haute voix.

 

66- QUESTION : L'année dernière, durant le ramadan, j'étais malade et j'avais quelques jours à compenser. Lors de la compensation, il y a eu un jour où j'ai suivi un film qui n'était pas pornographique, mais il y a eu une scène d'adultère, et, inconsciemment, je me suis concentré sur la scène et j'ai sorti quelque chose qui était, peut-être, du sperme, et j'ai rompu le jeûne. Je voudrais savoir, si je dois la " kaffara " ?
66- REPONSE : Ce fait est similaire au cas du vomissement. Si ce dernier vient spontanément, et, parfois, d'une manière forcée, le jeûne n'est pas rompu. Il l'est, quand les deux sont provoqués et le rachat "kaffara" est obligatoire.

 

67- QUESTION : Je souhaite que vous m'expliquiez le sens des trois boules qu'on retrouve, au sommet de beaucoup de minarets. Parfois, on n'en voit que deux. Parfois pas du tout. Ces trois boules sont parfois remplacées par d'autres symboles.
67- REPONSE : Depuis les Almohades, à partir de la Giralda de Séville, édifiée par le Khalife Youssef, père de Yacoub El Mansour, ordre a été donné d'établir, au sommet des minarets des mosquées du Maroc, trois pièces rondes de métal doré, de dimensions ascendantes, où la première d'un grand diamètre, est suivie de deux globules dont la troisième est la plus petite du trio. L'idée, éminemment religieuse, est inspirée par un verset du Coran qui dit: "A partir d'elle (la terre), Nous vous avons créés (êtres humains), et à elle Nous vous rendrons, et d'elle, encore, une fois Nous vous sortirons" (Sourate TAHA 20, verset 55). Ce sont ces trois phases qui constituent les symboles des trois globules, qu'on appelle communément le "JAMOR".

 

68- QUESTION : Je suis sénégalais et fervent adepte de la confrérie du grand Cheikh Tijani. J'ai lu, avec intérêt, vos textes et contributions que vous avez insérés sur le web. Votre livre intitulé "La Tijania : Voie Spirituelle et Sociale", m'a beaucoup instruit. Professeur, je suis à la recherche de deux livres, et je sollicite votre aide. Le premier s'appelle "Jawahir Al Maani" du cheikh Tijani, le second "Arrimah" (les lances) du Cheikh Omar El Fouti. Pourriez-vous m'aider à avoir ces livres, qui me sont d'un très grand intérêt ?. Auriez- vous la version (en français ou en anglais) des livres sur un support électronique ?. Cela m'aiderait beaucoup à poursuivre mon éducation spirituelle.
68- REPONSE : Je vous informe que les deux textes "Jawahir Al Maani" et "Rimah" sont insérés dans une même publication, disponible dans une librairie à Rabat, je serai disposé à vous envoyer un exemplaire si vous le désirez. Quant à la traduction française de ces deux livres, je n'en connais aucune, sauf une italienne en voie d'élaboration, préparée par un moqaddem italien le cheikh Abdessamad. Mais, les premiers chapitres de la "Boughia" de Sidi Larbi BENSAYAH, qui, elle non plus, n'a pas été traduite, ont été l'objet d'une traduction adaptée et commentée en français, que j'ai publiée dans un ouvrage intitulé "Le Soufisme Afro-Maghrébin aux 19ème et 20ème siècles". Il s'agit de ce que j'ai intitulé "les Sept Requêtes", qui résument la pensée soufie, telle qu'elle est conçue par la tariqa, et qui constituent le summum du comportement idéal de l'initié tijani.

 

69- QUESTION : En tant que musulman peut- on admettre la manifestation divine sur le plan humain : l'homme-dieu des chrétiens, ou l'avatar de la tradition hindoue ?
69- REPONSE : Il s'agit, là, sur le plan mystique, de ce que les soufis appellent "Al Houloul", dont le sens étymologique signifie "L'intégration de l'Homme ou de son esprit dans l'Etre". Presque la plupart des soufis rejettent cette prétention, en précisant sa signification réelle, consistant dans l'extinction de l'être de l'initié lors d'une manifestation théophanique. Le "houloul" s'identifie, dans certains de ses aspects, avec ce que les mêmes soufis appellent "unification" ou "ittihad", ce que le grand imam Ibn Arabi réfute en soulignant que le soufi, quel que soit son grade d'initiation, demeure dans son état réel, donc effectivement responsable. Ainsi, tout ce qu'on prétend comme manifestation où le mourid sublime semble s'éliminer n'est qu'une apparence.

 

70- QUESTION : J'aimerais connaître la position de l'islam sur les livres sacrés de l'hindouisme, sont-ils reconnus comme tels? Le Prophète Sidna Mohammed avait- il eu connaissance de cette religion ?
70- REPONSE : L'islam ne reconnaît que les Livres Révélés, tels que le Coran, l'Evangile et la Thora. Il reconnaît également, et en principe, certains rites religieux, comme celui de Zoroastre, dont les adeptes s'appellent "Al Majouss", et que l'islam insère parmi les gens du Livre, à cause du monothéisme originel de son Promoteur. Toutes les autres sectes sont essentiellement polythéistes, dans le contexte islamique, bien que certains comme celui de Confucius au 5ème siècle avant l'ère chrétienne, reflètent des nuances monothéistes. Elles ne sont effectivement que des allusions de réminiscence, émanant de certains Envoyés ou Prophètes antérieurs, tel Noé, dans les 7 recommandations avec les 10 autres de Moise, et qui eurent un grand impact, pendant des siècles.

 

71- QUESTION : J'ai fais connaissance avec votre site par le biais de la recherche sur google des données sur le soufisme. Justement, je butte sur une définition très importante dans la voie de la tariqa tijania, à savoir : Achchaïkh al Mourabbi. Je serais très heureux de vous lire sur ce thème.
71- REPONSE : Le mot « cheikh », n’est employé que pour désigner le promoteur de la tariqa tijania : « Sidi Ahmad Tijani ». Certaines régions africaines ou autres l’emploient parfois, pour désigner un moqaddem. Il y a, donc, un nombre de plus en plus croissant, dans la tariqa de moqaddems, qui, par définition, donnent à l’initié officiellement la permission de réciter le dhikr. C’est alors qu’il devient tijani, autrement, il n’est que sympathisant. Les cheikhs morabbis sont les moqaddems, hautement qualifiés, pour éduquer les mourides, dans le processus d’initiation. Leur nombre selon le cheikh ne dépasse guère 600 moqaddems, parmi les humains, et la moitié (300) parmi les génies. Le moqaddem peut atteindre le plus haut des grades dans la hiérarchie initiatique, sans pouvoir s’arroger ce titre.

 

72- QUESTION : Pourquoi le drap que l'on étale au milieu du cercle de la wadifa, et de la hadratat al Joumoua ? Et qui est le premier à l'avoir instauré ?
72- REPONSE : Le drap qu’on étale comme vous dites au moment de la récitation de la hilala, aussi bien dans celle de la wadifa, a été déployé du temps du cheikh. Cela a été motivé par le fait que le promoteur de la tarîqa récitait la wadifa, avec ses mourides, dans le long couloir de sa demeure, la zaouïa n’ayant pas encore été construite. Cet « izar » ou drap n’était, alors, destiné qu’à couvrir le sol, tel un tapis pour la prière. Il n’est donc pas obligatoire dans ces dikrs. Les zaouïas se sont habituées, depuis, à en faire usage par  réminiscence.

 

73- QUESTION : Est-ce qu’un Imam a le droit de baptiser un enfant hors mariage selon la charia? (Aix en Provence, France).

73- REPONSE : L’enfant né hors mariage légitime est considéré comme un enfant naturel non reconnu par la Charia. L’Imam ne peut guère agir contrairement à ce principe, sauf dérogation spéciale.

 

74- QUESTION : Je vous prie de bien vouloir m’informer sur la mystique de salat al fatihi, et de l’initiation de l’aspirant de la tariqa tijania sur le wird.
74- REPONSE : La salat al Fatihi n'est pas le propre du Sheikh Sidi Ahmad Tijani. Elle a été inspirée à un cheikh antérieur: Al Bakri ESSADDIKI. Son grade dans la hiérarchie des oraisons, affairant à la louange du Prophète, est spécifique. Elle vaut, selon son propre promoteur, 600 mille fois une récitation ordinaire. Le cheikh tijani a reçu une autorisation spéciale, qui assure à ce dhikr un grade exclusif. Le cheikh tijani, après avoir atteint le stade de pôle, a été inspiré pour la remplacer par Jawharat Al Kamal, élaborée par insufflation prophétique. Il a reçu, alors, l'incitation à reprendre Salat Al Fatihi. Quant à votre seconde question, concernant le grade auquel aspire le mouride tijani en récitant son wird, il ne doit guère dépasser la sublime intention de s'assurer l'agrément d'ALLAH et Sa grâce. Le vrai initié n'ose guère aspirer à s'arroger une quelconque ouverture, par le biais de ce symbole spécifique de la tariqa. Le cheikh a tenu à avertir son mouride, en lui enjoignant d'éviter toute velléité dans ce sens.

 

75- QUESTION : Celui qui est né tijani et qui n'a pas encore pris le wird, mais assiste délibérément aux séances de Hadhratul jum'a, peut-il quitter les litanies avant même leur fin, s'il a un devoir indispensable à remplir ?
75- REPONSE : Naître tijani a pour sens le fait d'être inscrit par le Destin Divin, comme membre de la tariqa tijania. Ce qui veut dire qu'on en n’a pas toujours le choix, car d'aucun peut être inscrit comme membre d'autres voies spirituelles. Celui qui se trouve donc dans ce cas, et, qui ne s'est pas encore engagé, par autorisation spéciale, peut se permettre même de ne pas assister à la wadifa, et s'il y assiste, il aura toute l'attitude pour s'en dégager, en quittant les litanies, avant leur fin. Mais, il y a un devoir moral, qui consiste d'après la tradition prophétique, à ne pas défaire, un devoir moral par une rupture, au sein même du dhikr. Dans un tel cas, on est dans l'obligation morale de ne pas intégrer la wadifa si on est sûr de ne pas pouvoir en terminer l'oraison. Mais, en ce qui concerne le wird, on est libre de le rompre dans certains cas de force majeure, pour le reprendre plus tard.

 

76- QUESTION : Quel est le sort réservé à l'enfant adultérin? Versets et/ou hadiths à l'appui si possible. (Aix-en-Provence, France).
76- REPONSE : Divers hadiths considèrent l'enfant adultérin comme une progéniture naturelle damnée, sauf clémence ou grâce divine, suite à une intercession spirituelle agréée. Les grands soufis qui sondent le secret de la charia, en scrutant certains dessous qui ne sont pas à la portée de tout le monde, voient dans ce labyrinthe une issue, qui est celle d’une intercession d’un grand cheikh. Le fait de considérer l’enfant adultérin comme irresponsable pour le disculper, est considéré en principe par la Providence et la Grâce sublimes d’ALLAH, qui considère l’infidèle impubère comme un vrai fidèle, qu’il soit de parent juif ou chrétien et quelle que soit l’ambiance où il vit. Un verset du Coran spécifie, dans un tel cas, en disant : «ALLAH ne saurait être injuste à l’encontre de ses serviteurs». On peut supposer comme facteur incitateur, dans ce cas, qu’ALLAH propose à Son serviteur adultérin de rechercher Sa Grâce par l’intermédiaire d’un élu.

 

77- QUESTION : Quelle est la viande halal pour le musulman? (Aix en Provence, France).
77- REPONSE : Il n'y a pas, selon les versets et les hadiths, un critère manifeste sauf une double motivation affairant à la déperdition de l'argent et de la santé. Mais, dans certains cas qui ne sont pas manifestes, ALLAH a dit: "Nous leur montrerons Nos signes dans les horizons et en eux mêmes, jusqu'à ce qu'ils leur deviennent manifestes, que c'est la vérité". (Sourate 42, La Consultation , Verset 53). Le progrès de la science a démontré certains mobiles d'illégitimité qui n'étaient pas catégoriques. C'est le cas de la viande ovine ou bovine non égorgée, qui conserve ses toxines, alors que celle égorgée permet l'écoulement du sang intoxiqué. Pour le cas du porc, il s'est avéré d'après certains tests effectués en Occident que les germes du porc provoquent certaines manifestations pathologiques dans la colonne vertébrale chez l'humain. Le caractère légitime de toute espèce de viande préparée par les gens du Livre, a été authentifié par le Coran lui-même, dans un verset qui dit : «Votre aliment leur est licite (Gens du Livre), et le leur, est aussi légitime pour vous». C’est pourquoi les grandes autorités de la Charia, ne voyaient pas de problèmes jadis, et la plupart des Gens du Livre étaient considérés comme attachés à leur dogme, et leur situation s’aligne canoniquement avec la nôtre. J’ai connu maints ALEM qui continuaient et qui demeurent attachés à cette légitimité. Quoiqu’au temps où nous vivons, cet alignement à la fois évangélique ou mosaïque (de Moïse) n’est plus sûr. Le facteur du doute doit jouer actuellement, comme un des principes du droit, ce qui libère tout accès à un musulman qui se veut ouvert. D’autres musulmans, qui demeurent très stricts, rejettent cette ouverture.

 

78- QUESTION : L’Islam impose au croyant durant le hajj ou la ‘omra, à la Mecque, sept tours autour de la Kaaba ? Quelles sont les motivations de ce processus ? (Caire, Egypte).
78- REPONSE : Cette question soulève trois corollaires à savoir : 1-Pourquoi spécifiquement vers la Kaaba, pour accomplir ce dogme ? 2-Quelle est la raison de cet activisme agissant ? 3-Comment motiver ce nombre de tours ? On peut répondre à ces trois sous-questions comme suit : 1- La Kaaba est le centre de convergence du monde et le musulman s’y oriente obligatoirement, pour tout processus cultuel. 2-Le croyant est tenu, lors de ce culte, de procéder à une circumambulation, car l’Islam est une religion énergétique et non statique. Toutes ses manifestations cultuelles, en sont empreintes. Toute station debout ou assise, contemplative n’est pas de mise, comme c’est le cas d’autre oraison, qui doit être en principe mentale et méditative. 3-Pourquoi donc l’Islam impose le nombre de sept, dans les tours. Le nombre est là, très significatif, car il revient chaque fois qu’il s’agit d’un fait remarquable. Ce signe se révèle ainsi, dans la gamme musicale et celle des couleurs, où le dépassement provoque une discordance, dans le premier et le recours au simple alliage ou mélange dans le second. Un embryon né au huitième mois est plus exposé à mourir, tandis qu’il survit en général  s’il est mis au monde au septième. Selon un hadith, le Coran a été révélé en sept espèces de caractères.

 

79- QUESTION : Quelle est la position de l’Islam concernant l’esclavage ?
79- REPONSE : L’esclavage n’existe guère en Islam. On entend par esclavage l’emprisonnement d’une personne appartenant à l’ennemi, à la suite d’une guerre sainte. Toute autre espèce d’esclavage est prohibée. Le monde islamique, depuis son avènement, avait propagé pacifiquement sa civilisation et son dogme, toute autre situation qui en découle ne peut se concevoir, que dans le jihad (guerre sainte), contre un ennemi non musulman ; l’Islam a considéré ce cas comme un mal, qu’il a toujours essayé d’éliminer, par divers moyens d’affranchissement du prisonnier. Une autre espèce d’esclavage est survenue, à la suite de manœuvres malencontreuses de la piraterie, contre laquelle le Maroc  avait constitué sous les Almohades, une milice maritime qui lutte contre le promoteur de ce fléau, quel qu’il soit chrétien ou musulman, ce qui a incité d’autres pays musulmans comme la Tunisie, à s’aligner sur ce concept, et, notamment, sous le règne des Alaouites, où le Sultan Mohammed III insérait dans tout traité ou convention passés avec l’Occident, une clause qui interdit ce phénomène immoral. Une autre espèce d’esclavage a vu le jour, dans certains pays musulmans à l’encontre du concept coranique, qui établit comme motivation de rachat, pour tout péché, d’affranchir ses esclaves ; ce nouveau genre d’esclavage est issu de l’enlèvement pur et simple de femmes nées libres, créant ainsi la traite, à la fois des noires et des blanches. Le Khalife Omar Ibn KHATTAB avait lancé ce slogan : «Pourquoi osez-vous assujettir des êtres humains nés libres?».

 

80- QUESTION : Quels sont les moyens de contraception que l'Islam conseille, tolère ou interdit (préservatif, stérilet...) ?

80- REPONSE : Le seul moyen préservatif ou contraceptif, du temps du Prophète, était ce qu'on appelait à l'époque le 'azl (rupture du coït). Des compagnons du Prophète le pratiquaient, alors. Mais avec la découverte de moyens contraceptifs modernes, tel le stérilet ou quelques autres moyens, tels certains comprimés spécifiques, la même légitimité est maintenue, car les moyens, qui visent le même but que le 'azl sont licites à condition qu'ils ne soient pas accompagnés d'autres méfaits pathologiques immédiats ou à retardement.

 

81- QUESTION : Jusqu'à quel moment du matin s'étendent les deux rak'a de al-fajr ?
81- REPONSE : 2 cas se présentent. Dans une prière collective où le prieur s'attarde, alors que la prière de l'aube avait commencé, le fajr sera effectué une dizaine de minutes après le lever du soleil, sauf dans le rite hanafite où le fajr est considéré, non comme une sounna, mais une obligation. Dans ce cas obligatoire, al fajr peut être effectué immédiatement. Quand le prieur se réveille de son sommeil, après le lever du soleil, il doit effectuer les 2 rakaa d'al-fajr d'abord, suivies des 2 rakaa d'as-sobh, selon un hadith authentique, qui a été rappelé à l'imam Malik par son disciple Ibn Wahb, alors que l'Imam proposait le contraire, c'est à dire le sobh avant le fajr.

 

82- QUESTION : Dans quel contexte le mariage par contrat (ou à durée déterminée), était-il autorisé ? Peut-on de nos jours légitimer un tel mariage ? Sur quels textes sounnites ou coraniques peuvent s'appuyer ses thuriféraires et ses critiques ?

82- REPONSE : Le mariage par contrat (ou comme vous l'expliquez) à durée déterminée, s'appelle "nikah al moutaa" (mariage de plaisir). Il est prohibé, car il n'accorde pas à la future mariée, tous les droits, dont elle dispose dans un mariage légitime normal.

 

 

83- QUESTION : La question que je pose est de savoir si, pour éviter de tromper sa femme, avec qui on vit séparé (pour nécessité d'étude à l'étranger et dans l'impossibilité de l'amener avec soi), la pratique de la masturbation n'est-elle pas prohibée ?

83-REPONSE : La masturbation est un attouchement des parties génitales, destiné à procurer le plaisir sexuel. Elle s’appelle parfois «coït mental». Elle peut aboutir, à la longue, à un état pathologique appelé « anaxisme », d’où sa prohibition par la Charia. Toute érection, donc, du pénis par incitation quelconque, est interdite, sauf à l’état de sommeil où elle est tolérée, parce que involontaire et spontanée. Le Prophète Sidna MOHAMMED précise en l’occurrence, que le jeûne sera une protection pour lui, car il lui permet d’éviter les regards illicites et se munir contre les pressions sexuelles que le jeûne maîtrise. L’Américain H.M SHELTON confirme cette vision prophétique mohammadienne, en soulignant que « le jeûne augmente le contrôle personnel, surtout les désirs et passions, et, c’est ce qui explique que les grands prêtres y aient eu recours. Le russe TOLSTOI, décédé en 1945, ne manqua pas de faire état de la relation étroite entre la gloutonnerie et l’incontinence, recommandant le jeûne, comme moyen de contrôle des passions sexuelles fortes.

 

 

84- QUESTION : Est-t-il permis de regarder un film pornographique avec sa femme, afin de l’inciter à l’acte sexuel ?

84- REPONSE : Dans ce cas, il faut dissocier deux situations : la première est celle de voir un film pornographique, ce fait est tout à fait prohibé, même en dehors de la présence de l'épouse. Dans la 2ème situation où l'épouse est présente, ce fait n'aura aucun effet permissif. Même dans un cas minime où l'épouse décrit à son mari certains traits incantateurs d'une femme étrangère, attisant ainsi son sex-appeal, le fait demeurera prohibé.

 

 

85- QUESTION : Je voudrais entrer dans une tariqa, mais mon mari ne m'y autorise pas; que puis-je faire ? Comment devenir disciple de la voie ? Les hommes et les femmes sont-ils séparés lors des réunions ? Savez-vous où se réunissent les soeurs en région parisienne ?

85- REPONSE :Avant de penser à intégrer une voie spirituelle quelconque, notamment la Tariqa Tijania, vous devez suivre un test personnel, de quelque temps. Durant ce délai, vous pouvez procéder à la récitation de la salat (bénédiction du Prophète), pour vous ouvrir le for intérieur et sentir en vous une réelle disposition à intégrer ce forum. C'est une procédure que vous devez suivre en secret et à tête reposée sans avoir besoin de l'autorisation de quiconque. Vous me questionnez, aussi, sur les réunions éventuelles entre hommes et femmes, au sein de la Tariqa; dans quelques zaouïas, des lieux sont réservés séparément aux uns et aux autres. Pour ce qui est des zaouïas affairant à la voie Tijania, que je connais le mieux, plus d'une dizaine de zaouïas se trouvant en région parisienne dont celle de Gennevilliers. Quant à la recherche d'un guide spirituel, vous n'en aurez besoin qu'à la fin de ce test.

 

86- QUESTION : Notre Prophète Mohammed est mort, mais Dieu, l'avait compensé par des hommes de probité et de respect. On dit que chaque ère de notre temps, Dieu délègue 100 hommes de ahl ed dine el hanif, pour sauvegarder les hadiths et le Coran. Je suis Algérien, Marié et père de 9 enfants, docteur dans la recherche scientifique en physique moléculaire. Ma question est la suivante : est-ce qu'un musulman Sunnite et descendant de la famille  de notre grand Cheikh Abdelkader El Jilani, que je suis, pourrait être détenteur du NOM SUPREME de Dieu " al ism al aadham "? Etes-vous en mesure de m'enrichir de ce "ism al aadam" ?
86- REPONSE : Le Nom Suprême est peu employé dans ce bas monde ; son déclenchement nécessite une permission d'un Cheikh Soufi de haut rang.

 

87- QUESTION : J'aimerai savoir si en fait la personne ne doit faire la khitba que si elle est prête pour le mariage ? A-t-elle ou pas une durée limitée ? Est-ce qu'on peut, dans le cas où on projette de se marier, dans un futur un peu éloigné (deux ans par exemple), commencer à fréquenter une jeune fille, dans ce sens, tout en respectant les consignes de la religion ?

87- REPONSE : La khitba (au lieu du khitab), est la demande en mariage en Islam. Elle doit se faire, en tout temps, et, peut même être consommée immédiatement, par le mariage si la fiancée est pubère. Autrement, tout accord peut être consenti même quelques années avant la puberté, comme ce fut le cas de notre Messager avec son épouse Aicha. Dans le cas que vous envisagez, rien ne s'oppose à une fréquentation anticipée du futur couple. Quoique pratiquement ce contact puisse présenter un risque, si les deux personnes ne tombaient pas d'accord et qu'il y eut entre elles certaines mutualités secrètes. L'Islam envisage un cas spécifique où les deux époux après même consommation du mariage, le contrat peut être résilié par l'un ou l'autre des deux époux, si un vice quelconque surtout biologique caché, se concrétise. Dans tout ce contexte, l'assise conditionnelle est la bonne foi des deux époux.

88- QUESTION : Quels sont les miracles attribués au Cheikh Sidi Ahmed Tijani ? Y a t-il une oeuvre les évoquant ? Quel crédit faut-il y apporter ? Que pensait le cheikh des miracles (karama) ?
88- REPONSE : Le cheikh tijani a affirmé, comme le rapportent maints ouvrages élaborés par de grands érudits de la Tariqa, que la pieuse rectitude vaut mieux que mille miracles. Du vivant du Cheikh, personne n'osait faire part des miracles éventuels et spontanés, émanant du Cheikh, et personne n'osait en enregistrer certains, qui se manifestaient d'une façon inopinée. Mais, après la mort du Cheikh, maints personnages de la Tariqa se sont permis d'en élaborer quelques uns. Néanmoins, certains comportements du Cheikh comportaient, involontairement, d'amples miracles, dont les initiés appréciaient la grande envergure, sans oser en parler. En ce qui concerne la valeur canonique du miracle, toutes les autorités religieuses de l'Islam n'en voient que les reflets des grands miracles du Promoteur de l'Islam Sidna Mohammed.

 

89- QUESTION : Est-ce que le moqaddem (dans la Tariqa Tijania) qui a donné les ‘‘awrad allazima’’ au disciple, est considéré comme son cheikh, ou est-ce que le disciple peut prendre les awrad d'un moqaddem, et faire d'un autre, son cheikh ?
89- REPONSE : Le mot "cheikh" n'est octroyé qu'à Sidi Ahmad Tijani seul, dans tous les ouvrages de la Tariqa. Mais, dans certaines régions africaines, les mourides se permettent de qualifier les moqaddems de cheikhs. C'est, là, une simple convention, à laquelle la Tariqa ne s'oppose guère, car l'essentiel est d'avoir la conviction que le moqaddem n'est que le délégué agréé du Cheikh, seule source du ‘‘madad’’, et que le mourid tijani doit se contenter d'un seul cheikh qui est Sidi Ahmad Tijani, autrement, une rupture immédiate s'en suivra. D'ailleurs, le fait n'est pas propre à la Tariqa Tijania, comme l'ont signalé maints soufis. Cela n'empêche guère le mourid d'étayer sa chaîne de transmission en recourant à la permission d'un autre moqaddem de la même Tariqa. Le cas du khalife Omar Ibn Khattab, qui s'est référé à la Thora de Moïse, a suscité la colère du Prophète Mohammed.

 

90- QUESTION : Un homme qui a l'âge de se marier et qui n'a pas les moyens, et dont l'appétit sexuel s'accroît de plus en plus, peu-il recourir à la masturbation pour éviter de tomber dans la zina ?

90- REPONSE : Le Prophète a déclaré un jour : "celui qui a les moyens de se marier, qu'il se marie, sinon il doit observer le jeûne, c'est un frein pour lui ". Le secret de cet ordre est que le jeûne l'empêche de procéder à toute vision qui renforce son sex-appeal. Dans le cas où le croyant serait déjà marié, la question posée au Prophète ; à cet effet par le compagnon Abou Horeira, le mit en colère, en lui disant : castre-toi, si tu ne peux pas te maîtriser ! ".

 

91- QUESTION : Je m'intéresse à la pensée messianique, sa nature; le lien qu'elle institue entre le temporel et le spirituel; l’extéritorialisation qu'elle implique un évènement à venir qui, sans cesse, transforme le présent à une sorte de renversement du temps et de l'Etre. C'est assez confus pour le moment; la différence entre un messianisme sain, qui invite à la transformation de soi et au voyage spirituel. Je pense à Iqbal, et un messianisme malade proche de la névrose et fascinant. On trouve une pensée messianique, aussi bien chez Sohrawardi que chez Ibn'Arabi; et dans le monde contemporain chez Mahmud Taha. J'essaye, donc, de comprendre quelles pouvaient être les lignes directrices d'une pensée messianique en Islam ; surtout après avoir lu le livre splendide d'un philosophe que j'apprécie beaucoup : Levinas, qui expose la pensée messianique, dans la religion juive qui lui est propre. Quelles sont donc les lignes directrices d'une pensée de l'événement messianique en Islam ? J'ai, d'ailleurs, trouvé un début de réponse dans votre écrit "Le Rationnel du Sacré", dans le deuxième chapitre de ce même livre.
91- REPONSE : En sus de ce que j'ai déjà écrit dans mon ouvrage "Le Rationnel du Sacré", je peux expliciter encore mieux en vous précisant que le secret du messianisme réside dans le dogme islamique que : Jésus, fils de Marie, est le Messie proclamé dans le Coran et les sentences prophétiques. Son avènement coïncide avec celui du Grand Elu AL MAHDI AL MOUNTADAR (Le Mahdi attendu). Certaines autres religions croient à ce qu'on appelle le Millennisme, c'est-à-dire l'avènement du Messie au 2ème ou 3ème millénaire, événement tant attendu par les uns et les autres, et qui provoque le mouvement attentiste et son événement actuel aux USA. Vous pouvez, donc, avoir une idée adéquate sur les interférences de tous ces dogmes, pour bien concevoir le secret des remous auxquels on assiste actuellement auprès de certains lobbies.

 

92- QUESTION : Je suis mariée depuis près de 15 ans et mon mari ne s'occupe d'aucune charge familiale. Il ne s'occupe de rien à la maison, notamment financièrement. J'ai demandé conseil à un imam, qui m a répondu que je devais lui parler, pour qu'il m'accorde le divorce. Mais, lui refuse. J'ai demandé à l'imam quelle autre solution je pourrai avoir. Il m'a répondu, la justice. Moi, je souhaite divorcer, pour en finir avec toutes ses contraintes, et refaire ma vie. J'ai trois enfants, et, ils ne veulent pas rester, non plus. Je ne dis pas que mon mari est méchant, bien au contraire; maintenant, il est plus calme qu'auparavant. Il fut un temps où il me battait, mais, c'est du passé. Le problème, maintenant, c'est qu'il ne veut pas m'accorder le divorce, que ce soit à l'amiable ou par voie de justice. Pouvez-vous me conseiller ?
92- REPONSE : Dans votre cas, 2 solutions sont envisagées: 1-Ou bien vous intentez un procès contre votre mari, pour défaillance concernant les charges de famille, étant donné que d'après le Coran, c'est la qualité essentielle pour la survie et le succès d'un ménage. Au cas où il serait incapable de remplir ces conditions, quoique possédant les moyens (que la Charia peut seule valoriser), le divorce doit, alors, être prononcé par le juge lui-même en connaissance de cause. 2- si d'après ce que vous dites, votre mari a l'air de se restructurer favorablement, c'est à vous de penser, humainement, au sort de vos enfants.

 

93- QUESTION : Le Prophète a dit : "La femme est choisie comme épouse pour sa beauté, son argent, le haut rang de sa souche, ou sa piété, optez pour la pieuse, vous éviterez, alors, tous risques". Pourquoi donc une telle option ?

93- REPONSE : La femme de tout un chacun est sa moitié, c'est son for intérieur, tandis qu'il en constitue, lui, son fond extérieur. Tel le yin et le yang dont le négatif n'est que l'élément introspectif du modèle commun. Les deux parties de l'équation se complètent, si chacune conserve sa spécificité pérenne. L'équilibre, qui en résulte, alors, est un signe de complémentarité, motivé par la symbiose du "dahir" (externe) et "batin" (interne), souligné dans une sentence du Prophète. Le contexte, en l'occurrence est le sentiment authentique d'affection et de respect, cristallisé par une introspection intime et consciente, qui est de nature à perdurer chez une épouse pieuse. Les autres valeurs d'estime peuvent y participer, pour en assurer quelque cohérence, le cas échéant. Mais, elles ne sauraient prétendre constituer indubitablement des composantes sûres. Mais, là, je ne saurais rejoindre Baudelaire dans ses "Fleurs du Mal" !

 

 

94- QUESTION : Est-il obligatoire de porter la barbe ?
94- REPONSE : Le Recueil des hadiths authentiques de Mouslim, rapporte une sentence du Prophète qui parle de "l'allongement" de la barbe. Le commentateur de Mouslim, Al OUBBI, explique ce hadith, en précisant que cet allongement peut ne pas dépasser quelques bribes, comme barbe minima. Cet allongement, quelle que soit sa portée ne saurait être obligatoire, et ce, conformément à certains concepts agréés par les exégètes et les jurisconsultes des Sources de la Charia. Quant à la coutume assez répandue, qui préconise la grosse barbe, elle n'est que l'effet d'un propos personnel attribué au compagnon du Prophète Sidna Abdallah Ben Omar considéré parfois comme très strict dans ses commentaires. Le hadith initial du Prophète comporte l'allusion à la moustache, pouvant être elle aussi, écourtée ou rallongée, d'une manière ou d'une autre, d'après le deuxième khalife Sidna Omar Ibn Khattab. Or tous propos émis par Sidna Omar étaient considérés par le Messager d'ALLAH de Son vivant comme authentiquement exécutoires. Dans ce contexte, Sidna Omar ne préconise pas l'écourtement, mais un certain prolongement de la moustache, ce qui corrobore même le commentaire que le grand imam Al Oubbi nous propose, c'est-à-dire le caractère non obligatoire du port de la grande barbe.

 

 

95- QUESTION : Faut-il la permission d'un moqaddem, pour réciter la salat al-fatihi ?
95- REPONSE : Le récit de salat al fatihi ne nécessite aucune permission de la part d'un moqaddem.

 

 

96- QUESTION : Peut-on (comme cela se passe souvent) donner la permission de réciter certaines invocations via Internet ?
96- REPONSE : Cette permission peut, à la rigueur être accordée via Internet, mais cela nécessite parfois des explications préliminaires.

97- QUESTION : D'où vient la litanie Hizb Sayfi ? J'ai lu qu'elle avait été inspirée au cheikh Rifa'i que Dieu lui fasse miséricorde.
97- REPONSE : La litanie Hizb Sayfi a été élaborée par Ibn Arabi Al Hatimi. Elle a été peut- être inspirée à certains autres cheikhs qui n'en sont pas les auteurs.

 

98- QUESTION : Y a-t-il des traductions prévues d'ouvrages écrits par Muhammad al Hafidh Tijani ?
98- REPONSE : Il n'existe pas, à ma connaissance, de traduction d'ouvrages écrits par le moqaddem du Caire Muhammad Al Hafidh Tijani.

 

 

99- QUESTION : Qui est le sceau de la sainteté Mohammadienne ?
99- REPONSE : Il n'existe pas un seul sceau de la sainteté mohammadienne. Certains parmi les grands pôles, l'ont été, à leur époque. Mais, le cheikh Tijani est le sceau des sceaux.

 

 

100- QUESTION : Le disciple du Cheikh, qui a pris le wird, peut-il prier derrière un imam qui ne récite pas la basmala à haute voix ? Est-ce que le Cheikh dans la Fatiha, récitait la basmala à haute voix ? En ce qui concerne les prières de soub'h, Maghreb et al-icha ?
100- REPONSE : Le récit de la basmala est obligatoire dans les 5 prières et, non seulement dans certaines d'entre elles. Mais, l'imam Malik a autorisé ce récit à voix basse, alors que dans la Tariqa, il est obligatoire à haute voix. Ce que le cheikh faisait de son vivant.

 

 

101- QUESTION : j'ai besoin d'aide au sujet de la salutation d'une femme non mahram avec la main. Certains disent que, si on le fait sans y chercher plaisir, ou, aussi, sans l'y trouver, ce n'est pas interdit. D'autres disent que c'est un péché et s'il n'est pas pardonné, le jour du jugement dernier, un clou sera enfoncé dans la tête du pécheur.

101-REPONSE : Toucher la main d'une vieille femme, ou d'une toute petite fille n'est guère prohibé. Ainsi, qu'au cas où le partenaire serait un vieillard, et ce, pour manque de tentation ou de perturbation sentimentale et ses conséquences. Dans tout geste désintéressé, la prohibition est mitigée. Le Prophète, rapporte Ibn Majja dans ses "SOUNAN" et Ahmad Ibn Hanbal dans son "MOUSNAD", s'était vu une fois pris par les mains d'une jeune médinoise, qui lui demandait de l'accompagner, dans certains quartiers de Médine, pour l'aider à accomplir certains services. Le Prophète ne retira, alors, sa main que lorsque les besoins de la fille furent assurés. En principe, donc, le partenaire masculin désintéressé peut, ne serait-ce que par courtoisie ne pas refuser la main que lui tend une fille désintéressée, elle aussi. Au cas d'allégeance réservée aux femmes, un hadith, rapporté par Oum Attia, légitime, le toucher des partenaires féminins, mais ce cas n'a pas été admis par Aïcha, épouse du Prophète.

 

 

102- QUESTION : Les objets d'art, les statues, il y en a qui disent que c'est totalement prohibé. Il y en a qui vont jusqu'à dire que les photos sont interdites. Il y a d'autres qui disent que le Prophète (PSL) l'avait interdit, car les Mecquois adoraient ces statues. Est-ce toujours interdit, si on les utilise pour embellir sa chambre ? Pouvez-vous m'éclaircir sur ce sujet ?
102- REPONSE : Concernant les statues et les photos, seules sont interdites les statues et les photos en relief, car il y a un hadith où ALLAH ordonnera le jour du jugement à celui qui aurait édifié la statue de lui insuffler l'âme. Chose qu'un être humain quel qu'il soit ne peut réaliser. Quant à une photo plate qui ne laisse pas d'ombre, elle est seulement décommandée, car il y a un hadith de Aicha où le Messager d'ALLAH lui avait ordonné de déplacer le plan où étaient structurées des images et des photos, pour la seule raison que leur vision empêche le Prophète de se concentrer dans sa prière.

 

 

103- QUESTION : J'ai entendu dire que celui qui fait le dikr est entouré de 70.000 anges ?
103- REPONSE : Les croyants dans toutes leurs récitations ou oraisons sont accompagnés par la récitation des mêmes dikrs de la part d’anges dont le nombre reste illimité.

 

 

104- QUESTION : Quelle est l'origine de "ism al jalala" ?
104- REPONSE : ISM AL JALALA qui veut dire "nom de Majesté", c'est le terme ALLAH qui exprime la grandeur, la magnificence et la gloire d'ALLAH.

 

 

105- QUESTION : J'ai deux questions à vous poser. 1. Coran et Sunna : Voici mon avis, sur lequel je serai très honoré d'avoir vos lumières. Il est clair que le Coran est la référence commune à tous les musulmans. Un croyant croit forcément à la véracité du Coran et de son Prophète Mohamed (SS). Il est, donc, évident que les paroles du Prophète (SS) sont valides, ce qui est confirmé explicitement par le Coran (sans entrer dans le sujet de la véracité de tel ou tel sahih). La validité du Coran et des dits du Prophète (SS) implique qu'ils sont obligatoirement cohérents entre eux. Toutefois, plusieurs pratiques suggérées par les hadiths ne sont pas mentionnées dans le Coran, bien que n'étant pas contradictoires avec ce dernier. Mon avis, sur lequel je souhaiterai avoir vos lumières, est le suivant: Le Coran serait la seule référence de notre religion, dans un monde parfait, où l'homme est épaulé de foi, d'objectivité et d'intelligence. Les hadiths du prophète (SS) m'apparaissent comme étant l'ensemble des exemples illustrant et expliquant le Coran, à la manière d'un professeur expliquant un cours à un élève qui n'aurait pas su lire entre les lignes de son livre. 2. Fatalisme et responsabilité de soi. Voici un sujet qui me passionne et qui me semble au confluent de plusieurs thèmes. Il est évident que, si l’homme est jugé sur ses actes et sur le contenu de son cœur, alors il est responsable et juge de soi. Toutefois, il est dit, maintes fois, dans notre Livre sacré, que Dieu guide qui Il veut. Sans vouloir paraître blasphématoire, cette phrase peut aisément conduire à des comportements fatalistes, souvent observés dans nos cultures. Je me suis posé cette question, car je me suis, moi-même, quelquefois surpris, dans des situations où, au lieu de poursuivre mes efforts, je m’en remettais à des explications fatalistes. J’en suis venu à la conclusion suivante sur laquelle je vous demande encore lumières. L’homme doit, en tout temps, ne jamais douter de la guidance de son Dieu, œuvrer dans le maximum de ses capacités, dans la voie du bien, et enfin s’en remettre à Dieu. Bien que cette conclusion me semble cohérente, certaines interrogations inhérentes à ce sujet, restent encore en suspens : 1. Pour les hommes qui ne seraient pas sur la bonne voie, pourquoi Dieu ne les guiderait- Il pas ? Dans ce cas, si Dieu décide de les enfoncer, dans leur mauvais chemin, il me semble qu’il y a bien lieu de parler de fatalité, puisque leurs actions, puissent-elles être dirigées vers le bien, seront vaines. 2. Que répondre aux gens, qui, face aux atrocités et injustices de ce monde, rétorquent : comment Dieu peut- Il laisser faire ça ? Je m’excuse pour le caractère effronté que ces questions peuvent porter, mais elles n’ont, en aucun cas, une vocation blasphématoire; c’est, au contraire, une remise en question, afin de mieux comprendre, au même titre que le doute objectif et constructif, est encouragé dans notre religion.
105- REPONSE : En effet, comme vous le dites le Coran est une grande référence de notre religion. La deuxième est la sunna cristallisée par les hadiths authentifiés du Prophète. Un hadith le précise bien : il affirme que les propos du Prophète complètent le Coran, tout en l'expliquant. D'autre part, le Coran ne fait que généraliser le principe sublime d'ALLAH, en laissant au Prophète toute latitude pour la compléter, en précisant la norme de la charia, dans des cas spécifiques, je prend comme exemple votre deuxième question affairant au fatalisme et la responsabilité de soi. La conclusion, à laquelle vous avez abouti est adéquate, car il y a un verset du Coran qui dit : "quand vous aurez pris une décision quelconque, remettez-vous à la guidance de DIEU", ce qui veut dire : "planifiez d'abord, et fiez-vous à Dieu ensuite", ce qui est expliqué par un hadith du Prophète, qui dit à propos d'un chamelier qui est dans l'obligation d'attacher sa monture, tout en se confiant à Dieu. En ce qui concerne les interrogations innovantes à ce sujet, et qui restent encore en suspens, ALLAH dote l'homme d'une raison apte à faire un départ net entre le bien et le mal. Il est donc libre de faire une option, étant saisi d'un atout déterminant. Mais, pour le cas où un quelconque individu serait dépourvu de raison, il n'est plus responsable, et, dans ce cas, un enfant né athée d'une famille infidèle, est considéré comme innocent par la Charia, après sa puberté, s'il demeure inconscient. Il s'agit, donc, de fatalité, qui consiste, en fait, dans une seule option déterminante, ce qui n'est pas le cas. D'ailleurs, d'après un hadith de Omar, dans tous les cas, l'être humain demeure pour tous ses comportements entre les mains de DIEU, au sein d'une épreuve que cet être humain affronte; il ne dépend que de lui, d'effectuer un choix agréé, en fin de compte, par ALLAH. ALLAH n'agit, donc, pas à la légère, en délaissant son serviteur tiraillé en deux opposés, car il ne dépend que de lui de suivre le bon chemin.

 

106- QUESTION : Pouvez-vous m’éclairer sur la notion de la «HIJAMA» ?
106- REPONSE : La hijama existe dans la nomenclature des propos authentiques du Prophète, aussi bien dans les Recueils de Boukhari et de Mouslim, que dans les quatre sounans. La place de la hijama ou saignée est bien spécifiée dans ces hadiths, conformément à la dose et au temps, selon le genre de maladie en l'occurrence. Du temps du Prophète, on ne la pratiquait pas toujours au cou du patient, mais parfois, ailleurs, où la maladie se manifestait. Cette hijama, avec ses spécificités médicales, nous rappelle le mécanisme de l'acupuncture en Chine. Au Maroc, cette hijama était également en vogue dans certains salons de coiffure masculins, spécialisés en la matière. Ces salons se sont amenuisés, petit à petit, pour disparaître presque entièrement à l'heure actuelle. La hijama réalisait, à l'époque, de grands exploits qui défrayaient l'habitude des familles marocaines (se référer, en l'occurence, à mon ouvrage "Le millénaire de la médecine au Maroc", édité en l'an 2005).

 

107- QUESTION : J'ai lu, avec un grand intérêt, les questions et réponses, dans votre site. J'ai cherché en vain sur Internet ce que c'est dalil el khirat qu'on récite dans certaines cérémonies. Pouvez vous m'éclairer ?
107- REPONSE : Dalil Al khayrat est un recueil des hommages du Prophète Sidna Mohammed (ss) élaboré par Ibn Slimane AL JAZOULI, originaire de la région de Marrakech, comportant des oraisons authentiques sur la bénédiction d’ALLAH sur Son Messager. C’est un ensemble de salawate très en vigueur et répandu dans tout le monde musulman. Au cours d’un de mes voyages, dans les républiques islamiques en URSS, j’ai constaté que cet ouvrage était le récit quotidien de millions de soufis dans cette partie du monde. Sa Majesté Amir Al Mouminine HASSAN II, a tenu à la faire réciter dans la mosquée du Prophète à Médine, par de grands oulémas du Royaume. Ce geste était très significatif vis-à-vis des wahhabites, qui n’assimilaient guère ce genre d’oraisons. C’est surtout, pour démontrer l’impact d’un grand soufi marocain de par le monde.

 

 

108- QUESTION : Professeur, j’ai suivi, avec intérêt, votre participation à la table ronde du dimanche 28 décembre 2003 à la grande mosquée de Dakar. Pouvez-vous m’éclairer sur le sujet suivant : Il est interdit de faire des prières de sounna, après celle du sobh, et aussi entre la prière de l’après-midi, et celle du coucher du soleil. Certains disent qu’on peut faire la prière de salutation de la mosquée, pendant ces heures, car cette prière n’est pas du même rang que les autres prières de sounna. Qu’en est-il exactement ?
108- REPONSE : En effet, pour le commun des croyants, il est interdit de faire comme vous le dites des prières de sounna, après celle du sobh. Mais, pour le Prophète lui-même, ces prières ne sont pas considérées comme surérogatoires, mais bien obligatoires. Certains rites comme celui d’Abou Hanifa, ont suivi le concept mohammadien en l’occurrence. Ce qui doit en résulter pratiquement, c’est que si le prieur manque son fajr derrière l'imam, il est autorisé à faire son fajr immédiatement, sans attendre le lever du soleil. Une bonne partie de soufis ont tendance à concevoir que tout ce qui est obligatoire pour le Messager d’ALLAH, l’est péremptoirement pour eux. Quant à la prière surérogatoire après le ‘Asr, elle est décommandée par tous les rites. Pour ce qui est de la prière de salutation de la mosquée, elle est décommandée, dans deux cas, entre le ‘Asr et le coucher du soleil, et quand l’Imam entame son serment avant la prière du vendredi.

 

 

109- QUESTION : Je tiens, tout d'abord, à vous remercier, pour l’effort que vous faites, afin de nous éclairer. J'ai remarqué que vous utilisiez le mot «secte», dans certaines des questions et réponses (par exemple secte tijanie ou secte qadiriya). Je suis français converti à l’Islam, et pour nous en France, le mot secte a une connotation négative. Est-ce le même sens, lorsque vous l'utilisez ? J'aimerais, aussi, connaître la présence de la Tariqa naqshbandiya au Maroc et au Sénégal.
109- REPONSE : Votre remarque est pertinente. J’aurais pu employer le terme « voie », au lieu de « secte ». Mais, je compte toujours dans cette appellation, d’abord, sur le contexte, et ensuite, pour ne pas faire de différence ostentatoire entre les sectes théologiques et les sectes soufies, et donc ne pas soulever des contestations sur ce thème. Quant à la Tariqa Naqshbandia, elle est surtout représentée  par Annassiria, de la région de Draa, qui constitue une grande voie, dont le promoteur Sidi M’hammed BENNASSER, avait un contact soutenu avec l’Orient, notamment lors de ses pèlerinages du hadj ou autres. D’ailleurs, les "Rihlats" ou voyages itinéraires élaborés par les Nasséristes, membres de la même famille sont très connus. Le Sénégal avait donc dû recevoir son quota d’influence du fait de l’approche géographique entre l’extrême Sud du Maroc et le reste de l’Afrique Occidentale.

 

 

110- QUESTION : Il y a deux ans, j'ai vu à l'état de veille le Prophète Mohammed, avec qui je me suis entretenu brièvement. Suite à cette rencontre, j'ai commencé par faire mes 5 prières canoniques. Par la suite, j'ai lu l'ouvrage de Amadou Hampaté Bâ : "Vie et Enseignement de Tierno Bokar". Ce qui m'a fait, un peu, découvrir le soufisme et particulièrement la Tariqa Tijania avec tous ses wirds et litanies. Etant donné que certains wirds ne peuvent être récités, sans l'autorisation d'un moqadem, j'ai demandé, dans mes prières à Dieu, une initiation à la Tariqa. Quelques temps après, à l'état de veille, j'ai reçu une formule (en arabe, alors que je ne suis pas arabophone), avec un nombre de fois différents de le réciter, soit en récitation mélodieuse, soit en parole simple. Enfin, j'ai eu un autre rêve pieux où j'ai vu le visage de celui qui m'a donné cette formule qui n'est autre que Hussein Ibn Ali Ibn Abi Taleb (gendre du Prophète). J'aimerais savoir, si on peut parler des rêves pieux qu'on a faits à sa femme ou membre de sa famille. Comment connaître la signification de cette formule, qui m'a été donnée, sachant que cela ne peut être divulgué. Connaître l'adresse d'une zawiya tijania en région parisienne ou à Lyon. Je prévois de rentrer dans la Tariqa, j'ai besoin de savoir s'il faut aller en Algérie, dans la maison mère ou à Fès. Faut-il réciter la jouhara au nombre de 11 grains ou 12 grains. Et, quelle est la différence entre ces deux chiffres ?
110- REPONSE : Il y a deux types de rêves perçus à l'état de sommeil. Ceux perçus à l'état de veille ne sont qu'une vision. Le rêve pieux est appelé par le Prophète, dans un hadith authentique "rêve véridique". Ce rêve est considéré par le Prophète, dans le même hadith, comme une bonne nouvelle, adressée directement à la personne concernée ou par l'intermédiaire d'une tierce personne. Un rêve ne saurait être interprété par n'importe qui, un certain degré de piété est nécessaire. Dans un autre hadith, tout rêve non interprété, demeure spatialement en suspens entre ciel et terre. La première interprétation de ce rêve serait reconnue comme adéquate, même, si elle est mal interprétée; c'est pourquoi, il faut bien se garder de raconter le rêve à quiconque, pour éviter tout risque de confusion. Dans un troisième hadith, le croyant est tenu à n'interpréter un rêve quelconque que favorablement. Dans ce cas, on peut raconter un rêve pieux à toute personne de la famille (votre épouse ou autre), si elle remplit cette condition. Quant à la deuxième question, concernant les zaouïas en France, il en existait au sein de la capitale française et ses environs déjà en 1945, 14 zaouïas dirigées toutes par un seul moqaddem. D'autres zaouïas auraient, depuis, vu le jour. Concernant votre intégration au sein de la Tariqa, vous pouvez recevoir l'autorisation n' importe où, à condition que le moqaddem concerné, soit à la hauteur ; c'est le plus important. Quant à la différence entre les 2 options concernant la jouhara 11 grains et 12 grains, il ne s'agit que d'une question très simple, dans laquelle on a vu un véritable problème. L'option concernant la récitation de la jouhara avec 11 grains remontait au début de la Tariqa, c'est-à-dire à peu près 2 décennies, avant le décès du Cheikh Sidi Ahmed Tijani. Elle figurait notamment dans "Jahawir Al Maani", élaboré au début de ces 2 décennies. Mais, l'autre option, celle des 12 grains, est la plus récente, c'est-à-dire celle qui abolit la première, comme le cas des hadiths du Prophète où le dernier acte du Prophète abolit les précédents.

 

111- QUESTION : Je sais que vous recevez beaucoup d'email, et j'espère que vous allez m'aider inch'Allah, ou, du moins, me diriger dans la bonne direction. Je suis à la recherche d'information sur l'origine des Beni Mester, près de Tlemcen, et je dois dire que les informations concernant cette localité (tribu) sont vraiment très réduites ou même indisponibles. Beni Mester est un village très ancien qui date de moins de 7 siècles; il se trouve à 10 Km de Tlemcen. Je sais, aussi, qu'il existait un village du même nom au Maroc, des fois appelé Beni Mestara. Il doit, sûrement y avoir un lien entre les deux, mais cela reste à prouver. J'ai découvert récemment que les enfants de Ahmed Ben Gannoun arrière petit- fils de Ahmed Ben Idris, sont très répandus chez les Béni Mestara (voir Al Dourar Al Bahia). En fait, un ami à moi m'a raconté que, d'après Al-Achmaoui, les Beni Mester sont une fraction Idrisside.  Je n'ai toujours pas réussi à confirmer cette information, mais je ne suis pas loin. Si par hasard, vous avez des informations sur cette question, je vous serais très reconnaissant de me les communiquer. D'autre part, le Cheikh Tijani était contemporain du grand savant de Tlemcen, le Cheikh Mohamed Ibn Abderrahman Al Yabderi. Ce dernier est mort, à la fin du 18eme siècle (1780-1800).  Savez- vous, s'ils se sont rencontrés ?

111- REPONSE : Dans mon ouvrage, "Encyclopédie Maghrébine" (T.4 p 274) sur Beni Messara ou Mestara, tribu comportant des villes dont Wazzan, sur la montagne dite de la "Rayhâne"; parmi ses localités, j'en ai cité deux qui sont Beni Mestar et Tlemçoun. Il semble, d'après une étude que j'ai intégrée dans mon ouvrage sur le Souss, diverses localités ou tribus portent ce même nom, en Afrique du Nord, surtout en Atlas (Haut, Moyen et Anti–Atlas, c'est-à-dire Souss). Pour ce qui est de la personne dite Kanoun, il se peut qu'il s'agisse de Guennoun, famille faisant partie de Mestara (voir mon ouvrage sur Wazzan, p57, édition Dar Dmana, Wazzan). Pour la dernière question, concernant le contemporain du Cheikh Tijani, Mohammed Ibn Abderrahman Al Yabderi, il en existe effectivement Ibn Yabderi de Tlemcen sous le même nom, qualifié d'El Fakhkhar par A. Skirej dans son ouvrage "Raf' Anniqâb" (T3- p212), citant une épître d'El Fakhkhar où il exprime au Cheikh Tijani, avec ardeur et véhémence, son intimité et affection indélébiles.

 

112- QUESTION : Il m'est impossible d'aller à la séance du vendredi, après midi, pour faire la hilala du vendredi, en raison d'obligations professionnelles, bien entendu. Il est exclu de faire les 1000 de "la ilaha illa Allah" au bureau, alors que faire ? En faire juste quelques unes, en silence ? Sachant que, même dans ce cas, il est impossible de se déchausser, de s'asseoir par terre et de se mettre face à la qibla. On m'a dit que la ziyara de Moulay Driss Zerhoun à Fès, n'est pas permise. Pourtant, de mon modeste point de vue, ce grand saint n'est pas un cheikh avec une Tariqa, mais il est bel et bien parmi "ahl al  bayt", auxquels font référence toutes les formes des salawat à l'adresse du Prophète; y compris la fatihi et la jawharat el kamale:(...wa'alaa allihi...).
112- REPONSE : Tous les obstacles auxquels vous faites allusion ne le sont guère. Car, vous pouvez faire votre dikr entièrement au bureau même, sans vous déchausser, car d'après un hadith authentique, le croyant peut faire sa prière, tout en restant chaussé. Seule la "jawharat al kamal" ne peut être récitée sur une monture : bateau, avion et voiture. Quant à la ziara, tout initié ou mourid, dans n'importe quelle tariqa, et non seulement dans la Tariqa Tijania, ne peut procéder à la ziara d'un autre cheikh, quel qu'il soit et quel que soit son degré de descendance du Prophète, dans un contexte d’allégeance ; autrement, elle est permise.

 

113- QUESTION : Je viens d'acheter un meuble, lors d'une vente aux enchères publiques, en France. On ne connaît pas le vendeur, c'est un commissaire au compte, qui tenait une assemblée de clients. Et, je voulais savoir si les ventes aux enchères étaient licites en Islam ? Sont-elles interdites ou, au contraire, autorisées dans notre belle religion ?
113- REPONSE : En principe, toute vente aux enchères est licite, si elle réunit les conditions nécessaires à une vente normale. Au cas, où il y aurait lésion comme cela arrive d'habitude dans les ventes aux enchères, où le prix est baissé pour une raison ou une autre, la vente est interdite, selon un hadith authentique. Cela s'appelle "annajch", c'est-à-dire, là où on fait baisser ou élever le prix réel par des acheteurs complices.

 

114- QUESTION : A quel moment de la journée le dikr est le plus valable ? Et quel genre de dikr faut-il pratiquer ?
114- REPONSE : Le dikr est valable, en tout temps. Mais, il est plus efficace et méritoire la nuit, une heure et demie après la prière d’al ishaa jusqu’à l’aube. Dans ce cas, la récompense est multipliée par 500 fois. Quant au genre de dikr qu’il faut pratiquer, il faut en premier lieu lire le Saint Coran, à condition d’être à la hauteur. Il vaudrait mieux choisir les versets de valeur comme la sourate « AL IKHLASS » qui vaut le tiers du Coran, la sourate « LA DESTINEE » qui en vaut la moitié, ou encore mieux « LA FATIHA » dont la valeur équivaut à celle du Coran tout entier. Cela n’empêche guère de lire, au moins, deux hizb par jour. Comme oraison/dikr, la salat de bénédiction du Prophète est plus méritoire que toute autre litanie, sauf la haïlala, qualifiée de dikr meilleur, par le Prophète.

 

115- QUESTION : Je suis homosexuel et musulman, et je suis fortement attiré par la religion. D'ailleurs, j'envisage de prendre le wird tijani et quoique je fasse, je n'y peux rien, je suis attiré par les garçons, je me sens perdu vivant avec ce lourd secret, que je ne peux dire à personne, et plus que tout, j'ai envie de mourir, mais je crois trop en Dieu, pour me suicider; je souffre le martyre. Je vous demande de l'aide, pour voir plus clair.
115- REPONSE : Etre homosexuel et être à la fois musulman attiré par la religion, semblent deux facteurs opposés, mais l'intention, dans ce contraste, ne doit pas être négligée. C'est-à-dire qu'une malfaçon biologique peut constituer, non pas un facteur de légitimité, mais du moins une circonstance atténuante. Mais, dans un tel cas, l'un des deux facteurs ne doit pas éliminer l'autre. Là, un remède mitigé, mais temporaire, est basé sur une foi qui vous incite à vous adresser à ALLAH, pour vous aider à sortir de cette impasse. Ce qui, autrement, signifie qu'il faut continuer à accomplir vos obligations, comme si rien n'est, en essayant d'en atténuer les méfaits, dans une canonique expectative. Une telle situation a été rapportée dans un hadith où un arabe mécréant est venu voir le Prophète, pour le questionner sur les conditions nécessaires et indispensables, pour devenir musulman. Le Messager d'ALLAH lui en cite naturellement notamment celles concernant certains délits que le futur converti affirme ne pouvoir s'en détacher, et le Prophète de lui assurer de se contenter, dans une première étape, de se démunir de toute velléité de mentir, et notre homme finit par se dégager, petit à petit, de tous ces méfaits, en devenant normal. Là, la foi et la croyance en DIEU sont d'autant plus péremptoires qu'elles sont ardentes, et de plus en plus près, de la haute Volonté divine.

 

116- QUESTION : Le cheikh qui m'a initié ne m'a informé que de deux conditions d'affiliation: l'engagement de pratiquer le wird et la wadifa, toute ma vie durant et l'interdiction de pratiquer tout autre wird ou litanie d'autres tariqa ou de saints vivants ou morts. M'étant aperçu, par la suite, qu'il y avait de nombreuses autres conditions, je me demande aujourd'hui si mon initiation est valable ou si je dois la renouveler en me faisant rappeler l'ensemble des autres conditions ?
116- REPONSE : Votre initiation demeure valable. Mais, vous êtes dans l'obligation d'essayer d'assimiler les autres conditions, qui, en principe, sont communes à tous les initiés, donc non péremptoirement indispensables à l'initiation. Mais, aux deux conditions su-citées, certains khalifes du Cheikh ajoutent une troisième qui demeure, elle aussi, obligatoire pour tout musulman. C'est-à-dire, croire que le cheikh, quel qu'il soit, n'est qu'un directeur de conscience et un serviteur de DIEU.

 

117- QUESTION : Le rattachement spirituel au Cheikh qui vous a initié implique t'il que seul ce dernier a qualité pour vous guider dans la Tariqa, et répondre à vos questions, ou est-on autorisé à s'adresser à toute personne instruite, pour poser une question sur un point précis de la tariqa ?
117- REPONSE : Rien n'empêche un initié tijani de s'adresser à un autre moqaddem tijani pour s'assurer de la véracité d'une idée ou de l'existence d'autres options. Mais, là, il faut se garder de méconnaître la valeur de l'un au dépens de l'autre. Car, il ne s'agit là, que d'effort louable chez l'un et l'autre, qui sont méritoires tous les deux.

 

118- QUESTION : L'interdiction de pratiquer d'autres wird ou de réciter d'autres litanies s'applique t-elle aux invocations de protection ou d'adoration d'Allah, enseignées par la sounna et rapportées par les hadith (exemples parmi des centaines : hasbiyallahou, la ilaha illa houwa, aleyhi tawakkaltou, wa houwa rabboul archil azime -7 fois-, l'invocation d'Aboû Dardâ (allâhoumma anta rabbî..., 7 fois le verset du Trône etc). Ou, s'applique t-elle uniquement aux litanies composées par des personnes étrangères à la Tariqa ?
118- REPONSE : Un bon initié tijani, pour l'être réellement, doit se conformer à l'esprit et à la lettre des hadiths authentiques du Prophète. Il peut donc réciter toutes les da'âwates mohammadiennes, en parallèle à celles de la Tariqa, elles-mêmes nécessairement Mohammédiennes.

 

119- QUESTION : En se rapportant au verset coranique 37 de la sourate « taweba » -pénitence,  il s’est avéré que le mot « youwatéo »  (s’accommoder à), est désigné pour l’indication de temps. Permettant ainsi au Hadith, rapporté par le Imam Ahmed Abi Daoud et Tirmydi sur la caractéristique et la physionomie du dernier imam que voilà: « 1- chauve parallèlement au front, 2- aquilin, 3- son nom s’accommode au mien, et celui de son père à mon père », d’être résolu dans sa 3ème tranche qui s’est défendu contre toute explication, stupide, du mot par mot, à part celle que révèle le même mot du verset coranique susmentionné surtout en ayant repéré chez leur terminologie, à l’œuvre, le même processus. Enfin, la canalisation de ce processus identique permet de faire ressurgir l’élément crucial, refoulé, jusque-là impossible à dire ; et qui signifie plus concrètement, le portrait astrologique du Prophète Mohammed pur et simple : un bélier du troisième décan, puisque Sidna Mohammed est né le 20/04/571. Des investigations approfondies sur cette prédiction génétique, ainsi que d’autres approches, ont révélé l’existence de la personne concernée; surtout avec une telle accumulation de détails concordants, puisque la personne vient à peine d’accomplir sa 35ème année, en cette année 2004 et qu’elle est née en l’année de la révolution française le 18/04/1968, et que même sa maison à Meknès est numérotée 24. Ainsi que son érudition cachée, et sa descendance du Prophète. Cette personne s’appelle Reziki Khalid. Qu'en pensez-vous ?
119- REPONSE : La situation à laquelle vous faites allusion dans votre écrit, n'est pas la seule dans l'histoire des prétendus "Mehdi Marocains", dont il existe des dizaines dans notre histoire. Tout un chacun, parmi eux, se réfère à des faits ou actes aux qualifications, qui n'ont rien à voir avec le Mehdisme, dont cinq seuls hadiths authentifiés par Essayouti en définissent les attributs réels d'un véritable Mehdi. Quant aux références faites à l'astrologie, qui avait au début le mérite de ne pas être trop loin de l'astronomie, ont été faussées par une mythologie païenne.

 

120- QUESTION : Quelle est la position de l'islam sur l'existence des extraterrestres ?
120- REPONSE : Pour l'Islam, il n'y a guère de martiens ou d'extraterrestres. Il n'y a que deux éléments: les djinns et les anges, qui, non reconnus par certains athées, les confondent avec les pseudo extraterrestres.

 

121- QUESTION : L'astrologie est-elle reconnue par l'Islam ?
121- REPONSE : L'astrologie est ce qu'on appelle "attanjim", c'est à dire la science des astres. Elle diffère de l'astronomie, véritable science de la cosmologie spatiale. L'astrologie, qui, au début, était légitimée par l'Islam, s'y est détachée, en intégrant des éléments mythologiques comme la croyance que le soleil se trouve au quatrième ciel, où, selon le hadith de l'ascension du Prophète, demeure l'envoyé d'ALLAH DRISS appelé "Enokh", et lequel est, malheureusement, considéré, dans un contexte mythologique, comme le DIEU du Soleil. A côté de ces croyances intruses, la magie noire y a trouvé un terrain propice. Il y a deux versets du Coran qui annihilent toutes ces croyances anti- astrologiques, c'est le verset qui dit: "Nous avons embelli le ciel du monde, d'ici bas, par des planètes", et l'autre verset: "Toutes les planètes évoluent dans l'espace". C'est là, une allusion au système solaire, nié par les anti-astrologues qui incitaient à la croyance d’un monde sublunaire.

 

122- QUESTION : J'ai lu dans votre site que la wadifa peut être accordée à tous, sans autorisation. Puis-je l'avoir ?
122- REPONSE : La wadifa peut être accordée à tout un chacun, féminin ou masculin, fille ou garçon pubères. Mais, avec l'autorisation d'un moqaddem.

 

123- QUESTION : Hizb Sayfi  remplace 41 fois sourate Al Kadr. Puis-je le réciter et combien de fois par jour ?
123- REPONSE : Pour réciter Hizb Sayfi remplacé par sourate Al Qadr, l'autorisation spécifique d'un moqaddem habilité à l'accorder, est nécessaire.

 

124- QUESTION : En Turquie, les moules sont d'une part prohibées par les hanafites, et d'autre part, considérées comme "makrouh" par les chaféites. Nous sommes confus. Quelle est la vérité sur ce point ?
124- REPONSE : En réponse à votre question, concernant la prohibition des moules selon les hanafites, et les shaféites en Turquie, il faut se référer aux textes mêmes attribués à ces deux rites, pour connaître spécifiquement le grade ou le degré de cette prohibition, et chercher en même temps, à savoir s'il y a un conditionnement qui en justifie, au moins le décommandement. Et ce, pour ne pas tomber dans une réelle confusion basée sur l'incompréhension, ou la mauvaise interprétation des textes.

 

125- QUESTION : Je bois et je fume, mais je suis très attaché à ma religion, et j'ai beaucoup de foi. Puis-je réciter le Coran et d'autres dikrs ?
125- REPONSE : Le cas auquel vous faites allusion, est appelé dans certains hadiths, comme état d'un "moumin âssi", c'est-à-dire, un croyant qui n'applique pas exactement les conditions de l'Islam. Il demeure, ainsi, musulman, et non croyant, tout en étant entaché par des méfaits, sans lien aucun avec la mécréance. Pour la situation spécifique de ce genre de moumins, qui veulent réciter le Coran et d'autres dikrs, un hadith authentique du Prophète dit: "Quelques récitateurs du Coran, seraient, parfois, maudits par le Coran. Car ces récitateurs vont sciemment à l'encontre des commandements coraniques". Dans un tel cas, le récalcitrant ne doit réciter du Coran que la partie qu'il applique, (comme celle concernant l'unicité d'ALLAH, la croyance à l'existence des anges…), sans liaison avec les ibadates ou les mouamaltes, c'est-à-dire les oraisons prophétiques et les rapports sociaux.

 

126- QUESTION : Qui est le "kafir" ?
126- REPONSE : Le kafir, d'après maints hadiths du Prophète, est celui qui ne croit guère en l'unicité d'ALLAH. Pour cela, tous ceux qui avaient suivi Moise et Jésus, selon les textes authentiques de la Bible et de l'Evangile, sont considérés comme croyants. Néanmoins, Jésus aurait, selon l'Islam, renforcé le credo du messager antérieur Moïse. Celui qui dénie le credo islamique, est considéré par l'Islam comme mécréant, sauf dans le cas où un espace séculaire sépare la promulgation du credo, car dans un tel cas, le message mohammadien, est ultérieur à celui de Jésus par plus de six siècles; il y a ainsi, méconnaissance ou ignorance effective du précédent message. En conclusion, ce genre de credo adopté par l'Islam, a pour base l'union abrahamique des trois Religions Révélées.

 

127- QUESTION : Al Khidr est-il toujours vivant, et qui fut-il ? Le compagnon du Prophète Moussa, Yuchah Ibn Noun enterré à Istambul, fut-il un saint? Quel était son lien avec Sidna Moussa ?
127- REPONSE : D'après maints hadiths, Al Khadir (ou Al Khidr), est toujours vivant. C'est un simple Wali (élu), et non Prophète. Yuchah Ibn Noun est cité parmi les Prophètes de Béni Israél (Israél ou Jacob, petit fils d'Abraham). C'est un Prophète qui avait poursuivi le message de Moïse, après sa mort.

 

128- QUESTION : J'habite en Turquie depuis trois ans, et la loi dans ce pays veut que le loyer soit augmenté de 30%  tous les deux ans. Faute de moyen, nous sommes obligés de déménager, tous les deux ans. Le crédit logement dans notre cas, est t-il halal ?
128- REPONSE : En principe tout crédit, même celui pour s'approprier un logement demeure illégitime, si l'intérêt dépasse 3% considérés comme indemnités pour les frais généraux de l'organisation du crédit. Il n'en demeure pas moins qu'il reste toujours des cas exceptionnels de force majeure, car, dit un principe bien autorisé de l'Islam: "les nécessités légitiment les prohibitions"; reste à savoir si votre cas s'y intègre. Au Maroc notamment, des crédits accordés, sous l'étiquette dite économique, semblent assurer des moyens qui légitiment le crédit, et surtout quand il s'agit effectivement d'un crédit loyer qui se termine par l'appropriation effective du bénéficiaire. Si on tient compte, dans certains cas, de l'effet de l'inflation, tout crédit sera "légitimé", si l'intérêt est très limité ou si l’intérêt dépasse un taux considéré légitime par l’Islam étant donné qu’il représente effectivement les indemnités pour les frais généraux du crédit. Mais, il s’avère de plus en plus en Europe, que le taux de 2.5% est effectivement considéré comme supérieur à ces indemnités. La notion des cas exceptionnels de forces majeures doit être bien conçue dans ce contexte.

 

129- QUESTION : Quelles sont les motivations de la récitation dans le Coran, tantôt à voix haute, tantôt à voix basse dans les cinq prières de la journée ?
129- REPONSE : Dans les prières de la journée, le Coran est récité à voix basse, tandis que dans les deux prières du soir -notamment Al Maghrib et Al Isha-, la récitation est à voix haute. On ne connaît pas le mobile réel, mais, en pronostiquant, il semble que pour le soir, la récitation à haute voix, serait motivée par l'éventualité de somnoler ou de dormir, étant donné la lumière confuse du lieu de la prière du temps du Prophète (même avec des lampadaires rudimentaires, le prieur risque de somnoler s'il n'est pas astreint à écouter). Quant à la prière pratiquée au crépuscule du fajr, elle est faite à haute voix, car le risque est mitigé par la nécessité de l'effort que doit déployer le croyant, pour rester éveillé, jusqu'au lever du soleil. Une autre question est afférente à celle-là, à savoir que la récitation coranique, dans les prières surérogatoires du soir, est pratiquée à voix basse, étant individuelle, elle ne présente aucun danger provoqué par la somnolence. Là, aussi, la voix basse est motivée par la nécessité de tenir compte de ceux qui dorment aux alentours.

 

130- QUESTION : C'est avec beaucoup d'intérêt que je découvre les articles que vous avez mis en ligne. Après la lecture de l'article "Comment s'organisait l'économie dans les  sociétés musulmanes", je ne suis pas sûr d'avoir saisi toutes les conséquences pratiques de votre analyse, et sa perspective en termes de jurisprudence islamique. Les techniques financières modernes sont-elles entièrement justifiables, d'un point de vue islamique, du fait de la révolution technique, ayant transformé l'économie depuis trois siècles ? Sans doute, je veux bien admettre une lecture historique et contextualisée de la condamnation du Riba dans le Coran, cependant nous-voilà devant la démesure du capitalisme. Même si l'on doit renouveler notre compréhension du riba et de l'activité économique dans le monde moderne, l'avertissement divin n'est certainement pas abrogé par l'avènement du capitalisme... Ce phénomène propre au capitalisme repose sur l'asservissement de l'humain au prêt à intérêt et la soumission du vivant à la technique. La destruction de la société et de l'environnement par une production  industrielle, sans autre objectif que la rentabilité maximale du capital, n'est-elle pas la conséquence logique du riba ? L'endettement des ménages et des gouvernements, pour des dépenses anarchiques et sans cesse croissantes, ne sont elles pas une aberration au regard de la fitrah ? L'équilibre individuel et social que la Shari'a a pour objectif de  promouvoir, n'est- il pas mieux protégé, quand les individus coopèrent, sans endettement excessif, et modèrent leurs besoins à ce que la sagesse prophétique a désignée ? L'examen de cette question est, certes, complexe, mais il semble que la voie prise en Occident par les sociétés de culture judéo-chrétienne, en matière de légalisation de l'usure est une impasse dont le monde entier souffre aujourd'hui. Dans la réflexion sur l'avenir du monde moderne, la mondialisation et  le capitalisme, la Révélation coranique et la Sagesse prophétique ont un rôle majeur à jouer. C'est à la communauté musulmane de relever ce défi. Pouvez- vous préciser votre analyse sur ce sujet grave et complexe ?
130- REPONSE : Je tiens, tout d'abord à vous congratuler, sur la manière dont vous avez conceptualisé la pensée économique islamique, dans son rôle socio-économique, dont l'analyse jurisprudentielle de ces donnes, démontre la disponibilité foncière de l'islam, à s'adapter à toute forme moderne, basée réellement sur l'intérêt général. Sidna Omar Ibn Al Khattab, deuxième khalife du Prophète, en a conceptualisé et analysé l'idée en disant: "L'Islam est là où réside l'intérêt général bien entendu". Il est vrai que la pensée occidentale n'a pas toujours été stable, dans toutes les périodes mouvantes de l'économie mondiale. Néanmoins, ce qu'on a l'habitude d'appeler aujourd'hui banque d'affaires, n'est autre que la commandite dans le rite malékite où le fondement du crédit est basé sur le principe des pertes et profits. Or, chez les grandes Puissances du monde moderne, on constate le rôle promoteur de certains de ces organismes, dans des pays comme le Japon et l'Allemagne. Dans certaines banques, on est même parvenu à réduire le taux d'intérêt à 2,5%, et au Japon à l'éliminer entièrement, visant ainsi, à mieux promouvoir le mouvement économique du pays. Il y a donc un grand hiatus entre les deux pensées anciennes et modernes, en ce qui concerne certaines donnes de l'économie, mais, dont la matière intrinsèque n'est pas loin de la pensée islamique originelle, à propos du riba.

 

131- QUESTION : Je tiens d'abord à vous adresser ma gratitude pour votre travail qui est très utile à mon développement personnel. Qu'Allah vous récompense abondamment. J'ai quelques questions relatives à Dalail al Khayrat et à l'éducation spirituelle dans la Tariqa :

1- Est-il nécessaire d'avoir une autorisation pour réciter le livre du shaykh al Jazouli ?

2- Si oui, les muqaddem de la Tariqa Tijania ont-ils cette permission ?

3- Qu'est ce que l'éducation spirituelle par la himma ?

4- L'éducation spirituelle n'est-elle remplie que par le wird et l'attachement au Coran et à la sounna dans cette Tariqa ?

5- Faut-il être affilié pour pouvoir réciter la Jawharat Al Kamal ?

Encore merci pour votre travail.

131- REPONSE : 1- Dalail Al Khayrat est une récitation spécifique à un cadre donné des initiés, mais en tant que récitation congratulatoire du Prophète, il peut faire l'objet d'une récitation pour tout initié, quelle que soit sa voie. Mais, pour un initié tijani, nulle autorisation ne peut lui être donnée, en l'occurrence, pour réciter des wirds qui ne figurent pas dans le catalogue tijani. Le Sheikh Sidi Ahmed Tijani, en gardait précieusement  un exemplaire dans sa bibliothèque privée. C'était un des rares manuscrits qui figuraient dans cette bibliothèque.

2- Les moqaddem de la Tariqa ne sauraient en permettre la récitation, étant d'une exclusivité spécifique.

3,4- Concernant l'éducation spirituelle par la "himma", il s'agit d'abord de préciser l'ampleur maximale de la himma, dont le rôle créateur n'est pas à démontrer. Le rôle optimal de cette himma est d'une créativité sans pair. Mais, cette himma, n'est-elle pas l'attachement irréversible de l'initié à la haute Volonté d'ALLAH? N'est-elle pas le fil conducteur transcendant vers l'Ordre Sublime de DIEU? Dans les deux cas, le rôle initiateur à la volonté d'ALLAH, doit être dûment édifié, pour en faciliter l'éducation spirituelle. Sans cette himma sublime, toute initiation demeure, en deçà de son conceptualisme créatif. La himma, pour un initié, consiste à s'attacher d'une manière indéfectible de l'initiateur à la volonté du Créateur, dans une servilité qui ne voit comme leitmotiv que la magnanime Haute Volonté divine. C'est pourquoi, le Prophète, dans ses récitations transcendantes, vers la Haute Présence, se dégageait de toute velléité individuelle, pour s'attacher exclusivement à cet Ordre divin. Il s'agit là, donc, d'un atout spécifique d'initiation, qui devrait tenir compte des concepts du Coran et des préceptes de la sounna.

5- Quant à Jaouharat Al Kamal, elle ne peut être récitée que par un initié affilié ou du moins attaché à la voie tijanie, et cela,  à cause de la spécificité de la jaouhara. Mais, dans quelques cas, une autorisation exceptionnelle peut être accordée par un moqaddem habilité, en vue d'en réciter un nombre limité.

En conclusion, je tiens à vous féliciter pour votre haute conception de certains secrets spirituels exclusifs mais toujours canoniques vis-à-vis des normes de la Charia.

132- QUESTION : Suite à une visite sur le site suivant: www.alsanusiya.com. J'ai quelques questions à vous soumettre. J'ai appris que le shaykh al Sanûsi avait étudié auprès du Shaykh Tijani (qu'Allah les agrée tous les deux). J'ai cru comprendre qu'il a, par la suite, quitté Fez pour rejoindre celui qui deviendra son maître, le Shaykh Ahmad ibn Idris qu'Allâh l'agrée. J'aimerais savoir si quitter la tijania est permise dans le cas exceptionnel de grands saints dont la destinée est particulière. En effet, le Shaykh al Sanusi est devenu l'organisateur et l'éducateur d'une tariqa, qui a joué un grand rôle dans l'histoire des musulmans et du monde entier. Je citerais, aussi, le shaykh Ahmadu Bamba qu'Allâh l'agrée, le fondateur de la Tariqa muridiyya, qui, après avoir pratiqué les awrad qadiri, shadhili et tijani, a fondé sa propre confrérie par ordre du Prophète (sallalahou 'alayhi wa salam). Je tiens pour véridiques les propos du Shaykh Tijani qu'Allah l'agrée. Il a mis en garde contre le fait de quitter son ordre. J'ai l'impression que cette parole concerne ses disciples, en général, mais pas les individus que j'ai cités en particulier, mais je ne sais pas pourquoi. Pourriez-vous m'éclairer sur le sujet ?
132- REPONSE : En réponse à vos questions, je tiens à souligner que le principe auquel vous avez fait allusion, concernant la mise en garde de tout initié de quitter l'ordre tijani comme vous le dites; il y a deux cas éventuels en l'occurrence, celui d'abord où le cheikh tijani n'aurait accordé qu'une autorisation de tabarrouk, ce qui laisse au nouvel initié toute latitude de quitter l'ordre tijani vers un autre ordre. Dans un deuxième cas, le cheikh pourrait, semble t-il, accorder une permission exceptionnelle, pour réciter un autre dikr, en sus du dikr tijani. C'est le cas de Moulay Abdessalam Addarir à Fès, qui demeurait attaché au wird tijani, tout en s'arrogeant le droit d'accorder son dikr propre à tout initié, même tijani. Avait-il reçu la permission du sheikh? Lui seul le sait. Néanmoins, son rang dans la hiérarchie tijanie nous incite à lui accorder toute crédibilité. Dans un autre cas similaire, le moqaddem tijani Ahmed Skirej a cité, dans "Kachf Al Hijab", Maa Al Ainayn, le Changuiti, comme étant moqaddem tijani, tout en s'alignant à d'autres ordres, telle la qadiria ou la naqchbandia. Mais, ce moqaddem en assume seul la responsabilité, car le promoteur principal de la tariqa Sidi Larbi Benssayeh dans son ouvrage "La Boghiat", n'admet nullement aucun de ces cas, sauf celui de Moulay Abdessalam Addarir qui ne l'a guère critiqué, comme il est de son habitude de le faire, s'il s'agit d'une quelconque incartade de ce genre.

 

133- QUESTION : Un jour, avec des amis, on a voulu lire le Coran en groupe, comme on le faisait d'ailleurs au Maroc. Mais, certains se sont opposés, en disant que c'est une bid'a. Alors, il y a eu une discussion un peu désagréable et sans résultat. Pouvez-vous nous éclaircir sur ce sujet. Existe t-il dans le Coran et les hadiths des preuves qui interdisent ou autorisent la récitation du Coran en groupe ?
133- REPONSE : D'après un verset qui dit: "Si le Coran est récité (en votre présence), écoutez-en la lecture, et concentrez-vous dans son interprétation". Ce verset nous incite donc, à bien nous concentrer, dans une écoute bien appliquée, et c'est pourquoi dans la tradition Prophétique, la lecture en groupe était décommandée. Du temps du Prophète, seul un lecteur récitait des versets, tout le monde l'écoutait. A partir de cette tradition, l'imam Malik, promoteur du rite qui porte son nom, décommande la lecture en groupe. Mais, à partir du VIème siècle de l'hégire, les Almohades, tenant compte de la régression de toute récitation (faute de lecteurs qualifiés, appelés "Al Qorraa"), ont préféré en commander ce qu'on appelle "un hizb", c'est-à-dire la récitation d'une partie du Coran, chaque jour consistant en le 1/30 du Livre. Mais, on peut se demander pourquoi la récitation en groupe est décommandée. Elle l'est pour plusieurs raisons, qui toutes découlent de l'interprétation du verset. On doit d'abord se concentrer, et pour le faire, on doit se permettre de répéter le même verset plusieurs fois, ce qui n'est pas le cas dans une récitation en groupe. Aussi, toute rupture dans la lecture est décommandée; or ceux qui participent au groupe doivent parfois sentir le besoin de respirer, et en respirant ils provoquent la rupture.

 

134- QUESTION : Je suis actuellement, un étudiant sénégalais à Lyon, en France. Le contenu riche de votre site et votre ouverture d'esprit pour répondre à toutes ces questions de divers sujets, m'encouragent à vous poser à mon tour, beaucoup de questions surtout sur le soufisme; alors si vous permettez en voici quelques unes : comment est-ce qu'on connaît, si un homme est wali ou non ? Car, il y a beaucoup de cheikhs autour de nous, mais on ne sait pas vers qui se diriger. Y a t-il une façon sûre et pratique, pour connaître la tariqa qui nous convient le plus, autrement pour connaître le meilleur cheikh pour nous faciliter le chemin ? J'ai entendu un hadith qui m'a bouleversé, disant que tous les 100 ans, il apparaît un homme qui renouvelle cette religion ! Est-ce que ce hadith est vrai ? Si oui, qui est donc selon vous, cette personne dans notre époque ?
134- REPONSE : En réponse à votre première question sur la connaissance ou la reconnaissance éventuelle d'un wali, il a été signalé dans la "Boghiat" de Sidi Larbi BENSAYEH, un des khalifes tijanis, que même le wali ne saurait se connaître lui-même. D'autres walis prétendent le contraire. Mais, il y a des symptômes qui pourraient détecter l'existence chez certains  élus, quelques indices susceptibles de déceler, parfois, des caractéristiques qui demeurent, malgré tout, quelque peu ambiguës, parce que les côtés ésotériques d'un wali ne sont pas catégoriquement vérifiés. Concernant votre deuxième question, le même auteur Sidi Larbi BENSAYEH a répondu dans sa "Boghiat" à ceux qui se sont demandés, si le cheikh tijani avait bien atteint ce "maqam" ou degré. Il a répondu que ce degré n'a rien à voir avec le "maqam" ésotérique, et que tant qu'il n'y a pas de texte émanant du cheikh tijani, ou de ses khalifes, lui accordant cette qualification, on ne peut guère le lui confirmer. Maintes autorités canoniques, parmi les grands imams, s'étaient arrogées cet état sublime, mais d'autres ne le leur avait pas reconnu. Je ne connais pas, présentement, les références d'authenticité de ce hadith dont le texte est très répandu parmi les grand imams. Quant à l'identité du personnage auquel cette mission doit être ou peut être confiée, dans chacune des périodes historiques citées, il est difficile de la connaître exactement, car celui qui se sent à la hauteur de l'arroger est seul qualifié pour le prétendre. En effet, plusieurs personnages éminents dans le monde islamique avaient cru atteindre ce degré.

 

135- QUESTION : Je suis à la recherche d'une preuve scientifique, démontrant la validité du hadith dans lequel notre Prophète Mohammed décrit la neutralisation des effets des deux ailes d'une mouche, tombée dans un liquide. Vous en avez parlé dans un de vos articles insérés dans votre site, et c'est pour cela que je m"adresse à vous. Plusieurs ont pris ce hadith pour se moquer de l'islam. Je cherche tout type d'information : nom du congrès médical qui a parlé de ce hadith, nom des bactéries...
135- REPONSE : Vous avez soulevé dans votre question, le cas du hadith du Prophète auquel vous faites allusion et qui dit: "Si une mouche chute dans un récipient, trempez-la entièrement, car le contenu d'une des ailes, neutralise celui de l'autre". Il s'agit en effet, d'un congrès qui a tenu ses assises en 1930 à Londres. Si je me rappelle bien, le fait a été signalé dans un des numéros de la revue "Attaqwa", publiée au Caire. Il est vrai que plusieurs personnes ont pris ce hadith pour se moquer de l'islam comme vous dites. Néanmoins, les congressistes, dont un grand nombre étaient des médecins occidentaux qualifiés, avaient pris ce hadith au sérieux, d'autant plus que le Prophète avait parlé dans son hadith de bactéries ou éléments thérapeutiques opposés qui existent dans l'une et l'autre aile de la mouche et qui se neutralisent. Ces grands experts ont même signalé les noms de ces éléments dans leurs noms scientifiques en latin, après avoir analysé organiquement une mouche disséquée.

 

136- QUESTION : Le soleil tourne t-il autour de la terre ? Et quelle est la réalité du système solaire, selon le Coran ?
136- REPONSE : L'astrologie, faussée par des perspectives mythiques, avait entrevu l'existence  d'un monde sublunaire. La lune ayant pour siège le premier ciel, et le soleil le quatrième où régit le Prophète Idriss (prétendu Hermès, Dieu du soleil). Or, le Coran redresse ce tort, dans un verset qui dit : "Nous avons embelli le Ciel Inférieur par la parure de planètes". Faisant ainsi, allusion au système solaire, le soleil n’était pas considéré selon l'ancienne  thèse scientifique comme le centre de son système solaire, et que c'étaient les planètes qui tournaient autour de lui. Mais, le Coran qui affirme, certes,  dans un deuxième verset, en parlant des planètes: "Qu'elles évoluent, toutes, dans l'espace". (Rappelle dans la sourate Yassine, verset 38), que: "le soleil court à un point de fixation à lui, assigné". Le soleil est ainsi, en perpétuel mouvement. C'est ce que les dernières découvertes de l'astronomie moderne ont montré, précisant que notre système solaire évolue à travers notre galaxie, suivant une spirale.

 

137- QUESTION : J'ai un commentaire sur les statistiques que vous avez affichées sur votre site indiquant que 90% des Sénégalais sont Tijanis. En tant que Sénégalais, je trouve que c'est vraiment exagéré. Je prends juste l'exemple de la région de Toba, où presque toute la population est constituée de mourides du cheikh Amadou Bamba, sans compter les autres tarîqa comme la Qadiriya. Ajouter à cela, que dans la capitale, la moitié de la population n'adhère à aucune tarîqa. Je n'ai malheureusement pas de chiffres entre les mains, mais ceux sont mes propres constatations.
137- REPONSE : Vous avez raison, j'aurais dû indiquer que le recensement avancé, concerne l'époque où il n'y avait pas encore de mourides. C'était l'époque où même le parlement comportait déjà 4/5 de députés tijanis.

 

138- QUESTION : Les soufis tijanis pratiquent t-ils le samaâ ou le chant religieux ?
138- REPONSE : Les chants religieux chez les tijanis comportent la « Borda » et la « Hamzia » de l’imam Al BOUASAIRY, ainsi que des poèmes composés par des tijanis, en l’honneur du Prophète (ssl), ou du Cheikh Sidi Ahmed Tijani, ou de ses khalifes.

 

139- QUESTION : Où est enterrée Lalla Fatima-Zahra, fille du Prophète (ssl).

139- REPONSE : Lalla Fatima-Zahra est décédée à l'âge de vingt neuf ans, en l'an onze de l'hégire. Elle fut inhumée, la nuit, dans le cimetière principal El Baqiy de Médine. L'endroit est la mosquée, lieu de la prière funéraire. Mais, une autre version est plus précise: cette tombe se situe, notamment, dans la zaouïa dite de "Dar E'diyl, à la même Baqiy. Le fait est confirmé par Abdallah Ibn Jaafar, neveu d'Ali, époux de Lalla Fatima-Zahra. (Se référer à Tabaqat Ibn Saad, p.27).

 

140- QUESTION : Le mari a-t-il le droit de frapper son épouse?

140- REPONSE : Le Coran (sourate "Les Femmes", verset 34), précise que: "celles dont vous craignez l'insubordination, sermonnez-les, éloignez-vous d'elles dans les lits, et frappez-les". Il y a donc une gradation dans les moyens de dissuasion. D'abord, le raisonnement, puis la mise en quarantaine, et enfin les coups. (Traduction de Kerchid). Mais, dans un hadith authentique , le Messager d'ALLAH a mitigé cette éventualité , d'après son épouse  Aïcha, qui affirme que le Prophète (ssl) a donné le bon exemple, sans jamais, frapper une femme.

 

 

141- QUESTION : Qui est habilité, selon vous, à interpréter un rêve ?
141- REPONSE : Selon la tradition, seul un "siddiq" ou un saint pieux sont qualifiés pour émettre une interprétation authentique d'un rêve. Le Prophète Joseph est cité comme tel par le Coran, ainsi que, le compagnon du Prophète, Abou Bakr, (surnommé "As Siddiq") par le Messager d'ALLAH. Ibn Sirin, un des élus inspirés, l'était aussi. L'interprétation dépend, parfois, de certains caractères notamment psychiques du rêveur, ce qui réduit les marges d'une interprétation adéquate.

 

 

142- QUESTION : Je suis un Tijani sénégalais travaillant au Bénin, à Porto Novo. Il n'y a pas de zawiya tijanie dans les environs, et, donc, je n'ai pas la possibilité de faire la Wadifa et la hilala du vendredi, en communauté. En plus, je suis un peu paresseux et je n'arrive pas à faire correctement mes devoirs liés à la tariqa. Aussi, j'avais pris le wird auprès d'un maître,  mais je n'ai pas suivi sa voie, c'est à dire la voie du Cheikh Ibrahim Niass, mais celle d'El Haj Malik Sy. Dois je renouveler mon wird ?
142- REPONSE : S'il n'y a pas de Zawiya dans votre localité, vous pouvez accomplir la wadifa  seul, ainsi que la Hilala du vendredi. Quant à la source où vous avez puisé la Tariqa, peu importe qu'elle appartienne au Cheikh Ibrahim Niass ou au Haj Malik SY. Pour ce qui est de votre paresse, essayez de faire votre dikr ou prière le mieux que vous pouvez, l'essentiel c'est de faire le geste nécessaire et indispensable dans l'horaire déterminé.

 

 

143- QUESTION : Je voudrai savoir durant quelle périodicité l'Islam dit qu'il n'y a plus mariage entre un couple qui reste longtemps, sans relation sexuelle surtout due à des querelles ?
143- REPONSE : En Islam, la séparation des corps pour une raison ou une autre, n'a aucun impact sur la légalité et la continuité du mariage.

 

 

144- QUESTION : Je suis tijani depuis l'âge de dix ans (aujourd'hui j'ai 23 ans) et j'ai fait l'initiation à l'âge de 13 ans. Mon père est Khalife Mutlaq de Cheikh Al Islam Ibrahim Niass (RA), et moi-même je suis khalife, à l'heure actuelle. D'autre part, je suis ingénieur en recherche opérationnelle (formation à l'Université Houari Boumediene d'Alger, major de promotion). J'ai beaucoup apprécié votre travail, mais je n'y ai pas vu la trace et le rôle joué par Baye Niass (RA), or, vous le savez certainement, il a au moins 100 millions d'adeptes à travers le monde (estimation de 1990). Je ressens donc, une certaine injustice. Je pense qu'il mérite qu'on lui consacre des recherches très poussées (il a le plus grand nombre d'adeptes tijanes dans le monde et plus particulièrement en Mauritanie, au Nigeria et plus généralement en Afrique de l'Ouest). D'autre part, j'ai constaté dans la partie consacrée aux  zawiyas, qu'il y a des erreurs concernant les populations et les pourcentages. Donc, je vous le signale en toute objectivité ?
144- REPONSE : En réponse à votre lettre, je tiens à vous souligner que Cheikh Al Islam Ibrahim Niass est un grand ami, avec qui j’ai passé bon nombre d’années, au cours desquelles j’ai connu son œuvre magistrale et le message  grandiose par lequel des millions d’Africains ont connu l’islam et la Tariqa Tijania. Je tâchais toujours de faire un saut à Kaoulakh,  chaque fois que je me trouve à Dakar. Il m’aimait beaucoup et ne manquait pas de m’envoyer certains de ces ouvrages, avant de les publier ; j’ai la conviction qu’il n’avait pas besoin de mes avis, mais il me consultait grâce à l’affection intime qui nous liait. Le même lien continuait, après son décès, avec son fils le grand 'alem et le moqaddam Abdallah Niass. Mon contact avec la famille Niass est étroit. Je suis en train d’élaborer une synthèse bien documentée en français pour l'insérer dans mon site Web quant aux erreurs concernant les populations et les pourcentages notamment en Afrique, je ne fais maintenant que réunir tous les renseignements concernant ce thème, en pensant les regrouper et les comparer, quand j'en aurais réunis une quantité suffisante. Je vous remercie d’avance pour votre geste fraternel, en vous demandant de me tenir informé, de tout ce que vous connaissez sur ce point.

 

 

145- QUESTION : Allah subhanahu wa ta'ala- a ordonné à Sa communauté de ne pas faire la da'wa sans science. Je vous conseille, de lire la sourate al 'asr, dont les salaf assalih ont tiré une grande bénédiction. On y découvre les 3 étapes du musulman dans son prêche : la science (''illa ladhina amanou''): connaître Allah, son Prophète, et sa religion, l'application (''wa 'amilou saalihaat''), le prêche (''wa tawasaw bilhaqq''), la patience (''wa tawasaw bisabr''). De plus, Allah -'azaouajal- a donné un ordre dans le Coran : "qoul atou bourhanakoum in kountoum saadiqin", dit: "donner vos preuves si vous êtes véridiques". "Or, je ne vois dans vos réponses aucun hadith, ni aucune sourate. Sachez aussi que le Prophète n'a jamais autorisé une tariqa, puisqu'il n'en existait pas à ce moment là, mais il a dit : " les musulmans de ma communauté se diviseront en 73 factions! Une d'entre elles entrera au paradis". Ceux qui l'écoutaient lui demandèrent : " qui est cette faction sauvée ?" et il dit: " ce sont ceux de ma communauté qui suivront ma sounna, et (les enseignements) de mes compagnons". Enfin, la base de l'Islam, la source la plus importante se trouve dans le tawhid. Tous les Prophètes ont été envoyés avec le tawhid (''la ilaha illa Allah''), et le Prophète Mohammed l'a enseigné pendant treize ans à ses compagnons ?
145- REPONSE : Une bonne partie de ce que vous avez dit est bien fondée. Mais une autorité islamique digne de cette appellation doit pouvoir faire un départ net entre ce qui parait contradictoire entre les hadiths qui sont ou authentiques ou apocryphes. J'ai eu l'occasion d'étudier ces problèmes avec sérénité, et à tête reposée dans un ouvrage qui vient d'être publié en langue arabe, et en trois volumes sous le titre: " Encyclopédie du Soufisme Islamique entre le Machreq et le Maghreb". Vous y trouverez tout ce qui confirme votre bonne foi, et votre conviction en tant que musulman véridique. Car, parfois, certains malentendus ne sont que l'effet d'un manque de documentation. Au cas où vous n'y trouveriez pas ce qui répond à vos soucis, n'hésitez pas à m'écrire.

 

146- QUESTION : Que pensez-vous du clonage ? Et quelle en est la position de l'islam ?
146- REPONSE : C'est une nouvelle initiative de recherche, dans le domaine de la génétique, dont les contours demeurent plus au moins vagues, à peine quelques résultats passagers. Le monde scientifique, économique et politique est divisé. Les chercheurs sont tiraillés: les uns pour, les autres contre. Nous avons soulevé au sein de notre Académie ce problème que nous désignons par "Istinsakh". Nous avons essayé de peser les éléments opposés, mais rien n'a pu poindre jusqu'ici, faute d'éléments justificatifs concrets. C'est pourquoi je me réserve d'élaborer toute option, en l'occurrence, actuellement, dans l'expectative d'une éclaircie constituante, qui renforcerait ma position d'un côté ou de l'autre. Ce qui parait évident dans les conjonctures actuelles, c'est mon opposition à cette initiative. Mais, il est possible que je changerais mon attitude, s'il s'avérait que cette nouvelle conception génétique aurait un impact bénéfique pour l'humanité. Lors d'un colloque organisé par l'Association Marocaine de Cardiologie, à l'hôpital El Mansour à Casablanca, le 4 juillet 2005, j'ai fait une communication sur l'histoire de la médecine au Maroc et ses perspectives vers l'avenir. Un professeur cardiologue me demanda, alors, l'avis de l'Islam sur le clonage. J'y ai répondu, en précisant que le clonage, dans ses options actuelles, n'est pas clairement défini ; il semble encore flou, tiraillé entre le plausible et l'invraisemblable. Quant à ses implications et amplifications sur l'être humain, il ne parait, donc guère, licite dans son contexte, étant mal défini. Mais, le jour où ce processus mieux défini comporterait certaines thérapies sûres, à des maladies considérées comme chroniques et incurables, je me raviserais, car il serait, ainsi, profitable à l'humanité, et légitimé comme tel. L'Islam, selon le deuxième khalife du Prophète (psl), Amir Al Mouminine, Omar Ibn Khattab, a pour assisse essentielle un principe immuable, à savoir que l'intérêt général bien entendu, est le critère de toute légitimité. Le clonage n'est qu'une des perspectives d'avenir pour la médecine, similaire à d'autres comme le système de transplantation, l'euthanasie, les bébés-éprouvette, la chirurgie esthétique etc...

 

147- QUESTION : J’aimerais savoir quand le nom « Islam » a-t-il été choisi, pour désigner notre religion, est-ce à l’avènement de la religion, dans le temps du Prophète (psl) ou bien après cela. Je vous pose cette question, car certains versets, notamment le 3.19 et le verset 3.85 (sourate Al Imran), affirment que la religion acceptée par Dieu c’est l’Islam, et, que quiconque désire une autre religion que l’Islam ne sera pas agréé. J’aimerais penser que cette compréhension est contradictoire avec le message, qui annonce que quiconque fera le bien sera agréé par Dieu, sans distinctions, un clair exemple de ce message se trouve dans la ayate 2.62 (Sourate Al Baqarah) : « Certes, ceux qui ont cru, ceux qui se sont judaïsés, les Nazaréens, et les Sabéens, quiconque d'entre eux a cru en Allah, au Jour dernier et accompli de bonnes oeuvres, sera récompensé par son Seigneur; il n'éprouvera aucune crainte et il ne sera jamais affligé ». J’aimerais, donc, penser que le mot « Islam » dans le Coran désigne « soumission » en général, plutôt que la religion elle-même, à laquelle on aurait attribué par la suite ce nom. D’une manière générale, lorsque le Coran s’adresse aux croyants (ayouha aladina amanou), est-on en droit de penser que le message s’adresse à tout croyant, sans distinction de confession plutôt qu’aux musulmans seulement ?
147- REPONSE : Certes, le mot "Islam" veut dire ethymologiquement soumission, mais l'Islam, canoniquement parlant,  est considéré par le Coran comme la religion d'Abraham, qui comporte outre les trois religions révélées: le judaïsme, le christianisme et le mohammadisme, celle des Mages, suivant Zoroastre, et des Sabéens, qui suivaient Noé. Ces monothéistes sont agréés par Allah, aussi bien dans le Coran que dans les hadiths. Le Messager d'Allah Sidna Mohammed (psl), n'a pas cessé de clamer, en toutes occasions, que la profession de foi témoin de la croyance  en l'unicité d'Allah, est le seul critère du monothéisme abrahamique. Donc, en réponse à votre deuxième question, tout croyant agréé par Allah, s'intègre dans le monothéisme.

 

148- QUESTION : Suite à votre dernière réponse, je comprends donc, que l’islam englobe les autres religions monothéistes, que vous avez citées. Donc, quand le Coran dit : « Et quiconque désire une religion autre que l'Islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l'au-delà, parmi les perdants » (3 :85), cela intègre les autres monothéismes. Ce verset est tout de même facilement interprétable de la manière suivante : seuls les musulmans iront au paradis. Que peut- on répondre à une personne qui, de bonne foi, cite ce verset et le comprend de la sorte ?
148- REPONSE : En réponse à votre question concernant la sourate 3.85 du Coran, je tiens à vous signaler que le Coran, en parlant de l'Islam qu'on définit souvent par soumission, intègre non seulement les trois religions révélées, mais, aussi les mouvements monothéistes: les mages de Zoroastre, et les sabéens de Noé. Certes, le véritable islam selon le Coran, est l'islam d'Abraham, deuxième père de l'humanité. En effet, un verset du Coran dit: "Abraham n'était ni juif, ni chrétien, mais pur musulman".

 

149- QUESTION : Je voudrais vous demander, comment il faut comprendre le verset suivant : « Si Nous abrogeons un verset quelconque, ou que Nous le fassions oublier, Nous en apportons un meilleur, ou un semblable.  Ne sais-tu pas qu'Allah est Omnipotent ? » (2 :106).
149- REPONSE : Dans le verset 2:106 du Coran afférent à l'abrogation d'un verset et sa substitution par un autre, il s'agit d'un signe de la caractéristique essentielle, qui doit imprimer toute législation, devant être souple et évolutive, tels les versets concernant l'illicéité du vin et de l'intérêt bancaire ; ce n'est, là, qu’un des atouts de ce concept, devant gérer le comportement de l'être humain croyant. L'attribut Omnipotence divine, ou plutôt Omni-connaissance, n'a rien à voir dans ce contexte, car le Prophète (psl), pourtant être humain susceptible d'être  victime d'un oubli quelconque, précise dans un hadith: "je n'oublie guère, mais on me fait oublier, pour légiférer".

 

150- QUESTION : Est- il pieux de jeûner avec irritabilité et mauvaise humeur ?
150- REPONSE : Le jeûne, et surtout durant le mois sacré de Ramadan, ne se limite guère à une  privation  de nourriture et de boisson. Bien plus, il requiert un comportement sain, une élévation des qualités morales, et doit, en principe, exacerber le penchant vers la spiritualité. Soulignons, ici, que le contraire, tel le  comportement amoral et l'agressivité gratuite, sont bannis, toute l'année, pas seulement durant le mois de ramadan, alors, pourquoi seraient-ils tolérés pendant le mois sacré?. "Le jeûne est un abri (contre le mal)";  celui qui  jeûne, doit  s'abstenir de tout  méfait, même s'il est agressé ou insulté", (hadith rapporté par Bokhari). Le jeûne ne doit, en aucun cas, être un prétexte pour 1es débordements de mauvaise humeur. Ainsi, à ce propos, Bokhari, Moslim et Sonan rapportent ce hadith: "Quand l'un de vous est dans son jour de Jeûne, qu'il s'abstienne de dire des grossièretés et d'élever la voix contre quiconque; quand il l'injure ou le provoque, qu'il dise: "Je suis en état de jeûne".  Il s'avère que le jeûne, l'un des cinq piliers de l'Islam, revêt une importance particulière, qui, dépassant le cultuel (c'est dire l'acte du culte), marque un impact indélébile sur le social, c'est-à-dire l'humain, quel que soit le côté confessionnel de l'être humain. On posa au Prophète (psl) la question suivante: quelle est la qualité jugée la meilleure chez le musulman? (Notons ici qu'en mentionnant "le musulman", les grandes qualités morales, sincérité, honnêteté, propreté, sont déjà justifiées dans ce terme). Le Prophète répond que la meilleure qualité chez le musulman est de "calmer la faim d'un miséreux et de saluer (le salut étant une expression de paix) toute personne connue ou inconnue". Le salut est considéré, dans ce hadith (rapporté par  Bokhari), comme un geste inspirant la sécurité; une  double  sécurité est donc  requise, à laquelle le Musulman doit participer: la sécurité alimentaire et la sécurité physique. Le jeûne n'est donc conçu que dans cette occurrence. Le sens profond du jeûne ne consiste, guère, en une simple privation individuelle, en tant que moyen  péremptoire mais, pour sentir, durant le  mois, la portée des privations, qui font souffrir une population déshéritée toute l'année. Tout mérite, dans l'acte religieux, est fonction de l'efficience sociale de l'acte accompli par le fidèle. Le sens profond de la religion ne se cantonne pas dans la pratique purement cultuelle de l'islam. L'esprit religieux est celui qui s'accompagne d'élans du coeur et de bonté de l'âme. L'individualisme du fidèle ne doit point émousser son humanisme, ni dégénérer en égoïsme.

 

151- QUESTION : Je voudrais savoir, concernant la prière de isha, (car j'ai des avis contradictoires), si on peut l'ccomplir après minuit ?
151- REPONSE : Dans un hadith, le temps optimal pour accomplir la prière du ishaa peut se prolonger jusqu'à  la fin de la nuit, c'est à dire avant le fajr, sauf au cas où le prieur préférerait  dormir avant l'avènement du fajr. Il doit, alors, faire sa prière avant de dormir, parce qu'il risque de ne pas se réveiller à temps.

 

152- QUESTION : Baraka Allahou fikoum pour avoir pris en compte le mail que je vous ai adressé. J'ai lu avec attention votre réponse et la chose qui me gêne se trouve dans le titre de l'ouvrage que vous avez cité : "Encyclopédie du Soufisme Islamique entre le Machreq et le Maghreb". Vous suivez, donc, la voie soufie, et la question que je vous pose, à présent, est la suivante : qu'est ce que le soufisme? Bien entendu, j'attends de votre part une réponse nourrie par des preuves tirées du Coran et/ou de la tradition prophétique (Sounna). J'espère que mon mail ne vous donnera pas l'impression d'une critique de ma part, mais bien d'une recherche d'éclaircissement. Pourriez-vous me fournir les coordonnées de l'université où vous avez étudié. J'aimerais également connaître votre parcours religieux pour (penser ?) avoir assez de science pour émettre des fatwa ?
152- REPONSE : En réponse à votre question pertinente, je tiens à souligner que la réponse exigerait un exposé substantiel que le mail ne permet guère. Dans ce cas, je vous demande de vous référer à mes ouvrages en français, sur le soufisme insérés dans mon site, ainsi que mon dernier ouvrage en arabe que vous citez, et qui compte 3 volumes, où vous aurez des réponses à toutes questions que vous pourrez éventuellement soulever. Quant à la deuxième question, je tiens à vous informer que je n'ai jamais émis de fatwa, mais simplement un avis sur des questions qui me sont posées, et que j'essaye d'étayer et d'appuyer par des preuves du Coran, des hadiths, ou par le consensus général. Quant au processus que j'ai dû accomplir, pour devenir professeur à l'université  Al Qaraouine à Fès, à Dar Al Hadith à Rabat, et à l'Université Mohammed V à Rabat, vous pourrez vous référer à mon CV, inséré dans mon site web.

 

153- QUESTION : Les athées dont les "dehryines", les naturalistes, nient l'existence de Dieu, et considèrent la nature comme la seule réalité existante, ou la seule valeur ou source de valeurs qui fait de la vie morale le prolongement de la  vie biologique. Que pense l'islam du naturalisme en général ?
153- REPONSE : Pour l'Islam, c'est Dieu qui a créé la nature, dotée de toute la perfection qui la caractérise, en l'assujettissant à des lois strictes, pérennes et adéquates ; ce sont des lois saines, auxquelles tout croyant doit se soumettre, en s'y abandonnant, sans réserve. C'est, là, un ordre parfait dont le bon fonctionnement est une condition sine qua none de la pérennité cosmique. L' Homme, quel qu'il soit,  quelles que soient sa confession et ses aptitudes, doit rester lui-même, loin de toute mutation factice qui perturbe et détériore son équilibre écologique ; son comportement, marqué par le naturel, dans sa pureté originelle, demeure le seul leitmotiv qui l'oriente, sous l'égide spontanée du rationnel. Mais, dans notre vie terrestre, la spontanéité risque d'être faussée et défigurée, tel le spontanéisme, option chère à ceux qui font essentiellement confiance à la spontanéité révolutionnaire des masses. La seule conviction qui symbolise, donc, l'acte cultuel, chez le bon croyant, est que, dans ce contexte cosmique, il se sent régi par la Providence et l'Omniprésence divines.

 

154- QUESTION : Le Coran précise que le bien provient d'Allah, et le mal perpétré par le délinquant, provient de lui-même. Comment expliquer ce contraste ?
154- REPONSE : En  effet, dans la sourate (La Femme, verset 79), Allah dit: " Tout ce qui t'atteint, comme bien, c'est de Dieu et tout ce qui t'atteint comme mal, c'est de toi-même ". Là, Allah détermine la responsabilité de l'homme, aussi bien que la source d'émanation du bien ou du mal, l'Islam étant l'abandon de soi, tout ordre divin est bénéfique, pour le bon pratiquant qui s'y prête absolument. Le croyant est convaincu qu'Allah n'a créé que le bien, le mal n'étant que le mauvais emploi du bien, sans respect pour les lois de la nature, qui régissent le monde. Ce bien, qui provient d'Allah, c'est l'élément positif des choses, tandis que la transgression de ce facteur bénéfique est son côté négatif. Dans tout processus humain, que ce soit dans le social ou l'économique, le dépassement des doses appropriées, est maléfique.

 

155- QUESTION : Le Coran a-t-il régi la démocratie et comment ?
155- REPONSE : La consultation entre les concitoyens de la communauté est un concept coranique. D'autre part, dans le verset 59, (Sourate de la Femme), Allah dit: "O vous qui avez cru ! Obéissez à Dieu, Obéissez au messager et à ceux  d'entre vous, qui détiennent le pouvoir". Là, le critère du pouvoir est bien précisé. L'obéissance à Allah et à son messager est répétée, tandis que le mot "obéir" n'est pas répété pour les détendeurs de l'autorité ; cela veut dire qu'ils ne font qu'exercer ce pouvoir, dans le contexte de la législation coranique et traditionnaire (prophétique); c'est-à-dire, en appliquant le Coran et la Tradition, toute désobéissance rejette le délinquant, en dehors de la communauté islamique (la oumma). C'est pourquoi, le seul critère qui démocratise le pouvoir, est la soumission à la législation islamique. Dans le verset précédent (58), Allah ordonne la restitution des dépôts à leurs ayant- droits, l'exercice du pouvoir est un dépôt confié par la communauté à ceux qui le détiennent.

 

156- QUESTION : Je reviens vers vous, car vous avez déjà eu la gentillesse de répondre à une de mes questions. Aujourd'hui j'ai deux questions. La première, qui est personnelle, est de savoir s'il faut que je refasse l'ablution complète ou pas, si j'embrasse ma femme. Ma deuxième question est de connaître la différence entre les musulmans sunnites et chiites, et qui dois-je suivre ?
156- REPONSE : Si l'acte auquel vous faites allusion est suivi d'éjection d'un liquide simple appelé "medhy", seule la petite ablution est nécessaire. Dans le cas de l'éjection de sperme appelé "many", la grande ablution est obligatoire. Dans le cas où il n'y aurait nulle éjection, la petite ablution ne serait guère nécessaire, sauf pour faire la prière. Pour différencier les deux sortes de liquide, les autorités canoniques musulmanes ont donné des qualifications spécifiques de chacun. Concernant la deuxième question, moi en tant que sunnite, qui avais eu l'occasion de comparer les deux en me basant sur le degré d'authenticité des traditions prophétiques, j'ai déjà opté pour le sunnisme, sans pour autant, minimiser l'apport chiite en l'occurrence.

 

157- QUESTION : Je ne suis affilié à aucune tariqa, et je voudrai recevoir une autorisation pour réciter, la istikhara, la basmala, al istighfar, (sourate 33, verset 55), allahumma salli ala sayyidina Muhammad wa sallim, le tahlil, (sourate 37, verset 181-182).
157- REPONSE : Le Messager d'Allah Sidna Mohammed (psl), en tant qu'Envoyé sublime de notre Seigneur, a déjà autorisé tout croyant à lire le Coran, en y intégrant tout ce qui s'y trouve pour réciter chacun à part. C'est là, une autorisation générale pour toute la communauté, qui peut être doublée d'une permission spéciale, au cas où il y aurait ambiguïté.

 

158- QUESTION : Le Coran parle de la science qui mène à la vérité. De quelle science  s’agit-il.
158- REPONSE : Allah dit dans le Coran (Sourate L’étoile, verset 28), à l’encontre de ceux qui ne croient pas à la véracité de la vie future : « ils ne se basent sur aucune science, car ils ne font que suivre les présomptions quand les simples présomptions ne peuvent nullement mener à la vérité ».En effet, les penseurs, notamment les helléniques d’Athènes, se basaient sur leurs conjectures, pour édifier leur conception de la nature, et mène du cosmos. Ce ne sont là, que des spéculations abstraites de l’esprit; or la science concrète s’appuie, dans ses élaborations conceptuelles, sur l’expérimentation et l'observation effective directe, seul facteur rationnel qui structure la réalité scientifique, que certains avaient appelé «  sciences exactes ». Ainsi, la physique, la chimie et les sciences naturelles, sont les véritables sciences exactes, car elles sont basées, essentiellement, sur l’observation, doublée d'un autre élément : le calcul. Claude Bernard (813 ap. J) a posé les fondements de la méthode expérimentale, sur laquelle s'édifie la science  expérimentale (par opposition aux sciences exactes); cette nouvelle méthodologie est le point de départ, à la physiologie, comme le formule le discours de la méthode de Claude Bernard, concernant notamment la biologie fondée sur l’hypothèse et la recherche. D’ailleurs, l’empirisme se fonde sur la seule expérience, sans recourir au raisonnement, à la théorie ; il est opposé au rationalisme classique et innéiste (l’innéisme est la doctrine qui soutient  l’existence d’idées, de structures mentales innées, comme l’innéisme de Platon et de Descartes) ; celui-ci  se fie ainsi, à la preuve ontologique,  l’idée de perfection, pour prouver l'existence de Dieu. Bacon (Roger) (1214), savant anglais est précurseur de la science expérimentale, un autre Bacon (Francis), savant et philosophe anglais (1561), était, déjà partisan de la méthode expérimentale et promoteur d’une nouvelle classification des sciences.

 

159- QUESTION : Comment expliquer scientifiquement le phénomène constaté  entre deux eaux marine et riveraine salée et douce, qui se touchent, sans qu’il y’ait aucun mélange entre elles ?
159- REPONSE : Le Coran dit (Sourate El Forqane, verset 53) : « C’est Lui qui donne libre cours aux deux mers : celle-ci  d'une douceur suave, celle-là d’une amertume écœurante ; et Il plaça entre elles une séparation et une barrière interdite ». En effet, ce phénomène est aisément visible entre autres, à Bassorah, en Irak, où les eaux douces du Tigre se déversent dans l’Océan Indien. Dans la haute marée, on voit l’eau salée, de couleur verte, côtoyer celle douce de teinte rougeâtre, l’une demeure indépendante de l’autre, sans nul mélange. Allah a, certes, créé entre les deux, une interface, limite commune, qui empêche toute osmose,  c’est-à-dire toute interpénétration ou influence mutuelle.  Le fait s’explique peut-être, par le phénomène naturel où chaque molécule conserve son individualité, sans rien  perdre de ses particularités.

 

160- QUESTION : Que veut dire l’expression : «  vent  fécondateur » dans le Coran ? Allah dit dans le Coran (Sourate Al Hijr, verset 22) : « Nous lâchâmes les vents comme facteurs de fécondation et Nous fîmes, alors, descendre du ciel une eau dont nous vous avons abreuvés ».
160- REPONSE : Ce verset peut signifier la fécondation des fleurs femelles par le vent qui leur transporte le pollen ; mais, d’après le contexte du verset,  il s’agit de féconder les nuages, qui constituent des amas  de gouttelettes d’eau ou de petits cristaux de glace en suspension, dans l’atmosphère. Les nuages sont ainsi associés, en de vastes ensembles, appelés systèmes nuageux. Les gouttelettes sont animées d’un faible mouvement de chute, de sorte que le moindre mouvement ascendant de l’air suffit à les maintenir en altitude. C’est,  là, où intervient le vent fécondateur ; les gouttelettes de charges électriques opposées (positive et négative) se repoussent mutuellement, étant trop petites, pour être activées, sous l’effet de la pesanteur. Le vent  les mélange, formant ainsi les gouttes de pluie.

 

161- QUESTION : A propos du Coran et de l’énergie cosmique, pouvez-vous nous citer un exemple de cette réalité transcendante du cosmos.
161- REPONSE : Le Coran n’est pas un «  codex de science »; c’est un compendium de réalités humaines où l’élément scientifique n’intervient qu’accidentellement. Les exemples profusent tels le système solaire, l’évolution astrale dans l’espace, dont le parcours de soleil etc.…. Nous pouvons en citer, notamment un, qui semble cadrer avec certaines des dernières phases de l’évolution de la science. Allah dit, dans le coran (Sourate les Bestiaux, verset 125), en parlant de l’âme, qui se resserre dans sa réception de certains des concepts de l’Islam : "Celui que Dieu veut égarer, dit le Coran, rend sa poitrine étroite et oppressée, comme s’il montait progressivement dans le ciel". La science cite, dans cette occurrence, ce qu’elle appelle "le mal de l’altitude" ou  "le mal des astronautes", ressenti, quand l’oxygène se raréfiant, la pesanteur, qui diminue, provoque un étouffement, auquel seul remédie un masque d’oxygène et la pressurisation,  qui est le maintien de la pression atmosphérique normale.

 

162- QUESTION : Est-ce qu'il y a le "hal" (la hadra), dans la voie tijania ? Et, est-ce qu'il y avait le "hal" dans l'époque de Sidi Ahmed Tijani ?
162- REPONSE : Le "hal" est un état d'extase, dont la luminance et les retombées théophaniques influent sur le cœur, et agitent le corps. Il n'est pas, en principe, lié à un dikr, mais le mouride extasié se voit comme un réceptacle d'un flux divin sublime. Quant à la "hadra", c'est un état où le mouride se sent  attiré vers un certain agissement, qui l'incite à se tenir debout dans un mouvement rythmé, tout en faisant le dikr, notamment la hilala. Cette manifestation ne remonte guère à l'époque du cheikh Sidi Ahmed Tijani, qui a eu, toujours, comme principe essentiel, le comportement du Prophète (psl), et de ses compagnons, en l'occurrence. L'Envoyé d'ALLAH avait dit: " Le meilleur des dikrs que j'ai pu réciter, n'est autre que la hilala". Dans un tel cas, le Prophète (psl) demeurait toujours dans une situation assise, pour mieux se concentrer. En conséquence, il faut s'astreindre à un état normal, pour que le recueillement soit entier. Mais, certaines zawiyas tijanies, n'avaient pu s'empêcher d'être actuées, par ce mouvement anormal auquel Sidi Larbi Benssayeh, avait mis fin, pour demeurer dans le concept classique tijani. Mais, même dans ce cas, les zawiyas qui s'emportaient ainsi dans leurs oraisons, notamment le vendredi, jour de la hilala, s'imposaient certaines mesures très strictes.

 

 

163- QUESTION : J'aurais voulu savoir s'il était mieux de dire a'oudhou billahi samii el-alim mina shaytani rajim, ou, a'oudhou billahi mina shaytani rajim. Laquelle des deux versions est la plus sounna.
163- REPONSE : La deuxième version est citée dans plusieurs propos du Prophète (psl). Elle est donc la plus recommandée, d'autant plus qu'elle est répétée dans un verset du Coran.

 

 

164- QUESTION : Je suis un américain musulman, et suis intéressé par la Tariqa tijania. J'ai trois questions à vous poser, et vous remercie, d'avance, pour vos réponses. 1- Comment peut-on développer ou faire progresser sa spiritualité dans la Tariqa, tout en se débarrassant des malaises spirituels. 2- Existe t-il une relation mouride/cheikh, dans la Tariqa Tijania ? 3- Pourquoi quelques cheikhs de la Tariqa ne portent pas la barbe, alors qu'elle est clairement décrite dans la sounna, et que 3/4 des écoles la déclarent obligatoire ?
164- REPONSE : 1- Le seul moyen de se développer dans la Tariqa, est de suivre le comportement sunnite indiqué par le cheikh, et remplir tout le temps des loisirs par la bénédiction sur le Prophète (psl), notamment la salat al fatihi, qui équivaut à 600.000 autres salats. Cette valorisation est générale pour tous les mourides, dans toutes les tariqas, avant l'avènement du Cheikh Tijani, car "salat al fatihi", était déjà connue et récitée pendant près de deux siècles par d'autres cheikhs. 2- La relation dans toute Tariqa entre le mouride et son cheikh, est l'assise de toute initiation basée sur l’amour d’Allah et l’attachement à la Sounna. 3- Le port de la barbe est initialement un signe de distinction entre les deux sexes. Il ne s'agit donc, que de certaines bribes pour marquer ce signe. C'est pourquoi un hadith du Prophète (psl) - le seul hadith qui existe en l'occurrence-, rapporté par Moslim, dans son Recueil, et commenté par l'imam Oubbi (commentateur du Recueil), fait allusion à cet état réductif de la barbe. Mais, il existe un autre propos du compagnon du Prophète (psl), Abdallah Ben Omar, qui préconise la nécessité du rallongement de cette barbe. Mais, il ne s'agit ici que d'un hadith "maoukouf", c'est-à-dire personnel à ce compagnon. Il n'est donc pas recommandé dans la sounna, d'éliminer entièrement cette marque virile.

 

 

165- QUESTION : J'aurais voulu savoir s'il était possible de terminer un dikr par la sourate 37 versets 180-182, précédé du tahlil.
165- REPONSE : Oui, vous le pouvez, car ce dikr termine cette sourate elle-même.

 

166- QUESTION : Quelle est la traduction en français de "fa ‘lam annahu la illaha illa llah". J'aurais voulu savoir si elle vient du Coran.
166- REPONSE : Cette phrase du Coran, qui se trouve dans la sourate "Mohammed" verset 19, est traduite comme suit: " Sache, donc, qu'il n'y a de DIEU que DIEU, et implore l'absolution de tes péchés, et de ceux des croyants et croyantes".

 

167- QUESTION : J'ai fait un rêve qui m'incite à prier d'avantage sur Sidna Mohammed (psl). Combien de fois dois je prier, et comment ?
167- REPONSE : La bénédiction  ou louange du Prophète (psl), constitue le meilleur dikr, après la hilala, car dans un verset du Coran, Allah Lui-même se charge de bénir le prieur, qui la récite. Ce récit divin est décuplé par rapport à ceux récités par le prieur. Certaines autorités soufies soulignent que certains degrés de transcendance sont fonctions de l'ampleur de ce récit.

 

 

168- QUESTION : J'aurais voulu savoir pourquoi la fatiha est récitée au début du lazim et de la wadifa ?
168- REPONSE : Pour la récitation du wird lazim, la fatiha n'est pas obligatoire, mais elle est recommandée. Seule la basmala l'est, car, il y a un hadith qui dit, que toute chose importante doit être confortée par le récit de "bismillah".

 

169- QUESTION : J'aurais voulu savoir, si ce wird est conforme au Coran et à la sounna, et s'il était possible de le réciter: aoudou billahi mina samii al alim mina shaytani rajim(1fois), la fatiha (1fois), astaghfirou allah (100fois), sourate 33- verset 56 (1fois), Allahoumma salli Ala saydina Mohammed wa sallim (100fois), la ilaha illa Allah (100 fois), sourate 37- verset 180-182 (1fois) ?
169- REPONSE : En effet, le wird de la Tariqa Tijania est basé sur les préceptes du Coran et de la Sounna. Il a été composé d'une façon uniforme qui n'est guère possible de changer. Il comporte d'abord; la fatiha, première sourate du Coran où la Basmala en constitue un verset,  précédée  par "Taaoud et la basmala", auxquels vous avez fait allusion, puis l'Istighfar, et la fatihi (c'est-à-dire la bénédiction du Prophète (psl) qui porte ce nom). Vous avez signalé, dans votre question, une bénédiction résumée à laquelle on ne peut se référer, qu'en cas de contrainte exceptionnelle, car le récit de la Fatihi est absolument nécessaire. Le 3ème dikr de ce wird est la Hilala, qui n'y a été intégrée que 4 années, après les deux premiers dikrs, c'est à dire en l'an 1196 de l'ère hégirienne, car la Hilala est d'après la sounna, le meilleur des dikrs dont le récit nécessite une épuration anticipée par les deux premiers dikrs. Quant aux références coraniques, en l'occurrence, ce sont pour l'Istighfar le verset 180 de la sourate 37 (assafate), et la sourate 33, verset 58 (al ahzab), concernant la bénédiction du Prophète (psl). Pour ce qui est de la Wadifa, qui constitue le troisième dikr, après les deux wirds du matin et du soir,  son récit est basé sur un hadith rapporté par le compagnon du  Prophète (psl), Abi Said Al Khondri : "Celui qui récite l'oraison suivante: "Astagfirou Allah Alladi Lailaha Houa Al Hayou Al Qayoum", se voit absoudre tous ses péchés, quelle que soit leur ampleur.

 

170- QUESTION : Quel est le rôle de la femme dans la formation de l'embryon?

170- REPONSE : Le Coran a répondu à ces questions dans la sourate "Les Bestiaux, verset 98), où il dit: "C'est Lui qui vous créa, à partir d'un souffle vital (dont dériva ensuite) un endroit de fixation et un lieu de dépôt". L'endroit de fixation chez l'homme, est la souche de cette lignée qui comporte les spermatozoïdes ; c'est le "germe" dont le contenu se transforme héréditairement de père en fils, comme élément constant de la race. Cela correspond, chez la femme à l'utérus et aux ovaires. L'ovule qui s'y forme reçoit le spermatozoïde qui le féconde. L'utérus n'est donc qu'un réceptacle, ou lieu de dépôt où se constituent le germe, puis l'embryon, et enfin le fœtus. Dans un hadith du Prophète (psl), celui-ci exhorte le croyant à choisir son épouse, en dehors de toute lignée spécifique où l'élément congénital serait originellement le même, car dans un tel cas, de graves insinuations génétiques ne manqueraient pas de paraître.

 

 

171- QUESTION : J'aurais voulu savoir laquelle de ces deux salats,  est la plus proche de la sounna, : "ALLAHUMMA SALLI ALA SAYYIDINA MUHAMMAD  ANABBIY  AL OUMMIYI WA ALA ALIHI WA BARIK WA SALLIM", et "ALLAHUMMA SALLI ALA SAYYIDINA MUHAMMADIN WA ALA ALIHI WA SAHBIHI WA SALLIM".
171- REPONSE : Les deux versions ne s'éloignent guère de la sounna, car elles comportent l'une et l’autre, les éléments essentiels de la salat et le salam (se référer à la question n°1).

 

 

172- QUESTION : Je suis une italienne convertie à l'Islam, et je pratique les rites de la Tarîqa tijania, depuis une dizaine d'années. J'habite le Maroc mais, malheureusement je ne parle pas l'arabe. Depuis mon entrée dans la Tarîqa, une anomalie m'a déconcertée: on m'a appris la Jawarat al kamal avec :" bi mouzouni er-riahi" mais tout le monde récite: "Bi el mouzouni al arbahi". Le livre "Jawahir El Maani", en ma possession dit "Riahi", et les commentaires se réfèrent à ce mot. Quand je pose des questions à ce propos, les réponses sont confuses, et sans références. Est-il possible qu'on ait changé le mot laissé par notre vénéré cheikh? Si tel est le cas, pourquoi on a fait ça? Merci de bien vouloir éclaircir ce point.
172- REPONSE : Les deux versions concernant cette partie de la Jouharat Al Kamal existent dans certains ouvrages de la tariqa. Les uns optent pour la première, et d'autres comme Sidi Larbi Benssayeh dans sa "Boghiat", choisissent la deuxième. Dans le texte manuscrit de la "Boghiat", j'ai relevé personnellement, en marge, la rectification faite par le grand moqaddem Sidi M'hamed Nadifi, se référant sans doute au texte initial de Jawahir Al Maani. Or, il y a, à mon sens, deux raisons qui avaient provoqué cette différentiation. L'une est banale concernant la ponctuation, où il est aisément naturel de changer le "ba" en "ya". Mais, l'autre raison consiste dans les révisions qui ont été faites après l'inscription du premier manuscrit sur Jawahir Al Maani en l'an 1213 de l'hégire, c'est-à-dire 17 ans avant la mort du Cheikh Tijani, décédé en l'an 1230. D'autres changements ont été opérés, concernant la Jawhara Al Kamal elle-même, où le texte initial de Jawahir Al Maani parle de onze Jouhara, dans la wadifa, au lieu de 12, ce qui a provoqué des controverses dans certains pays africains, où les uns ont opté pour la version de 11, comme les Hamaouiyines. Mais, pour la "Boghiat", il ne s'agit pas d'un défaut de ponctuation, car toutes les zones se référant à la "Boghiat" optent pour le "ba" et pour les 12 grains de la Jouhara.

 

173- QUESTION : Je me permets de vous contacter, afin d'obtenir une aide. Je suis une jeune marocaine qui vit en France. Mon grand père originaire de la ville de Taza, était le grand fqih de cette ville, je suis intéressée par les écrits de mon grand père. Parmi ses livres, il y en a un qui s'appelle: "kitâb el kanz el madfoun oua sir el maknoun sâ'ïr 'an mahd koun fayakoun, min imlâ' sayidounâ oua shaykhounâ oua mawlânâ ahmad tijânî radia lâh 'anhou...". Son auteur est donc le cheikh Ahmad Tijani, mais l'écriture est celle de mon grand père. A mon avis, il a dû le copier d'un autre livre. Connaissez-vous ce prétendu livre du cheikh Tijani ?
173- REPONSE : Tous les ouvrages du cheikh tijani sont bien connus. Celui que vous citez n’y figure pas. Il y a même ce qu’on appelle « le kounnach al maknoun », attribué au cheikh, et qui se trouve actuellement à Ain Madi en Algérie, qui ne serait - dit-on- qu’une copie de « Jawahir Al Maani ».

 

174- QUESTION : Merci, mille fois, pour la réponse à ma question concernant la récitation de Jouharat el Kamal avec le mot "r'bahi" ou " riahi". Finalement, j'ai pu éclaircir ce point avec votre réponse précise et avec toutes les références. Votre disponibilité m'encourage à demander votre avis à propos de la fréquentation de la femme à la zaouïa, et récitant Jouharat el Kamal. Dans la région du Souss, il y a énormément de zaouyas, et j'ai eu le privilège de les visiter presque toutes. Mais, très rares sont celles qui réservent un lieu particulier pour les femmes. En général, la femme est découragée à se rendre à l'assemblée du vendredi, sous prétexte qu'elle n'est pas obligée d'accomplir la prière en communauté. Cette position, je l'ai retrouvée chez d'autres savantes ou personnalités de la Tariqa. On m'a même conseillé de ne jamais réciter Jouharat el Kamal dans la Wadifa, et de lui préférer les 20 salats Al Fatihi. Quand j'ai demandé les références pour ces affirmations, on ne m'a rien donné de précis. A ma connaissance, il n'y a rien de tel dans « Jawahir Al Maani ». Pourriez- vous, éminent professeur, éclaircir cette position de beaucoup de Tijanis, et me donner aussi votre opinion personnelle à ce sujet ? Merci d'avance pour votre réponse et pour votre patience! Soyez assuré, professeur, de toute mon estime.
174- REPONSE : En ce qui concerne la femme, elle peut comme les hommes réciter Jawharat Al Kamal, sauf dans le cas où les deux sexes, parmi les tijanis doivent remplacer la jouhara par 20 fois la fatihi. Concernant votre deuxième question, en principe, les Tijanis que nous avons connus depuis cinq décennies, refusent à leurs épouses d’aller à la zawiya, car, selon un hadith authentique du Prophète (psl), la chambre particulière de toute femme au sein de sa maison, est sa véritable mosquée.

 

175- QUESTION : Que pouvez-vous me dire sur le « mal des astronautes » en Islam ?
175- REPONSE : ALLAH dit dans le Coran : « Celui que DIEU veut mettre sur la bonne voie, Il rend sa poitrine détendue pour (recevoir) l’Islam et celui qu’Il veut égarer, Il rend sa poitrine étroite et oppressée, comme s’il montait progressivement dans le ciel » (sourate Les Bestiaux, verset 125). C’est là, une allusion au « mal des astronautes » appelé aussi « mal de l’altitude », senti à mesure qu’on transcende vers le ciel; lors de cette transcendance, l’astronaute s’essouffle, mis, ainsi, hors d’haleine, car, plus il monte, plus l’oxygène se raréfie et plus la pesanteur diminue. On sait que l’oxygène constitue le cinquième, environ, du volume de l’atmosphère terrestre. La respiration des êtres vivants entraîne une très importante consommation d’oxygène par la fonction chlorophyllienne, mise à contribution, le cas échéant, par l’astronaute, pour récupérer l’oxygène.

 

 

176- QUESTION : Je suis sénégalais, et fais partie de la confrérie tijane. J’ai lu un passage sur le livre de cheikh Ahmadou Tall intitulé : « Niche des Secrets », et j’aimerai que vous m’aidiez. En effet, il y parle d’une méthode mystique permettant de découvrir le ou les noms divins à utiliser. Il parait que cette méthode est aussi enseignée par l’imam Al Bouni dans son livre «  Chamsoul ma arifil koubra ». Mais, étant donné que j’écris mal l’arabe, et que j’ignore comment calculer mon poids mystique, je me demandais, si vous pouviez m’aider à le découvrir.
176- REPONSE : Il y a, là, une certaine spécificité très profonde que seuls les grands initiés peuvent concevoir. Dans la « Boghiat », son auteur le grand khalife Sidi Larbi Benssayeh, recommande d’éviter tout contact avec les djinns, quel que soit leur degré spirituel, et ne jamais avoir recours à des ouvrages, tel que celui auquel vous faites allusion, en se contentant des ouvrages authentiques de la Charia et de la Sounna. Vous pouvez vous demander comment pouvez-vous vous assurer la grande ouverture : le cheikh y avait répondu en précisant qu’il suffit de s’aligner sur la sounna, la charia et leur interprétation par le cheikh dans ses « Jawahir Al Maani », et autres. La dépuration découlant de toute récitation autorisée des dikrs et oraisons authentiques, tel le wird et la wadifa, et notamment le Coran, est considérée comme le véritable catalyseur qui ouvre la voie du succès et de la sécurité. C’est par inspiration, émanant d’un for intérieur dépuré que vous pouvez alors détecter votre degré en tant qu’initié.

 

 

177- QUESTION : Avant tout, je voudrais vous remercier d’avoir créé ce site, pour mettre toutes ces connaissances à la portée de tout le monde. Je voudrais que vous m’expliquiez en quoi consiste le Hizb Sayfi, et m’indiquer son contenu en utilisant la translittération latine si possible. Et, dans tous les cas, je voudrais aussi la translittération arabe, si vous pouvez me la faire parvenir.
177- REPONSE : Hizb Sayfi est un dikr très confidentiel que seul un cheikh autorisé peut permettre sa récitation. Mais, je vous indique un substitutif rapporté par le cheikh Sidi Ahmed Tijani, à savoir la lecture de la sourate dite du Mérite « sourate Al Qadr » 41 fois. Quant aux prérogatives et avantages exceptionnels de hizb sayfi, leur nombre se monte à 12.000 selon les indications de grands cheikhs soufis. La moitié concerne notre monde, l’autre, le monde de l’au delà.

 

178- QUESTION : Je voudrais savoir comment serait-il possible de se marier sans le consentement de ses parents. La mère est au courant, mais refuse pour une question d’appartenance tribale, et le père refusera aussi pour cette même raison. Une autre raison du refus, c’est que le jeune homme est le cadet de la jeune femme de trois ans (23 ans et 20ans). Tout ce monde est musulman pratiquant, sauf la mère qui est européenne. Donnez-moi SVP tous les droits de la femme, dans l'Islam dans ce cas précis. Je vous remercie de m'aider.
178- REPONSE : En principe, tout acte de mariage ne saurait se consommer sans le consentement du père ou d’un tuteur. Mais, d’après un hadith authentique, la jeune mariée doit aussi consentir à ce lien sacré quel que soit son âge. Car, dans un autre hadith, une jeune mineure est venue se plaindre au Prophète (psl), car son père l’avait mariée à un vieillard, sans son accord ; le Prophète (psl) lui proposa, alors, de faire résilier l’acte si elle le désire. Quant aux raisons invoquées pour les parents, pour refuser cette liaison, elles doivent être conformes à la Charia, c'est-à-dire au droit musulman, et non pas basées sur des mobiles illicites.

 

179- QUESTION : Ceci est une réaction à votre réponse à la question n ° 119. Une date de naissance du vrai Mehdi, délimitée entre le 11 avril et le 20 avril, n’a rien de mythologique. Astrologie ici, ne peut pas se traduire par « tanjime ». Elle n’est ici qu’une signification de l’aspect psychologique d’une astronomie personnifiée. Sinon, on dirait de la relation entre les 5 prières et le mouvement du soleil que c’est de l’astrologie. Ainsi que le rêve des 11 astres de la sourate Youssef. Quant à la prédiction génétique, citée à la fin de l’annonce, ce n’était que complémentaire, et n’a rien à voir avec notre recherche, puisqu’elle émane du hadith lui-même. Autre annonce : tous les gestes de la prière ne sont-ils pas l’imitation de la scolopendre rampante ? Preuve en est, son architecture aux façades de l’administration publique et des battisses du Habous, ainsi que le style du mihrab des mosquées. En dotant le chapelet de deux paires de pattes, Sidi Ahmed Tijani était beaucoup plus avisé qu’un respectueux Essayouty.
179- REPONSE : En réponse à votre réaction, toute date présumée du Mehdisme ne repose sur aucun fondement authentique, car 75 hadiths cités par le grand traditionniste Essayouty ont été considérés, par lui-même et par d’autres comme apocryphes. Quant à la traduction de l’astrologie par « tanjime », elle est motivée par le caractère mythologique d’une astrologie, se contredisant avec la véritable science astronomique. Je ne cite qu’un seul cas de confusion émanant d’une mauvaise interprétation du hadith concernant l’ascension nocturne du Prophète (psl) (au ciel), c’est le fait que les astrologues osent prétendre que le Prophète Idriss surnommé aussi « Enokh » et « Hermès » est considéré comme le dieu du soleil, parce que l’astrologie ose prétendre que le 4ème ciel est le siège du soleil et du Prophète Idriss. De là, une 3ème prétention est de confondre les 7 cieux avec les 7 planètes, ce qui aboutit à la croyance de l’existence de ce qu’on appelle le monde sublunaire, (c’est à dire sous le ciel), prétention contredite par la science astronomique, qui a défini le système solaire comme ensemble astrologique réel, voguant dans l’orbite spatiale. Mais, le Coran en avait défini la réalité, bien avant la découverte de ce système dans un verset qui dit : « Nous avons embelli le ciel inférieur (c'est-à-dire les dessous spatiaux du ciel) par les planètes ». Donc, toute prétention psychologique ou génétique ou autre liée au Mehdisme, n’a aucun fondement canonique. Vous avez parlé dans votre commentaire du « chapelet de 2 paires de pattes ». Si j’ai bien compris votre allusion, il me semble qu’il s’agit des 2 grains, pendants du chapelet comportant chacun 10 grains, pour compter les centaines et les milliers. Ce processus ne remonte guère à l’époque de Sidi Ahmad Tijani, il est bien antérieur.

 

180- QUESTION : Je suis une jeune fille de 26 ans, je souhaite me marier avec un homme bon aux yeux de l'islam. Seulement, ma mère divorcée s'y oppose, car il est de race noire. Puis-je donc me marier ? Est-ce que l'islam l'autorise, car la religion nous ordonne d’obéir à nos mères, et les hadiths disent que les parents ne peuvent nous imposer leurs choix en ce qui concerne la personne à épouser. Je suis donc confuse. En plus, je ne peux faire intervenir personne pour m’aider au dialogue. J’ai pourtant beaucoup essayé.
180- REPONSE : Les parents n’ont pas le droit d’imposer un choix différent à celui de leurs enfants. Une femme à laquelle son père imposa un mari d’un certain âge, est venue se plaindre au Prophète (psl), qui lui demanda, si elle agrée ce lien. Elle répondit que son père a été influencé par la richesse du prétendant, quoique très âgé. La jeune fille n’était pas pubère, et malgré cela, son choix est péremptoire aux yeux de l’islam. Le Prophète (psl) expliqua à la jeune fille que, si elle n’était pas d’accord, il serait prêt à résilier le contrat de mariage, imposé par le père ; ce qu’actuellement, les juges assermentés peuvent faire au nom de l’Islam, selon le concept adéquat de la Charia (droit musulman). Dans votre cas, la couleur du prétendant ne doit guère intervenir.

 

181- QUESTION : J'ai trouvé une solution pour me marier avec l'homme que ma mère refuse (à cause de la couleur de sa peau !). Mon père m'a donné son accord, cependant ils sont divorcés. Est-ce légal aux yeux de la religion ? Ma mère a t’elle le droit, malgré tout le respect que je lui dois, de m'en vouloir à vie sur ma volonté à me marier (j'ai 27ans par précision)? Là, seront mes dernières questions. Je vous remercie de toutes les réponses précieuses qui m’ont aidée ! barakalahou fik !

181- REPONSE : En principe, l’accord moral des parents est nécessaire. Mais, dans ce cas, où le mobile raciste intervient, le désaccord de la mère est illégal.

 

 

182- QUESTION : Durant une leçon qui a eu lieu dans une Zaouïa, j'ai entendu le Moqaddem expliquer que: "...chaque descendant de Sidi Ahmed Tijani vaut 40 ghaout." N'y a t-il pas confusion entre "Ghaout" et Qotb? Il nous semblait, à la description du « Diwan Essalihin » qu'il n'y a qu'un seul Ghaout, et qu'il peut prendre la place du Prophète (psl). Y a-t-il plusieurs Ghaout ?
182- REPONSE : Concernant le grade spirituel des descendants du Cheikh Sidi Ahmed Tijani, Sidi Larbi Bensayah souligne, dans sa « Boghiat » qu’il n’existe, à son insu, aucune référence qui le confirme. Quant à la situation sublime du ghaout, elle est effectivement unique dans chaque période temporelle. Son grade est le plus sublime. Concernant la succession du ghaout au Prophète (psl), il ne semble pas qu’elle soit toujours adéquate, car en principe ; et selon les soufis, chaque ghaout à deux adjoints : l’un est toujours à sa droite, et l’autre à sa gauche. C’est ce dernier qui le remplace à sa mort. Tout ghaout ne peut l’être qu’en passant par le grade de pôle, c'est-à-dire Qotb. Il peut y avoir plusieurs Qotbs en même temps. Mais, il peut y avoir -d’après des références soufies- un seul entre eux qui ait atteint le grade de ce qu’on appelle « le cachet des stades » (khatim al maqamate). Et, c’est pourquoi, certains parmi les grands Qotbs, avaient cru avoir atteint le grade supérieur de « khatm al maqamate » (cachet des stades), ou, encore plus, le cachet des saints réservé au « Qotb al maktoum ».

 

 

183- QUESTION : L’enseignement soufi distingue sept degrés de l’âme : l’âme (nafs) est d’abord d’ordre enclin au mal (''ammâratu bi-ssou'y''), puis (''lawwâmatu''), puis inspirée du bien et du mal (''mulhamatu''), puis apaisée (''mutmayïnnatu''), puis agréante (''râdiyyatu''), puis agréée (''mardiyyatu''), puis enfin complète et totalement accomplie (''kâmila'') : dans cette dernière étape, il n’y a plus de séparation entre Dieu et son serviteur. J'ai fait des recherches dans le Coran, pour trouver les sourates qui parlent des sept degrés de l'âme, ci-dessous le résultat : Ma question est la suivante : dans la mesure du possible, cher professeur, est-ce que vous connaissez le verset (ayat) qui parle du « nafs kâmila » ?
183- REPONSE : Vous parlez des 7 degrés de l’âme dont 6 sont cités dans le Coran. Quant au septième degré qui est l’âme complète, comme vous l’appelez (âme complète ou totalitaire, ou al kamila), elle ne figure pas dans le Coran, mais dans plusieurs textes soufis. Quant à l’inexistence, dans cette dernière étape, de toute séparation entre DIEU et son serviteur, elle n’est pas tout à fait exacte, car le fait existe toujours, c’est son état sublime qui diffère.

184- QUESTION : Une femme maghrébine est mariée, depuis plusieurs années (et ayant eu deux enfants), avec un homme de nationalité maghrébine, celui ci n'applique aucune pratique cultuelle sauf de ne pas manger du porc. Est-ce un mariage licite ou illicite ? Et les enfants issus d'un tel mariage sont-ils maudits par voie de conséquence ?

184- REPONSE : L’essentiel pour un couple musulman est de s’attacher au dogme de l’islam. Si l’un ou l’autre des deux époux –tout en admettant le dogme- c'est-à-dire la croyance à l’unicité divine et la prophétie mohammadienne, le non pratiquant d’entre eux, tout en demeurant croyant selon le concept islamique, est considéré comme ‘assi’, c'est-à-dire croyant mais récalcitrant et pécheur. Dans un tel cas, le mariage consommé est légitime, ainsi que les enfants.

 

 

185- QUESTION : Je ne sais pas comment vous exposer mon problème, mais je vais essayer d'aller à l'essentiel. Je suis âgé de 28 ans et je fréquentais souvent la zaouïa Tijania de Sidi Larbi Benssayeh à Rabat. Depuis peu, j'ai pris le chemin de la Tariqa de Sidi Ahmed et j'essaye d'être le plus assidu possible, mon seul problème est que très souvent, je me masturbe pour ne pas commettre d'adultère, mais aussi parce que je n'ai pas d'autres voies actuellement. Seulement cela est un vrai problème pour mes prières, wirds et wadifa. Y a-t-il une prière tijanie pour éviter d'avoir les pollutions nocturnes "Janaba" la nuit, ou qui m'éviterait la masturbation, la nuit. Pour être franc, avant de prendre la Tariqa Tijania, je me masturbais presque tous les soirs, car je n'ai pas les moyens de me marier, et aussi je ne peux pas jeûner comme le conseillait le Prophète (psl) pour des raisons de santé. De plus, je ne peux pas prendre mon bain, quand bon me semble, car je suis toujours sous le toit de mes parents et cela me met en conflit avec mon père. Je tiens beaucoup à la Tariqa, mais j'ai de plus en plus peur. Aidez-moi à résoudre ce problème. Y a-t-il un "douaa" tijani, pour se marier, ou pour hâter le mariage ?
185- REPONSE : Au sens de l’islam, les pollutions nocturnes ou « janaba la nuit », constituent une sorte d’échappatoire légitime, qui diminue ou limite du moins, l’impact du problème qui vous incite à commettre un acte illégitime, qui, non seulement est prohibé en islam, mais qui risque de provoquer à la longue de graves méfaits. Le croyant, doit alors, s’adresser à la Providence Divine, pour lui épargner cette pratique. Tout dikr demeure exécutoire à cet état, et rien ne vous empêche de continuer à fréquenter la zawiya, et de faire vos dikrs. Car, dans un tel cas, la bonne intention est à la fois nécessaire et suffisante, à condition de déployer un effort, pour vous en dégager, même partiellement.

 

 

186- QUESTION : Concernant les prières où l’imam lit à haute voix, j’ai entendu, une fois, un imam, dire que quand il lit la fatiha et qu’il laisse un temps avant de lire une sourate, on peut en profiter pour lire la fatiha. Mais, par contre, s’il enchaîne tout de suite, on doit se taire et écouter. Une autre fois, j’ai entendu quelqu’un dire que, si pendant une prière, on ne lit pas la fatiha, cette prière n’est pas valable. J’aimerais connaître votre avis sur cette question ?
186- REPONSE : En réponse à votre question concernant le prieur qui peut profiter d’une pause de l’imam pour lire la fatiha, au sens de l’islam le fait est inutile, car la récitation de l’imam suffit. Dans une « rekraa » où l’imam ne lit pas la fatiha à haute voix, le prieur peut la lire. Mais cette lecture n’est pas obligatoire.

 

187- QUESTION : Je vous demande des conseils sur la conduite à tenir, car j'ai eu des songes, parmi les plus marquants. 1° : j'ai rêvé que le Coran était gravé dans mon cœur. 2°: j'ai rêvé qu'il faut que je préside (imam) la prière d'un groupe. 3° : je fais des rêves prémonitoires ?
187- REPONSE : Dans vos songes, vous avez eu l’heur de sentir le Coran gravé dans votre cœur, je vous en félicite. Quant à la présidence de la prière, le geste du groupe prieur que vous présidez, peut être interprété, comme une preuve que vous êtes à la hauteur. Tous ces rêves, sauf quelques cas de cauchemars, qui n'ont rien à voir ici, ne peuvent être que prémonitoires, d’après des hadiths authentiques.

 

188- QUESTION : Après la visite de votre site internet, j'aimerais que vous m'entreteniez sur un concept tijani: «la fayda» dont notre vénéré maître dit qu'elle descendra parmi ses disciples à une période conjoncturelle ?
188- REPONSE : La fayda qui est une manifestation théophanique, à laquelle certains soufis et parmi lesquels les tijanis font allusion, se confond parfois avec le «hal», senti au sein du dikr. Mais, il y a d’autres «fayda» exclusives, car réservées à certains grands élus, comme parmi les compagnons du Prophète (psl), le khalife Omar Ibn Khattab. L’éminent cheikh Sidi Ahmed Tijani est parmi ces élus ; certains de ses compagnons peuvent en subir l’heureux effet. Comme complément de ma réponse, j’atteste cette situation de «Jawahir Al Maani», mais dont la signification demeure ambiguë, quant aux personnes dignes d’en recevoir l’effet. Ce qui a incité quelques grands maîtres de la tariqa à se considérer comme digne de ce don, tel le sheikh Ibrahim Niass de Kaoulakh au Sénégal, qui a affirmé que si son frère Abdallah était un khalife, lui était parallèlement le réceptacle de la fayda.

 

189- QUESTION : Ne pensez-vous pas que ce réceptacle doit être connu de tout disciple tijani, afin de pouvoir bénéficier de cette effluve, que sidna cheikh tijani nous a non seulement promis, mais aussi décrit ?
189- REPONSE : Toutes les manifestations théophaniques ne doivent être connues d'avance, parce qu'elles sont censées intervenir au moment où on ne s'y attend pas. Et, dans tous les cas, celui qui en est le réceptacle ne doit pas en faire état aux autres.

 

190- QUESTION : J'avais remarqué que notre vénéré maître, lui, nous donne des indications concernant cet effluve. Pourquoi donnerait-il ces indications, si le fait devait intervenir, au moment où on ne s'y attend pas? Je pense que les bienfaits de cet effluve (fayda) devraient profiter à tout disciple tijani, et partant de là, je vois mal que son dépositaire ne puisse en faire état. Le sceau de la prophétie n'est-il pas annoncé d'avance? Et son dépositaire ne l'a t-il pas clamé, haut et fort, afin que nous puissions le reconnaître et le suivre ?
190- REPONSE : Les prophètes mêmes ne sauraient connaître, lors des quatre premières décennies de leurs vies, qu’ils seront un jour prophètes. Ils attendent toujours ce flux transcendant, qui est la révélation par le biais de Gabriel. A plus forte raison, les saints élus quel que soit leur grade. En ce qui concerne effectivement le cheikh tijani, il n’a eu vent de son grade réel, qu’après un certain âge. N’empêche que cette sublime situation peut être détectée par certains symptômes, pour permettre le cas échéant au futur dépositaire, de déployer un certain effort, pour être à la hauteur d’une éventuelle ascendance. Parfois, le futur dépositaire butte, au contraire, à des situations malencontreuses comme le cas du Prophète Joseph. Devenir un jour, le réceptacle d’un certain grade n’implique pas une connaissance anticipée ; la réciproque est vraie.

 

191- QUESTION : J'ai peur de ma mère plus que de Dieu lui-même, est-ce normal ?

191- REPONSE : En principe, le croyant doit craindre DIEU plus que tout le reste du monde. Mais, cette crainte doit être toujours «enveloppée» par le sentiment du grand pardon de la Providence, et de là vient cette différenciation entre le courroux humain de la mère dont le respect inconditionnel est mis en avant par le Prophète (psl) dans plusieurs hadiths authentiques, où l’un d’eux qualifie tout vœu de la mère comme irréversible. Là, le grand amour d’ALLAH pour sa créature est considéré par ALLAH lui-même dans son Livre Sacré le Coran, comme sujet à une réversibilité.

 

 

192- QUESTION : Je prie souvent en pantalon, quand je suis seule chez moi. Est-ce permis pour une femme ?

192- REPONSE : La prière en pantalon est légitime, à condition que celui-ci ne soit pas trop serré, permettant l’émergence de la forme du corps de la femme.

 

 

193- QUESTION : J'aimerais savoir pourquoi la basmala de la prière est dite à haute voix, chez nous les tijanis, contrairement aux autres malikites qui la prononcent à voix basse ?
193- REPONSE : La basmala, selon un hadith authentique fait partie de la fatiha. Ce qui incite l’imam Shafiiy à considérer comme nulle et non avenue toute prière où la fatiha est citée sans basmala. Il est vrai que l’imam Malik selon un principe qui lui est propre, donne la préférence au comportement des Médinois, même si ce comportement n’est pas conforme au hadith authentique. Dans une controverse entre les deux imams, l’imam Shafii lui demande pourquoi il (l’imam Malik) ne se soumet pas aux directives du Messager d’ALLAH, en lui préférant l’acte médinois. Sa réponse eut un impact sur son éminent partenaire, car pour l’imam l’acte ultérieur du Prophète (psl), prime ses actes antérieurs définis même par un hadith authentique. Mais, en l’occurrence, ils se mettent d’accord pour que la fatiha soit récitée à voix basse par le prieur, car il se peut qu’elle le fut aussi, par les compagnons médinois.

 

 

194- QUESTION : Je suis faqir ila Allah, mourid de la tariqa derqawiya-harraqiya au Maroc. Mais, je m'intéresse à l'histoire du soufisme, en général et du marocain en particulier. Je voudrais poser une question concernant la Tijania. J'ai lu dans beaucoup de références que la récitation une seule fois de la Salat Al Fatihi équivalait à 6000 récitations du Saint Coran, tout entier et que la récitation de la Jawharat Al Kamal valait 20 Salat Al Fatihi. Je ne veux pas polémiquer, mais ma petite logique n'arrive pas à comprendre ça. Je vous serais très reconnaissant si vous pouviez m'apporter des éclaircissements à ce sujet. Je ne puis croire qu'une confrérie (la Tijania en l'occurrence) qui a participé pour beaucoup dans l'islamisation de l'Afrique puisse être qualifiée comme le font les "antitijanis".
194- REPONSE : Le cheikh Sidi Ahmed TIJANI, a parlé dans «Jawahir Al Maani» (perle des idées), de cette question. La récitation du Coran par un croyant, qui comprend le sens et en applique les hautes directives du Coran, est le meilleur des dikrs. Dans la même catégorie figure celui qui, en le lisant, ne le comprend pas, mais en applique les concepts. Le troisième type qui récite le Coran en allant sciemment à l’encontre de ses principes, est, selon un hadith, maudit par son Sublime Auteur ALLAH. Pour le cheikh tijani et autres autorités islamiques, il vaudrait mieux pour ce pécheur, qu’il lise n’importe quel dikr canonique à la place du Coran, car, là, il est sûr de ne pas subir la malédiction de DIEU. Parmi ces grandes autorités dignes de foi, se trouve le grand Ibn Hajar Al Haytami. Là, naturellement, il ne s’agit pas de 6000 qui n’est qu’un chiffre symbolique, car le grave péché subit par un tel hérétique est hors chiffre. Or, pour un vrai tijani, l’éminent cheikh Sidi Ahmed Tijani, le moindre nombre de hizb qu’il doit lire chaque jour est de 2, c'est-à-dire 1/30 du Coran. Il est considéré comme un élément essentiel dans le wird et la wadifa. Quant au remplacement de la Jouhara par 20 fois Salat Al Fatihi, il ressort d’une déclaration du cheikh Sidi Ahmed Tijani, qui se base sur des données d’ordre spirituel que nous ne pouvons guère analyser dans notre réponse.

 

195- QUESTION : Je voudrais savoir s'il existe une traduction française de "Jawahir Al Maani", et où peut-on se la procurer; Si elle n'existe pas où peut-on se procurer ce livre en arabe ?;bien que je ne maîtrise pas bien la lecture de cette langue, je ferais un effort.
195- REPONSE : «Jawahir Al Maani» (Perles des Idées) n’a jamais été traduit en français, à l’exception de quelques extraits, et un projet de traduction en langue italienne par le moqaddem Abdessamad. Quant au texte en arabe diffusé avec en marge «Arrimah» (Les Lances) du Sénégalais Sidi Omar Al Fouty, il a été publié par «Dar Al Fikr» en deux volumes sans indication de date. Nous sommes en train d'assurer cette traduction qui verra le jour incessament.

 

196- QUESTION : Je voudrais connaître les maîtres de Sidi Ahmed Tijani "bi assanadi al mouttassil ila hadrati rassouli Allah salla Allahou alaïhi wa sallam ?
196- REPONSE : La chaîne de transmission (sanad) essentielle est celle de Sidi Mahmoud Al Kourdy, un des cheikhs soufis du Caire que Cheikh Sidi Ahmed Tijani avait connu, au cours de son passage par l’Egypte pour le pèlerinage à la Mecque. Sidi Ahmed Tijani avait contacté maints cheikhs et maîtres soufis, au Maroc et ailleurs, cités par Sidi Larbi Benssayeh, dans sa «Boghiat» publié au Caire, pour la première fois en l’an 1304 de l’hégire. Mais, il ne s’agissait que de maîtres passagers, car le véritable cheikh de Sidi Ahmed Tijani, comme plusieurs grands cheikhs du soufisme, est le Messager d’ALLAH Sidna Mohammed (psl).

 

197- QUESTION : Pendant que j’étais en train de faire une prière sur le prophète (psl) 300 fois, je me suis senti attiré dans un état, qui m'a fait peur, car j’étais attiré par un état inconnu. C'est la deuxième fois que ça m'arrive, la première était tellement forte que j'ai dû prier Dieu pour que cette intensité baisse un peu, comment pouvez-vous expliquer ça et que dois-je faire ?
197- REPONSE : Ce qui vous arrive, quand vous faites votre prière, est normal. C'est un état qui peut même transcender, pour devenir extatique. Dans un tel cas, Satan peut toujours intervenir pour fausser le processus, il faut bien se garder d'écourter votre prière sous ce mauvais effet. Il faut vous habituer à affronter une telle perturbation, souvent satanique. C'est le seul moyen pour éloigner et en éliminer l'effet déprimant.

 

198- QUESTION : Lors d’un rêve, j’ai aperçu Foudayl Ibn Ayad. Je voudrais savoir pourquoi moi, et quelle relation nous relie, et qu'est-ce qu'il a voulu de moi ?. En fait, je voudrais savoir en quoi consiste  le processus d'appel d'un saint ?
198- REPONSE : Foudayl Ibn Iyad est  une grande autorité soufie des premiers siècles de l’islam. Je ne peux pas savoir pour quelle raison un lien spirituel pourrait s’édifier entre votre personne et la sienne. Demandez vous, vous-même, si à un moment donné, vous avez lu quelque chose sur lui, ou pensé à lui, pour détecter cette source de lien. Sinon, la source initiale d’une telle relation spirituelle demeure inconnue, comme celle qu’on peut parfois ressentir, et qui se traduit par le déjà vu.

 

199- QUESTION : Est-il permis à une femme de se laver durant ses menstrues? il m'arrive de le faire durant mes menstrues, mais j'essaye de ne le faire qu'à la fin de cette période. Autour de moi tout le monde me dit que c'est illicite.

199- REPONSE :Le lavage du corps durant les menstrues est tout à fait légitime, pour des raisons hygiéniques ou médicales, sauf dans des cas que seuls des médecins qualifiés auraient le droit de spécifier.

 

 

200- QUESTION : Est-il vrai ou non que les gens de race noire sont damnés ?
200- REPONSE : Selon les sources classiques de l’islam, le Coran et la Sounna, nulle différence entre les diverses couches de la communauté. D’après le Coran :

’’ Åä ÃßÑãßã ÚäÏ Çááå ÃÊÞÇßã ’’

(sourate al-houjourat verset 13), « Le mieux côté parmi vous auprès d’ALLAH, est celui qui Le craint le plus. » Et d’après le hadith :

þ  
"íÇ ÃíåÇ ÇáäÇÓ Åä ÑÈßã æÇÍÏ æÅä ÃÈÇßã æÇÍÏ ¡ÃáÇ áÇ ÝÖá áÚÑÈí Úáì ÚÌãí æáÇ áÃÓæÏ Úáì ÃÍãÑ ÅáÇ ÈÇáÊÞæì ¡ ÎíÑßã ÚäÏ Çááå ÃÊÞÇßã "( ÝÊÍ ÇáÈÇÑí ÔÑÍ ÕÍíÍ ÇáÈÎÇÑí)

"O hommes , vôtre Dieu est Unique et vôtre père est Un , Je tiens à souligner  qu’un arabe n’a point de suprématie  sur un non arabe , ni un noir sur un métis, que par la piété , et le meilleur parmi vous auprès d’Allah  est celui qui le craint le plus."

 

 

201- QUESTION : Comment expliquer, sinon justifier, la polygamie –taxée d’excessive – du Prophète Sidna Mohammed (psl) ?

201- REPONSE : La même question m’a été posée, lors d’une communication faite, à l’hôtel Royal Mansour, à Casablanca, sous l’égide de la Société Marocaine d’Andrologie et de Sexologie (S.M.A.S.), en 1996, sur le thème particulier ‘‘L’Ethique du Statut de l’Embryon en Islam’’. Pour saisir le processus et la portée de la soi-disant sexologie (ou nature sexuelle) du Prophète Mohammed (psl), nous devons analyser objectivement les mobiles réels qui avaient motivé, chez le Prophète (psl), cette succession nuptiale. Ils sont de trois ordres : Un ordre normal, car humain, avait marqué cette nuptialité, taxée de sexualité ; le Prophète (psl), âgé de vingt cinq ans, avait épousé une veuve de quarante ans, ayant déjà des enfants avec un autre époux. Il eut avec elle, quatre filles et deux garçons ; cette épouse, nommée Khadija, est décédée quand le Prophète (psl) avait l’âge de cinquante trois ans. Le foyer familial est demeuré donc, sous le signe de la monogamie, pendant vingt huit ans. Le messager d’Allah refusa, alors, de convoler, en nouvelles noces ; mais sur insistance familiale, il dut accepter une nouvelle épouse, âgée de soixante ans. Le particularisme tribal antéislamique, s’était alors partiellement émoussé, mais laissant néanmoins quelques empreintes qui tendent à disparaître, sous l’effet du prosélytisme mohammadien. Certains liens affectifs, chez les nouveaux convertis, continuaient à aspirer à une confortation par une alliance effective ; ce genre d’alliance, constituait ainsi, un atout de force majeure fatale, entre tribus et familles rustiques, d’où le double mariage du Prophète (psl) avec Aïcha, fille de son plus cher ami et futur Khalife, Abou Bakr Es-Siddiq, de la tribu Taïm et Hafsa, fille de son deuxième Khalife, Omar Ibn El Khattab, originaire des Béni ‘Adiy. Un autre lien devait imprégner cette affectivité avec le troisième Khalife Othman, de la tribu Omeyyade. Deux autres mariages, contractés par le Prophète (psl), relèvent des mêmes mobiles ; car, il s’agit de deux tribus, celle des Béni-Mostaliq et de la tribu juive arabe de Khaïbar. Cette dernière alliance devait marquer, d’autre part, la communauté foncière entre les gens des Livres Révélés, que le Prophète (psl) tendait à renforcer ; deux nouvelles épouses, Jouweyria et Safia, rejoignirent, donc, le foyer familial, déjà saturé, que l’Envoyé d’Allah devait supporter, pour des raisons indépendantes de ses options. Un troisième ordre devait encore inciter le Prophète (psl) à assumer une autre responsabilité, d’un autre caractère psychique, social et moral. Il dut, par conséquent, endurer les effets d’une nouvelle union, le mariage avec une des jeunes filles, ayant immigré à Habacha (Ethiopie), fuyant les tortures des Koraïchites païens ; dans son nouveau lieu de séjour, elle contracta mariage avec un autre immigrant, qui décéda, plus tard, laissant trois enfants à la charge d’une mère, dépourvue de tous moyens de subsistance. Après le retour de cette immigrante à Médine, le Prophète (psl), conscient de son devoir en tant que chef du nouvel Etat islamique, consentit à la prendre en charge légitimement. Durant, donc, les neuf dernières années de sa vie (Il mourut à l’âge de soixante trois ans), il mena un train de vie bien loin de tout confort de sexualité.

 

202- QUESTION : Que pouvez-vous me dire sur le Coran et le génie agricole ?
202- REPONSE : Le Coran dit : « Cite-leur en parabole deux hommes à qui Nous avons fait à l’un d’eux, deux vergers de vignes, que Nous avons entourés de palmiers et entre lesquels Nous avons placé un champ » (Sourate La Caverne, verset 32, traduction et notes du Dr. Salah Eddine Kechrid, éditions Dar El Gharb Al Islami). Ce plan vraiment génial pour une exploitation agricole, dans un pays désertique tropical, le cercle de palmiers serrés les uns contre les autres, servant de brise-vent contre les autres desséchants de la canicule et donnant une ombre et une fraîcheur vivifiantes. A l’intérieur de ce cercle ombragé, il y a à droite et à gauche, deux vignobles entre les deux, un champ de céréales.

 

203- QUESTION : Sidi Larbi Benssayeh est-il contemporain du cheikh Sidi Ahmed Tijani? Si oui, pendant combien de temps ont-ils vécu ensemble ?
203- REPONSE : Sidi Larbi Benssayeh est né à Meknès en 1229 de l'hégire, c'est à dire un an avant le décès de cheikh Sidi Ahmed Tijani en 1230.

 

204- QUESTION : Pouvez-vous me donner des preuves, comme quoi la tariqa tijania est une voie sunnite ?
204- REPONSE : La voie tijanie, est une voie spirituelle dont les concepts et les comportements sont basés sur les 2 sources initiales de la charia (le Coran et la Sounna). La preuve essentielle est que le wird récité 2 fois par jour, ainsi que la wadifa ne comportent que les dikrs (oraisons) extraits du Coran ou des hadiths du Prophète (psl). D'autres dikrs récités en parallèle et qui sont surérogatoires sont fondés sur les mêmes assises. Pour s'en convaincre, vous pouvez vous référer à un ouvrage doctrinal de la tariqa, celui de Sidi Larbi Benssayeh intitulé: "Boghiat Al Moustafid», c'est à dire: le voeu de celui qui veut comprendre.

 

205- QUESTION : Voici ma requête: je cherche à savoir tout ce que le cheikh Sidi Ahmed Tijani a pu dire sur le Prophète Aïssa dans son oeuvre « Jawahir Al Maanî ». C'est un sujet qui m'est proche et j'aurai aimé en savoir plus. Pourriez-vous me traduire ces passages concernés si vous en avez le temps ?
205- REPONSE : Ci-après un extrait du texte proprement dit, suivi d’une interprétation adaptée en français :

 

ÈÚÖ ãÇ æÑÏ Ýí ÌæÇåÑ ÇáãÚÇäí Úä ÓíÏäÇ ÚíÓì Úáíå ÇáÓáÇã æÚä ÓíÏÊäÇ ãÑíã

 

...ÇáäÈæÉ æÇáÑÓÇáÉ áÇ Êßæä ÅáÇ Úä ÊÌá ÅáÇåí áæ æÖÚ ÃÞá Þáíá ãäå Úáì ÌãíÚ ãÇ Ýí ßæÑÉ ÇáÚÇáã ßáå áÐÇÈÊ ßáåÇ áËÞá ÃÚÈÇÆå æÓØæÉ ÓáØÇäå ¡ ÝáÇ ÊÞÏÑ ÇáÃäÈíÇÁ Úáì ÊÍãá ÃÚÈÇÆå æÇáËÈæÊ áÓØæÉ ÓáØÇäå ÅáÇ ÈÚÏ ÈáæÛåã ÃÑÈÚíä ÓäÉ ....æÃãÇ ÓíÏäÇ ÚíÓì Úáíå ÇáÕáÇÉ æÇáÓáÇã ßæäå äÈíÇ ÞÈá ÇáÃÑÈÚíä  ÝÇáÌæÇÈ : áã íßä ÈÔÑíÇ ãÍÖÇ ÅäãÇ ßÇä äÕÝíä äÕÝ ÈÔÑí æäÕÝ ÑæÍÇäí ÅÐ äÔà ãä äÝÎÉ ÇáÑæÍ ÇáÃãíä Ýí ÝÑÌ Ããå ¡ ÝÞæí ÖÚÝ ÇáÈÔÑíÉ æÒÇÏ ÈÐáß ÞæÉ Úáì ÇáäÈííä ¡ ÝáÐáß ÈÚË ÞÈá ÇáÃÑÈÚíä ááÞæÉ ÇáÊí ÃÚØíåÇ ãä äÝÎ ÇáÑæÍ ÇáÃãíä Ýí ÝÑÌ Ããå ¡ ÝÅä ÞáÊ : íáÒã ãä åÐÇ Ãä íßæä ÃÞæí ãäå Õáì Çááå Úáíå æÓáã ¿ ÝÇáÌæÇÈ Ãäå áã íßä ÃÞæí ãäå Õáì Çááå Úáíå æÓáã¡ æáßä áãÇ ßÇä Õáì Çááå Úáíå æÓáã ßÇãá ÇáÈÔÑíÉ ãä ÌåÉ ÃÈíå æÃãå ßÇä Ýíå ÖÚÝ ÇáÈÔÑ¡ æÃÚØí Ýíå ÇáÞæÉ ÇáÃáåíÉ ÇáãæÏÚÉ Ýíå ÇáÊí ÊÒíÏ Úáì ÞæÉ ÚíÓì æÛíÑå æÇáÓáÇã. ( Ì.ã. 123)
...áÇÍÙ ááäÓÇÁ Ýí ÇáäÈæÉ æÇáÎáÇÝÉ ¡ áÖÚÝåä Úä Íãá ÃÚÈÇÁ ÇáÍÖÑÉ ÇáÅáåíÉ ¡ áÃä ÌÓÏ ÇáÃäËì Êßæä ãä ÖáÚ ÂÏã ÝÞØ ¡ æÝíåÇ ÇÚæÌÇÌ æáã íßä ãä ÇáÃÕá ÇáÐí åæ ÇáãÇÁ æÇáÊÑÇÈ ¡ áÃäåÇ ãä ÇáãÇÁ æÇáÊÑÇÈ ÈÇáæÇÓØÉ áÇ ÈÇáÃÕá ¡ ÝÞÏÊ ÇáÞæÉ ¡ æÑæÍåÇ ÅäãÇ ÎáÞÊ áÃÌá ÂÏã áÇ ÛíÑ ááÊÃäíÓ æÇáÅÚÇäÉ ¡ æãÇ ãäÍåÇ ÞæÉ ÊÍãá ÃÚÈÇÁ ÇáÍÖÑÉ ÇáÇáåíÉ ¡ æÈåÇ ÊÚÑÝ ÅÈØÇá Þæá ãä ÞÇá ÈäÈæÉ ãÑíã æÃã ãæÓì ...ÝÇä ÞáÊ : ÅÐÇ ßÇä åßÐÇ ÝßíÝ äÈÆ ÚíÓì Úáíå ÇáÕáÇÉ æÇáÓáÇã ¡ æåæ ÅäãÇ ÎáÞ ãä ãÇÁ ÇáÃäËì ÝÞØ ...ÞáäÇ : Çäå ÇßÊãáÊ Ýíå ÞæÉ ÇáÐßæÑíÉ ÈäÝÎ ÇáÑæÍ ÇáÃãíä Ýí ÝÑÌ Ããå ¡ æÐáß ÇáäÝÎ äíÇÈÉ Úä Çááå ÊÚÇáì ÍíË ßÇä ÈÃãÑ ÅáÇåí áã íßä Ýíå ÇÎÊíÇÑ ááÑæÍ¡ ÝÝí Ðáß ÇáäÝÎ ÓÑÊ áå ßãÇáÇÊ ÇáÞæÉ ÇáÇáåíÉ ¡ ßãÇ ÓÑÊ áÂÏã Úáíå ÇáÕáÇÉ æÇáÓáÇã ¡ æáåÐÇ ÇáÃãÑ æÞÚ ÇáÊãËíá ÈíäåãÇ Ýí ÇáÂíÉ ÈÞæáå ÓÈÍÇäå æÊÚÇáì "Åä ãËá ÚíÓì ÚäÏ Çááå ßãËá ÂÏã" (Ì.ã. 146)
..ÇÚáã Ãä äÈæÉ ÇáÓíÏÉ ãÑíã æÇÍÊÌÇÌ ÇáÞÇÆá ÈåÇ ÈÞæáå ÊÚÇáì "æÅÐ ÞÇáÊ ÇáãáÇÆßÉ (Âá ÚãÑÇä 42) ..áÇ íÚæá ãäåÇ Úáì ÔíÁ æÇáÞæá ÇáÍÞ ÇáÐí íÌÈ ÇáãÕíÑ Åáíå Ãä ÇáäÈæÉ ãÓÊÍíáÉ Úáì ÇáäÓÇÁ áÇ ÓÈíá áåä ÅáíåÇ ¡ Ëã Åä ãÑíã æÂÓíÉ ÞÇá ÝíåãÇ Õáì Çááå Úáíå æÓáã :" ßãá ãä ÇáÑÌÇá ßËíÑ æáã íßãá ãä ÇáäÓÇÁ ÛíÑ ÂÓíÉ ÇÈäÉ ãÒÇÍã æãÑíã ÇÈäÉ ÚãÑÇä " æÇáãÑÇÏ ÈÐáß ÇäåãÇ ÃÏÑßÊÇ ãÑÊÈÉ ÇáÕÏíÞíÉ ÇáÊí áíÓ ÝæÞåÇ Ýí ÇáãÚÑÝÉ ÈÇááå æÇáÚáã Èå æÇáÑÓæÎ Ýí ÇáÚáã ÅáÇ ÇáÞØÈÇäíÉ æÇáäÈæÉ ..( Ì.ã. 153)

Les propos de Sidna Ec-Cheikh Sidi Ahmed Tidjani concernant l’éminent Messager d’Allah Jésus, fils de Marie, insérés dans « Jawaheer al Maâni » (pages 123 et  146), peuvent être résumés comme suit : - La Prophétie et la Rissalah ( titre de message divin ) sont l’effet d’une Sublime Manifestation théophanique divine , que le cosmos même , dans sa plénitude , ne saurait supporter ; c’est pourquoi , tout Prophète ou Messager d’Allah , ne serait , effectivement , apte et digne d’en assumer la Haute Mission que s’il atteint l’âge d’une sage maturité , à savoir la quarantaine ; or , Jésus a été  élu , en tant qu’éminent promoteur , dans cette sublime mission , bien plus tôt  , à l’âge de trente ans . Cette option d’Allah trouve sa raison d’être dans la double nature humaine et angélique de Jésus, né du souffle de l’Esprit Sacré (Gabriel) dans la matrice de Marie. D’aucuns seraient tentés d’imaginer que le Prophète Sidna Mohammed, d’une progéniture naturelle, serait taxé d’une certaine faiblesse, motivée par l’appartenance à l’ordre biologique humain. Le secret explicatif de cet état est qu’Allah, grâce à son Omnipotence, a substitué à ce fait apparent, son Souffle sublimement Générateur.

206- QUESTION : Tout d'abord permettez-moi de vous rendre hommage pour votre oeuvre, et les informations précieuses. Je suis un descendant d’El Hadj Omar Tall, et je suis passionné par la vie de ce grand homme. Je suis en train de faire des recherches sur sa vie et son œuvre. J'aimerai savoir d'abord s'il existe des photos de lui authentiques, combien d'enfants il a eu (beaucoup je sais), quel est le dernier de ses enfants à avoir vécu, et le livre de feu Thierno Mountaga Tall : « Les perles rares sur la vie d'El Hadj Omar" est-il traduit en français ?
206- REPONSE : Je connais deux ouvrages élaborés sur la vie d’El Hadj Omar Tall, à savoir :

  • Une étude intitulée : El Hadj Omar de Fouta (Sultan de l’Etat Tijanie en Afrique Occidentale), imprimé par la Zaouïa Tijania du Caire (Hossein  el Ghrabline – n°9)
  • Conte sur les miracles d’El Hadj Omar, intitulé « Aqd el Jomân wa ed-dourar » par Ahmed el Adnani  (manuscrit à la Bibliothèque Nationale de Paris N° 5559 et 5734). Quant au Cheikh Montaga Tall, décédé récemment, je lui ai rendu visite deux fois à Dakar ; il a eu l’amabilité de me lire quelques extraits de son ouvrage (encore manuscrit) sur son grand-père. Un de ses fils était alors à son coté aussi. L’éminent Montaga Tall, m’a confié son désir de faire publier, son ouvrage, sous les auspices du Ministère Marocain des Habous et des Affaires Islamiques. Quant à son père Saïd En-Nour Tall , je l’ai connu aussi de très près ; c’est lui qui m’a accordé, entre autres, la permission d’intégrer la Tariqa Tijania, à travers sa propre chaîne de transmission, écrite spécialement par mon ami, Si Abdelaziz Sy , Khalife  Général des Tijanes à Dakar, et signée par l’éminent Cheikh Tall lui-même. Si Abdelaziz Sy, m’a alors accompagné, à cet effet, chez le Khalife, lors d’une des Journées Tijanes, commémorées en fin décembre, chaque année. J’ai participé, pendant des années, à ces Journées, qui permettaient le rassemblement de centaines de milliers de Tijanis, venus de tous les coins du Sénégal et de pays voisins. Et je prononçais à ces occasions, des communications et des conférences, sur la nature, le but, la portée, et l’envergure de cette voie sociale et sunnite.

207- QUESTION : Allah dit dans le Coran : « C’est lui qui vous créa à partir d’un souffle vital (dont dériva ensuite), un endroit de fixation et un lieu de dépôt » (Sourate les Bestiaux, verset 98). Pouvez-vous m’expliquer ce verset ?
207- REPONSE :Le verset 98 de la Sourate 6 - les Bestiaux (Al-An’am) dit : 

’’æóåõæó ÇáøóÐöíó ÃóäÔóÃóßõã ãøöä äøóÝúÓò æóÇÍöÏóÉò ÝóãõÓúÊóÞóÑøñ æóãõÓúÊóæúÏóÚñ ’’

Adam et Eve sont créés d’un souffle vital, (insufflation divine) ; la femme est créée à partir de la côte d’Adam ; chacun du couple est formé d’un corps ou «soma» qui évolue et meurt, et d’un «germen» ou lignée héréditaire, souche des spermatozoïdes chez le mâle, laquelle se transmet de père en fils, en tant qu’élément fixe de la race, c’est-à-dire un lieu de fixation de la lignée ou du gène héréditaire. La femme a l’utérus et les ovaires qui fabriquent l’ovule, qui reçoit le spermatozoïde facteur de fécondation du germe, puis de l’embryon, et enfin du fœtus, dans l’utérus ; l’acte fécondateur crée un «mouvement», qui  mue en germe vital, dès les premiers jours, selon un hadith  (propos prophétique) authentique rapporté par Tabarany et El-Bezzar, dans leurs Recueils Traditionnaires. Dès lors, tout avortement, provoqué à partir de ce délai péremptoire, équivaut à un véritable génocide. La science moderne confirme ce statut coranique de l’embryon humain.

208- QUESTION : Est-ce normal qu'une personne se convertisse à d’autres religions pour mettre fin à sa souffrance, et ainsi pouvoir continuer à vivre sa foi en paix et prier Dieu dans une chapelle ou une Eglise ?
208- REPONSE : La vie de tout un chacun est en principe, une suite de souffrances que le croyant doit supporter avec sérénité et quiétude. Un verset du Coran dit : «Nous avons créé l’homme dans le creuset de l’angoisse et la souffrance». L’homme, dans toute cette occurrence, est responsable de lui-même, il doit tester avec patience et aisance tous les méfaits dont il supporte le fardeau. Si une personne va à l’encontre des devoirs ou des droits du croyant, le fait, quelle que soit son ampleur ne saurait enfreindre ce concept idéal, car l’état d’âme serein et pur, n’est que le reflet de la Providence.

209- QUESTION : Il m'arrive de m’endormir quelques secondes en pleine récitation du wird. Pendant ce temps, il me passe à l'esprit des images négatives qui me perturbent dans mon dikr : je vois des chiens, une tête coupée, une personne qui claque une porte. Que dois-je faire?
209- REPONSE : Le meilleur moyen de se concentrer durant le dikr, est d'être dans un état où l'esprit doit être bien épuré, le coeur étant bien saturé par un sommeil normal équilibré. Là, intervient le hadith authentique du Prophète (psl) qui nous incite à n'entreprendre un dikr qu'après avoir consommé pleinement notre ration normale de sommeil, et ce, pour reprendre le dikr quand l'esprit sera bien rétabli. Au cas où malgré l'effort déployé en l'occurrence à l'état de veille, la responsabilité du croyant ne serait pas tenue en compte, au contraire, un hadith sacré précise qu'Allah se glorifie, à l'adresse de Ses anges, quand Il voit un de Ses serviteurs en pleine lutte contre le sommeil.

210- QUESTION : Est-il obligatoire de porter le voile en islam ? Merci d'avance.
210- REPONSE : « O Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles, elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées.» (Sourate des Coalisés XXXIII, verset 59). Dans un autre verset (XXIV, 31) : « Dis aux croyantes de baisser les yeux et de contenir leur sexe, de ne pas faire montre de leurs agréments, sauf ce qui en émerge, de remettre leur voile sur l’échancrure de leur vêtement au niveau du collet…… ». Le voile appelé « khimar » est le vêtement qui couvre la tête sans atteindre le visage dont la couverture s’appelle « niqab ». Le Prophète (psl) a bien précisé que la femme ne doit pas porter de « niqab », ni de gant (hadith authentique rapporté par Al Boukhrari, dans son Recueil des Sahihs). L’expression coranique « sauf ce qui en émerge » concerne le visage et les mains jusqu’aux poignets, selon les compagnons du Prophète (psl), notamment Abdallah Ibn Abbas et Aicha, mère des croyants. Or, le Messager d’Allah, Sidna Mohammed (psl) a bien souligné dans deux hadiths authentiques, le rang sublime de ces deux personnages, sur le plan du savantissisme canonique, or l’un n’avait pas dépassé l’âge de 14 ans, à la mort du Prophète (psl), et Aicha avait alors juste 18 ans. L’un et l’autre représentaient la pensée mouvante de la jeunesse de l’époque. Le Prophète (psl) a cru devoir accorder une vivante émergence à toute nouvelle génération, mais dans le strict contexte de la vertu et de la chasteté, bien entendues. D’ailleurs, le Prophète (psl) avait dit à Asmaa, le fille d’Abou Bakr : « O Asmaa ! Quand la femme atteint l’âge où elle a ses règles, elle ne doit laisser voir d’elle que cette partie et celle-ci (en désignant le visage et les mains). D’autres part, l’Envoyé d’Allah a tenu à marquer la responsabilité de l’homme, en l’occurrence et ne pas faire supporter le fardeau par la femme seule. Dans un hadith dit de la femme de la tribu de Khatham, rapporté par Al Boukhrari et Mouslim : « Le Prophète (psl) fit monter derrière lui, sur sa chamelle, Al Fadl, fils de son oncle qui était d’une grande beauté, il s’arrêta devant les gens pour répondre aux questions religieuses qu’ils posaient. C’est  alors, qu’une femme séduisante vint s’enquérir auprès de lui, de quelques affaires. Al Fadl se mit à la regarder et fut séduit par sa beauté. Le Prophète (psl) saisit le menton d’Al Fadl, et le tourna de l’autre côté, pour l’empêcher de la regarder ». Le Prophète (psl) s’étant alors contenté de détourner son visage d’elle et n’a pas ordonné à celle-ci de faire descendre son voile sur son visage. Ce moment où le risque d’être tenté par elle existait effectivement. D’après Ibn Abbas, qui cite les propos de son frère d’Al Fadl, celui-ci s’était mis à regarder la fille, trois fois sans s’arrêter.

211- QUESTION : C'est avec un grand plaisir que je découvre votre site, et je le recommande à bien des amis mourides. Le site est super, les références correctes et les orientations très justes. Par cette même occasion, je voudrai savoir si vous avez des données sur Sidi Brahim RYAHI (oeuvres, encyclopédies, vies...).
211- REPONSE : Sidi Brahim RYAHI, de nationalité tunisienne, un grand khalife de Sidi Ahmed TIJANI est en même temps Cheikh Al Islam de l'Afrique du Nord. Maintes oeuvres ont rapporté les sublimes péripéties de sa carrière en tant que grand mufti, vénérable professeur à l'université Zaitouna à Tunis, et grande figure soufie. Parmi les références de sa biographie, figurent la "Boghiat" de Sidi Larbi Benssayah, "Kachf Al Hijab" de Sidi Ahmed Skiredj, et de larges renseignements cités dans l'ouvrage d'un de ses descendants.

212- QUESTION : J’aimerai vous poser certaines questions relatives aux maîtres et aux voies spirituelles. Personne n'ignore que le Cheikh Sidi Ahmed Tijani était un très grand maître spirituel et authentique, mais beaucoup de personnes prétendent que d'autres cheikhs contemporains sont aussi grands en matière de réalisation spirituelle. Actuellement au Maroc, il y a une tariqa que je ne citerai pas, dont la notoriété et l'influence s'étendent de plus en plus. Quel est votre avis ?
212- REPONSE : Le Cheikh Sidi Ahmed Tijani n’a jamais prétendu que son état de «Pôle des Pôles», ou «Cachet des Saints» voulait dire qu’il n’y aurait jamais après lui de personnalités spirituelles éminentes dont le stade pourrait atteindre le plus sublime des états. Mais ce que veut dire «Pôle des Pôles», est qu’il n’y aurait jamais de cheikh d’une éminence similaire, donc la porte demeure ouverte pour tous les élus éventuels d’ALLAH.

213- QUESTION : Que pouvez-vous me dire concernant les niveaux d'entendements? Quelles sont leurs caractéristiques propres ? Quels ouvrages me conseillez-vous ?
213- REPONSE : Vous posez là, des questions de grandes envergures dont la réponse nécessiterait de longs discours sur les péripéties éventuelles d’un tel processus. C’est la réponse à cette problématique qui m’a incité à me poser plusieurs questions dont les préceptes d’analyse se répercutent dans mon ouvrage « Le Rationnel du Sacré » (voir le lien vers cet ouvrage dans mon site web : www.abdelazizbenabdallah.org). Là, tous les éléments, constituant les composantes principales ou secondaires du rationnel, ont été foncièrement détectés. Vous trouverez sans doute à travers les dizaines de réponse que comporte cet ouvrage une certaine lumière dont je pourrais éventuellement vous expliquer quelques reflets au cas où vous butteriez à une certaine ambiguïté.

214- QUESTION : J'ai pris le wird tijani d'un moqadem, mais je me suis aperçu que ce moqadem faisait le takfir de grands walis dont Ibrahim Niass et Ahmadou Bamba. Suite au conseil d'un homme sage, j'ai arrêté de pratiquer le wird, car comment un moqaddem peut transmettre quelque chose en transgressant une condition de la tariqa, qui est de respecter les saints vivants et morts. J'ai néanmoins un doute, car Sidi Ahmed Tijani a dit que celui qui abandonnerait le wird apostasiera. Je ressens une frayeur, et j’aimerais savoir ce que vous pensez de cela.
214- REPONSE : J’ai la conviction que le cheikh Ibrahim Niass que je connais parfaitement, et avec lequel j’ai eu des rapports pendant des décennies, ne saurait être taxé de telles mécréances. Il ne faut jamais se fier aux médisances des uns et des autres sans preuves concrètes et adéquates. Ce que vous devez faire en l’occurrence, c’est de renouveler l’autorisation du dikr sans aucune arrière pensée à l’encontre des uns et des autres.

215- QUESTION : C’est avec tristesse que ma femme et moi apprenons les dures conditions dans lesquelles vivent certains membres de Sidna Sheikh Sidi Ahmed Tijani. Ces familles devraient faire l’objet d’une zyara régulière pour pallier à cette situation déplorable. Tous les foyers de la voie seront conviés à ses mégas zyaras. L’exemple sénégalais est édifiant en la matière, il est riche en enseignement et parfait en mobilisation. Notre couple s’inscrit dans cette démarche solidaire, et vous propose d’initier des réceptifs voire des campements pour que les voyageurs de tous les horizons convergent avec leur hadiyya à l’occasion du recueillement et du ressourcement en nos hauts lieux bénis. Le tourisme religieux et confrérique n’a t-il pas droit de cité ? Merci d’attirer notre attention sur de telles épreuves vécues par la famille de notre grand cheikh. Enfin, permettez-nous, par écrit, de faire le relais informationnel de votre appel (- de 2000 visiteurs alors que nous sommes des dizaines de millions); il sera, in cha Allah, largement diffusé et retransmis (zawiya, dahiras, medresa, sites, blog, mails, etc.). Nous devons tous nous y mettre, personnes physiques et/ou morales. En attendant, veuillez nous communiquer un numéro de compte bancaire ou une adresse pour un tranfert Western Union ou par une autre structure similaire. Compassion et soutien aux familles défavorisées. Remerciements et compliments à votre fadila.
215- REPONSE : Merci de votre touchante attention et bonne intention d’avoir pensé comme nous l’avons fait à la famille du grand Cheikh Sidi Ahmed TIJANI, notamment les nécessiteux qui exigent de notre part un entretien généreux et constant. Pour des raisons pratiques, nous avons depuis quelques années essayé de sérier les problèmes pour parvenir à des solutions adéquates et efficientes. Nous avons d’abord classé les membres nécessiteux qui vivent parmi nous au Maroc. Nous avons dressé une liste complète avec les besoins et cordonnées. Nous avons fait un appel très restreint au sein de notre propre famille tijanie qui heureusement comporte des dizaines d’initiés et de sympathisants, et ce, pour participer à l’alimentation de ce fond dont les recettes ont progressé de 40.000dhs les premières années, à 350.000dhs cette année (2003). Depuis 4 ans, l’ensemble des descendants du cheikh reçoivent continuellement des sommes qui ne cessent d’augmenter tenant compte de leurs besoins particuliers (famille nombreuse, hébergement, éducation des enfants….), et de certaines circonstances saisonnières (Aids, rentrées scolaires….). Nous avons depuis le début de l’année 2007, élargi le creuset de cette générosité agissante en faisant appel à tous les tijanis dans le monde en indiquant aux donateurs bénévoles les adresses et les comptes bancaires de ces familles tijanies. Ce geste quoique très partiellement, et avec une certaine lenteur commence à donner ses fruits. Ce sont là, les premières étapes pratiques qui seront confortées ultérieurement par de nouveaux processus. Que vous en soyez vivement remerciés.

216- QUESTION : J’aimerai saisir la présente pour vous demander davantage sur vos relations avec Cheikh Al Islam, El Hadj Ibrahim Niass. Votre note sur le sujet en arabe sur le site en dit peu. On nous a appris que vous avez travaillé ensemble et avec Cheikh Mohammed Al Hafid Al Misry, sur l’authentification de Jawahir Al Maânî, le confirmez-vous ? Si oui, où est-ce que vous en êtes, s'il vous plaît, avec ce tahqiq indispensable ? Il y a - semblerait-il, des erreurs encore dans une édition sur le marché sénégalais. Nous vous prions de secourir ce tourâth en souvenir à vos deux illustres frères et amis.
216- REPONSE : J’ai connu l’éminent Cheikh El Islam Ibrahim Niass depuis quatre décennies. Je venais, alors, une fois au moins  chaque année, pour assister aux Journées Tidjanes célébrées en  fin d’année. L’Imam Niass n’a jamais manqué de m’envoyer de Kaolack, sa propre voiture, pour passer, quelques jours, dans un pavillon contigu au sien. Nous passions d’heureux  moments, pleins d’élans théophaniques et d’échanges culturo-spirituels. Je l’ai toujours considéré comme un grand chef émérite qui a pris soin grâce  à sa vaste érudité, son tact sans pair, et son goût luminescent, d’ébranler et d’épurer les cœurs de ses initiés et sympathisants dont le nombre se monte à plus de quinze millions, sans compter les nouveaux néophytes. Ses chaînes de transmission, sur le double plan scientifique et soufi, décèlent l’authenticité et le rehaut des sources d’épanouissement  de notre Imam. J’ai eu le plaisir de détecter une véritable symbiose, dans les chaînes qui nous lient, Ibrahim Niass, Abdelaziz Sy, le khalife général à Dakar, et moi-même, ayant tous les trois, un grand maître commun, le grand cheikh Abdelaziz Belcadi de Casablanca, que notre Imam contactait, en passant des nuits avec lui, chaque fois qu’il se trouvait   au Maroc. Une deuxième chaîne nous ramène au grand khalife Sidi Omar El Fouty et par lui au Cheikh Tijani, à travers d’éminents moqaddams dont Saïd En-Nour et Mohammed-Tal, fils de Sidi Omar. L’Imam Niass, tiraillé de par le monde, se référait parfois à moi  comme il l’a fait pour relire son manuscrit sur le dénégateur Zemzmi, et l’aider à l’imprimer. A propos de Jawahir el Ma’ani ( Perles des Idées) de Sidi Ali Harazem, l’Imam m’envoya une épître, dont je vous envoie une copie, sur la problématique soulevée à propos de l’origine de certains passages. Il s’est avéré que nous avions ce manuscrit, lui, l’original qu’il eut d’Aïn Madi, et moi, le manuscrit certifié conforme à l’original par Sidi Larbi Ben Sayyeh. Je ne saurais tout dire, sur d’autres échanges, entre nous, plus étroits et plus secrets, et notamment sur l’effet lumineux de nos contacts intimes où le for intérieur demeure le seul catalyseur.

217- QUESTION : Quelle est la finalité du message coranique, tant d'un point de vue temporel et profane, que du point de vue spirituel et éternel ?
217- REPONSE : Dans son sublime message, le Coran s'adresse à l'homme, dépeignant sa finalité sur terre, d'où découlerait son issue, dans l'au-delà. Cette finalité tend à assurer à l'être humain, pieusement, sans égoïsme ni bigotisme, un double bonheur, marqué par une potentialité innée, qui lui permet de pourvoir légitimement aux exigences de la vie d'ici-bas, passagère et transitoire, pour mériter la félicité, but sublime et suprême, de la vie future. C'est dans ce contexte idéal que la recherche de l'équilibre social, doit évoluer. La communauté islamique, que le Coran qualifie de " médiane ", est la communauté optimale, car le terme " médian " a été interprété par El Boukhari, par le " juste, ce qui signifie que cet équilibre constitue une justice immanente. L'Islam se présente, ainsi, comme une religion évolutionnaire, tout en étant révolutionnaire. Le Prophète (psl) est cité comme le symbole magnanime du " plus grand révolutionnaire ". Cette finalité est donc, agissante, dans ses perspectives d'équilibre hautement humain, régie par les concepts rationnels de l'Islam. De la conception du finaliste, jaillit un homme sans but précis, tiraillé par divers processus, marquant son indécision, sa profane indécision. Pour les uns, la finalité serait un critère où " la fin justifie les moyens ", même pervers ; d'autres, en matérialisent le but, pour n'en voir que la partie d'une symphonie humaine, d'une sonate, d'une consonnance terminale. Mais, la définition rationnelle et scientifique de l'état final, c'est l'état d'équilibre que les physiciens entrevoient, à la fin d'une transformation thermodynamique. Néanmoins, il ne faut guère aller jusqu'à un certain "finalisme", qui explique les phénomènes et le système de l'Univers par la finalité. Cette doctrine risque de sombrer dans un pragmatisme qui considère uniquement la réalité pratique des choses. Cependant, l'Islam ordonne toute action, en vue d'assurer le bien, c'est-à-dire tout ce qui est bon, avantageux et profitable pour l'homme, sans se soucier d'un fatalisme dégénéré qui pense qu'il est vain de chercher à modifier le cours des évènements fixés par le Destin. Rien n'est voué, d'après l'Islam, à un destin inexorable ; la fatalité entraîne le mal, comme elle peut entraîner le bien ; rien n’est, ainsi , moins vrai que l'attitude fataliste de ceux qui préconisent le contraire. Le khalife Omar a évoqué la double possibilité pour un croyant, doté d'un sentiment irréversible, du pouvoir que possède l'homme, assisté de Dieu, de choisir un champ opérationnel où il peut éviter ce qui est inévitablement fatidique. Et Omar de remarquer : " Si deux bêtes sont, l'une dans un champ fertile et l'autre, dans un terrain stérile, inculte, les deux sont vouées au même Destin, bénéfique ou maléfique. L'homme est pourvu d'un potentiel qui lui permet de faire un choix judicieux, et de faire tout ce qui est apte à une reproduction bénéfiquement adéquate. Il faut, par conséquent, agir, avec l'aide de Dieu, sans se préoccuper de facteurs dont on ignore la nature ". Le critère du Livre Sacré proclame : " Quand tu auras décidé, fie-toi à Dieu ". L'acte planifié d'abord, la confiance en Dieu, ensuite. C'est la finalité du message coranique.

218- QUESTION : Qui sont les Malâmitiya ? Quel est leur grade, dans le concert des Soufis ?

218- REPONSE : Les vrais Malâmitiya sont ceux dépeints par l'auteur de l'ouvrage élaboré au IVème siècle de l'ère hégirienne, intitulé " el Foutouwwa wa el Malâmitiya ". Le premier Khalife du Prophète, Abou Bekr, en fut le modèle idéal dont Sidi Larbi Ben Sayeh, auteur de la " Boghia ", cite les privilèges caractéristiques. Le célèbre compagnon du Prophète, Salmân el Fârissi (Persan), s'inscrit comme l'un des meilleurs de ces Initiés dont le décent exotérisme couvre la luminescence du for intérieur. Le Prophète qui l'estimait beaucoup, le considérait comme un membre de sa propre famille. Ibn 'Arabi les intégrait dans une catégorie qu'aucun acte surérogatoire ne distingue du commun des croyants. Bien mieux, ils s'ingénient à se comporter normalement, n'attirant guère l'attention, car ils s'isolent intérieurement dans la contemplation de Dieu, sans s'en départir et sans se démarquer par un comportement excentrique. Chacun d'eux vaque à ses occupations, sans exclusivisme prétentieux. Ils ne se prévalent d'aucun privilège ou droit spécifique propre. Les artisans sont, apparemment, absorbés dans leurs métiers, les artistes dans leurs ateliers, les manœuvres dans leurs besognes, alors que certains d'entre eux maîtrisent le Cosmos, de par leur sublime grade hiérarchique. Avec le temps, cette catégorie, bien attachée à la Sounna, dans sa déférente humilité, change sciemment de tactique, en exhibant, ostensiblement, des excentricités, de nature à se mésestimer aux yeux du monde ; donnant l'impression d'être imbus de lubie fantaisiste et capricieuse. Méconnaissant,ainsi, les mobiles initiateurs du comportement de leurs maîtres, les disciples, dans leur ostentation d'allure prétentieuse, se laissèrent entraîner dans des agissements qui s'éloignent des manières usuelles, dénotant parfois, des bizarreries flagrantes.

219- QUESTION : Quelle est la différence entre un Nabiy (Prophète) et un Rassoul (Messager d'Allah) ?
219- REPONSE : Le Prophète (psl) est un homme auquel Allah a inspiré une législation, sans lui en ordonner la promulgation. Le Rassoul, au contraire, est un Envoyé de Dieu, chargé de vulgariser les concepts qui lui sont révélés. Le nombre des Prophètes serait de cent vingt quatre mille (120.000 dans un autre hadith) et celui des Messagers trois cent treize , d'après un hadith cité par le Mousnad d'Ibn Hanbel et le Recueil d'Ibn Hibbân, rapporté par Abou Dharr el Ghifâry et Abou Oumâma. Le Coran cite les noms de vingt cinq Rassoul qui sont: Adam, Noé, Abraham, Ismail, Isaac, Jacob, David, Salomon, Joe, Joseph, Moïse, Aaron, Idriss, Jonas, Houd, Chouaïb, Sâleh, Loth, Iliâ, El Yasâa, Jésus, Mohammed et Dhouel Kifl – celui-ci serait, d'après les historiens, le fils de Job, qu'Allah aurait envoyé, après son père; il vivait en Syrie; un tombeau qui porte son nom se trouve sur la colline de " Qacioun ", à Damas–. L'avènement de certains Roussoul, comme Mohammed, " Le Messager-Prophète illettré qu'ils trouvent mentionné chez eux, dans la Thorah et l'Evangile " (Sourate 7, verset 157). Dis: " O gens ! Je suis le Messager de Dieu à vous tous. " (sourate 7I, verset 158) " Nous n'avons envoyé avant toi que des hommes parmi les habitants des cités" (Sourate 3, verset 109). L'Imâm Ahmed Ibn Hanbal cite, dans son Mousnad, les propos d'un compagnon du Prophète: Abdellah Ibn 'Amr Ibn El 'Ass, qui, lisant la Thorah, y découvre les caractères de Mohammed, tels qu'ils sont réellement. Annonçant le Messianisme, le Rassoul Issaïe proclame que " quand viendra le temps du Juge-Messie, la paix sera universelle; elle régnera parmi les hommes et les animaux " (Issaie, chap.XI, versets 4 à 9). Ezechiel rappelle les noms de trois Justes non-juifs: Noé, Daniel et Yob, envoyés à l'époque pré-israélite et proclame que "Toute violation de la loi morale est un crime contre Dieu " (Issaie chap.XIV du Psaume). Adam avait reçu, bien avant Noé, des préceptes, précédant toutes les Ecritures sacrées. Zoroastre était-il le Messager de Dieu aux Persans, pour leur annoncer le pur monothéisme d'Abraham? Sa religion aurait été déformée, prônant l'adoration du feu " symbole de la luminescence divine, " religion dualiste du bien représenté par " Ahuramazda ", et du mal et des ténèbres . Les Sabéens avaient pratiqué la religion de Noé, mais l'avait reniée, ensuite, pour adorer les étoiles. Les Pythagoriciens avançaient, dés le VIème siècle av. JC la théorie confirmée par Dieu de la rotation de la terre sur elle- même et du mouvement des planètes autour du soleil. Il ne s'agit guère,là, à notre sens, d'un des aspects de la production intellectuelle de ces génies du raisonnement philosophique, comme le pense notre ami et collègue Maurice Bucaille. Il s'agit, là ,d'une inspiration digne d'un prophète ou d'un adepte de prophète. Cette inspiration pythagoricienne en rejoint une autre, révélée par le Coran, et qui ne saurait émaner d'un génie discursif, quelle que soit sa nature.

220- QUESTION : Les Textes Sacrés n'ont-ils pas été faussés ?
220- REPONSE : Les Trois Religions Révélées, basées chacune sur un Livre d'Ecritures Sacrées, constituent un compendium de la foi, pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans. Les trois recueils révélés sont l'Ancien Testament, les Evangiles et le Coran. La Bible hébraïque est le Livre du Judaïsme, révélé à Moïse; quelques livres y ont été surajoutés, pour constituer l'Ancien Testament, découpé lui-même par l'Eglise catholique, pour élaborer le Nouveau Testament, comportant quelques écrits dont les quatre Evangiles, afférents à la vie de Jésus. Le Coran, renié par le Christianisme, prescrit, pourtant, aux Musulmans de croire à la Thorah et à L'Evangile (Sourate 4, verset 136). L'Eglise n'admet aucune révélation postérieure à Jésus, notamment l'Islam. Le Judaïsme rejette, à la fois, le Coran et l'Evangile, considérant la Bible, comme le Sceau exclusif de la Révélation, éliminant toute Ecriture postérieure à la sienne. L'Evangile,comportant selon l'Islam,des éléments authentiques, a été admis, en bloc, par le Coran, qui s'ingénie à esquisser une fresque sacrée, sur l'unicité du dogme et du credo, dans les Trois Religions. Pourtant, ces négations de l'Eglise constituent une amorce de critique indirecte, jalonnée de quelques faits et anecdotes de transgression, à la foi abrahamique commune. L'essentiel pour l'Islam est " l'unicité de croyance en Dieu " , sur laquelle le Vatican lui-même a mis l'accent, dans un document intitulé "Orientations pour un dialogue entre Chrétiens et Musulmans", publié en 1970. Le Concile du Vatican II, auteur de cet écrit, "reconnaît les injustices du passé dont l'Occident, d'éducation chrétienne, s'est rendu coupable à l'égard des Musulmans". Cette attitude d'objectivité bienveillante s'inscrit à l'actif du pape Paul VI "animé, comme il le reconnaît lui-même, d'une foi profonde dans l'unification des mondes islamique et chrétien, qui adorent un seul Dieu". Il faut, à notre sens, aller plus loin, en analysant le fond originel de cette unicité, en dressant un parallélisme critique adéquat. "Il apparaît, en effet, tout à fait légitime, lorsqu'on étudie tout aspect révélé d'une religion monothéiste, de l'aborder par comparaison avec ce que les deux autres offrent de ce même point de vue". Notre collègue et ami, Maurice Bucaille, qui émet ce vœu, se pose "une question préalable fondamentale ; à savoir, quelle est l'authenticité des textes (évangéliques) que nous possédons de nos jours ?"... Cette question implique – fait-il remarquer – un examen des circonstances qui ont présidé à la rédaction des textes et de leur transmission jusqu'à nous. Deux différences essentielles marquent l'Islam et le Christianisme : d'une part, "l'absence pour le Christianisme d'un texte révélé fixe" et stable, alors que "le Coran répond à cette définition"; d'autre part, " l'Islam, lui, possède dans les hadiths – pense M. Bucaille –, l'équivalent des Evangiles : les hadiths sont des recueils de propos et des narrations des actes de Mohammed", Messager de l'Islam, et les Evangiles qui "ne sont rien d'autre que cela, pour ce qui concerne Jésus". Certes, les hadiths et les Evangiles ont été écrits, tous deux, des décennies après Mohammed et Jésus. Mais, d'un million de hadiths recensés par l'Imam Ahmed Ibn Hanbal, chef du Rite qui porte son nom, il n'a pu retenir qu'une partie relativement minime qu'il intégra, dans son "Musnad", soit vingt quatre mille, alors que les deux célèbres traditionistes Boukhari et Mouslim n'avaient retenu, des trois cent mille qu'ils avaient réunis, que quelques milliers, se prévalant d'une méthodologie objective rigoureuse, appelée "Sanad" (chaîne de transmission). Le reste des hadiths a été rejeté comme apocryphes. Cette procédure d'authentification a duré des siècles, alors que l'Eglise a "tranché", dès le début, "d'une façon définitive, entre les multiples Evangiles, proclamant comme officiels ou canoniques, quatre seulement de ceux-ci, malgré les nombreuses contradictions entre eux, sur bien des points, et ordonnant que tous les autres soient cachés, d'où le nom qui leur a été donné d'apocryphes. La critique des traditions du Prophète se base sur l'analyse des chaînes de transmission, comportant entre autres, tous les éléments qui pourraient authentifier le "hadith" ou l'apocryphier. L'élément historique jouait éminemment, dans l'admission de tout rapport traditionnel. Ibn el Qayyim cite, comme exemple, l'erreur commise par Tirmidhy, dans son Recueil de hadiths, prétendant que, lors de l'entrée victorieuse du Prophète à la Mekke, il était accompagné du poète Ibn Rawâha, qui chanta, alors, quelques vers, à l'encontre des polythéistes qoreïchites. Ibn el Qayyim réfuta cette anecdote, démontrant que ce célèbre poète, était déjà décédé, lors de la bataille de "Mouta", en l'an huit de l'hégire. (au mois de Joumadâ II, c'est-à-dire quelques mois avant la victoire de la Mekke, le 10 Ramadan de la même année). Saint Augustin (354-430 ap. JC), évêque africain, père de l'Eglise, a bien noté que la concordance entre Ecritures et science est un élément nécessaire de l'authenticité du texte sacré. St Augustin a vu, dans la connaissance tout court, une participation à la connaissance divine et a fait des idées platoniciennes, les idées mêmes de la sagesse de Dieu. L'Islam, qui reconnaît l'apostolat de tous les Prophètes, dont il fait remonter le nombre à cent vingt quatre mille (le nombre des Messagers Envoyés – Roussoul – ne dépassant guère trois cent treize), ne saurait exclure de cette prophétie, tout être génial tels Confucius, Pythagore, Aristote, Platon et autres. Quelques uns, parmi eux, avaient un livre sacré, comme l'Avesta de Zoroastre (VIII ou VII avant JC) dont Nietzsche (1844-1900), philosophe allemand, a fait le porte-parole de ses idées sur le surhomme, et sur l'Etre, comme une donnée absolue et immuable. Confucius (VIème siècle av. JC) a instauré une morale sociale axée sur la vertu de l'humanité, l'équité et le respect des rites cultuels. Dans de longs chapitres, M. Bucaille démontre, des cas spécifiques à l'appui, l'incompatibilité entre le texte biblique et la science, mettant en exergue, les erreurs d'ordre historique et les diverses contradictions et invraisemblances. Le Révérend Père de Vaux, dans son introduction de la Genèse, admet le bien fondé de ces critiques, dû à la confection d'écritures "dont on prétend qu'elles sont sacrées et contiennent la parole de Dieu" et aux "ingérences humaines dans le divin", concrétisées par "les manipulations humaines des textes bibliques". Saint Augustin , parlant des Livres de l'Ecriture dans sa lettre n°82, dit : "quand, dans ces livres, je rencontre une affirmation qui semble contredire la vérité, alors je ne doute pas que, ou bien que le texte (de mon exemplaire) ne soit fautif, ou bien que le traducteur n'ait pas rendu correctement le texte original ou encore que mon intelligence ne soit déficiente". Ce malaise, régnant dans les milieux chrétiens, touchant la révélation, s'est accentué, lors du Concile de Vatican II (1962-1965) où il ne fallut pas moins de cinq rédactions, pour que l'on se mît d'accord sur le texte final, après trois ans de discussions, et qui prit fin par cette douloureuse situation qui menaçait d'enliser le Concile". Mais, dans une déclaration d'ensemble, le Concile admet que ces Livres, bien qu'ils contiennent de l'imparfait et du caduc, sont pourtant les témoins d'une véritable pédagogie divine. Nous avons la conviction que les Livres sacrés que sont la Bible, l'Evangile et le Coran ne sauraient se contredire, ni entre eux, ni avec le fond immuable de la sagesse humaine. Mais, des éléments nouveaux, intégrés dans l'Ancien et le Nouveau Testament, en font " une pluralité de textes et non un texte unique". Plusieurs versions furent élaborées, différentes les unes des autres; certains textes dits "moyens", ont été confectionnés, à titre de compromis, entre les diverses versions hébraïque, grecque, latine, syriaque, araméenne et arabe. "Ainsi, apparaît considérable la part humaine dans le texte de l'Ancien Testament. On réalise, sans peine, comment, de version en version, de traduction en traduction, avec toutes les corrections qui en résultent fatalement, le texte original a pu être transformé en plus de deux millénaires". Certes, la Bible elle-même, pourtant révélée et digne de toute confiance, n'est plus "un recueil de livres", mais "une tradition populaire". Il est vrai qu'à la fin du XIIIème siècle avant JC, l'écriture a été employée, pour transmettre et conserver la tradition, mais sans une entière rigueur, même quand il s'agissait des lois; les genres littéraires sont amalgamés, dans chaque livre, parmi les cinq premiers qui forment la Thorah ou la Bible. L'Ancien Testament en est devenu un ensemble disparate ; mais, malgré ce parallélisme, marqué de discordance, entre la Bible et la littérature profane des chansons de geste où le réel se mêle à la légende, nous continuons, nous Musulmans, à croire à la véracité des commandements de Moïse, qu'une synthèse rigoureuse pourrait réintégrer, dans leur contexte original sacré. Concernant les Evangiles notamment, le Révérend Père Roguet publia, en 1973, un livre dans lequel il nota les discordances, les invraisemblances et les erreurs flagrantes dans les diverses versions évangéliques. Dans leur "Synopse des Evangiles", les Révérends Pères Benoît et Boismard, professeurs à l'école biblique de Jérusalem citent "la contradiction, chez Luc, entre son Evangile et les Actes des Apôtres", l'expliquant par un "artifice littéraire". Pourtant Roguet, objectif et réaliste, ne manqua pas de constater la présence, dans ces Evangiles, "de passages obscurs, incompréhensibles, contradictoires, invraisemblables, pouvant aller jusqu'à l'absurdité". La réalité se fait, de plus en plus, jour. Les Evangiles n'ont pas été écrits, comme on le croyait, par les témoins directs de la vie de Jésus. "Après Jésus, le petit groupe des apôtres forma une secte juive fidèle aux observances et au culte du Temple". Le Christianisme paulinien s'ébranla ; pour les Judéo-chrétiens, Paul est un traître. Ce fut dans "cette ambiance de lutte entre communautés" qu'ont été écrits les Evangiles. De 70 (ap. JC) à une période que l'on situe avant (110), vont être produits les Evangiles de Marc, Matthieu, Luc et Jean... Apparus dans la période de lutte intense entre les deux communautés (paulinienne et judéo-chrétienne), ces "écrits de combat", comme les qualifie le Révérend Père Kannengiesser, ont émergé de la multitude des écrits, parus sur Jésus, lorsque le Christianisme constitua son Recueil de textes officiels : le "Canon" qui exclut, comme contraires à l'orthodoxie, tous les autres documents qui ne conviennent pas à la ligne suivie par l'Eglise. Parmi ces documents figure l'Evangile de Barnabé. Dans quelle mesure doit-on accepter l'affirmation du Révérend Père Kannengiesser selon laquelle : "il ne faut plus prendre au pied de la lettre les Evangiles , "écrits de circonstance" ou de "combat", dont les auteurs "consignent par écrit les traditions de leurs communautés sur Jésus? ". Pourtant, le Concile Vatican II précise "qu'on doit trouver dans les Evangiles une transmission fidèle des actes et paroles de Jésus ! Nous avons la conviction que l'Evangile de Matthieu a été réellement, sur plusieurs points, la prolongation de l'Ancien Testament, d'après lequel Jésus se comporte comme le Messie attendu par les Juifs. C'est conforme à la conception coranique, à propos, notamment, de l'apostolat universel du Message de Jésus et de la continuité de la tradition judéo-chrétienne. Mais, il semble, d'après le savant Tricot (dans son Commentaire de la traduction du Nouveau Testament, de 1960), que Matthieu a largement utilisé l'Evangile de Marc qui n'était guère, comme lui d'ailleurs, un disciple de Jésus. Matthieu a pris "de sérieuses libertés avec les textes, insérant des récits incroyables". Le facteur politique a joué pleinement dans ces "insertions" excentriques de Matthieu, soucieux – paraît-il – de demeurer dans la ligne de l'Ancien Testament, s'accommodant avec la communauté judéo-chrétienne, tout en rompant avec le Judaïsme. Quant à Luc, auteur d'une autre version de l'Evangile, il est taxé de "chroniqueur" par l'érudit Culmann et de "vrai romancier" par le Révérend Père Kannengiesser . Païen converti au Christianisme, il omit (comme le constate Culmann) de "reprendre les versets les plus judaïques de Marc, mettant en relief les paroles de Jésus contre l'incrédulité des Juifs : mais, pour certains épisodes, il est en contradiction, avec les autres Evangiles. Quant à l'Evangile de Jean, nettement différent des trois autres, il est qualifié par le Révérend Père Roguet comme "un autre monde" (Initiation à l'Evangile). Il y a, pour Culmann, différence en tout, même dans les perspectives théologiques. L'identité même de Jean est contestée; ce serait un autre Jean (selon Tricot et Roguet); Jean, fils de Zébédée et frère de l'Apôtre Jacques. Quoi qu'il en soit, des additions ultérieures sont manifestes, dans cet Evangile, tel le chapitre 21 (selon Culmann), qui marque maintes discordances avec les autres évangélistes. "L'aperçu général que l'on a donné des Evangiles, suite à l'examen critique des textes, fait ressortir du décousu", un "manque de continuité", et "le reflet de ce que les communautés chrétiennes primitives connaissaient de la vie et du ministère de Jésus et celui de leurs croyances et de leurs conceptions théologiques". Parlant de l'Evangile de Luc, Bucaille refuse d'accepter un texte "déclaré authentique et inspiré par Dieu" (chapitre 3, versets 23-28), précisant bien que "vingt générations seulement ont existé entre le premier homme et Abraham. Ce n'est là, au fond, que "le produit de l'imagination humaine", d'autant plus que toute généalogie masculine n'aura aucun sens pour Jésus, issu de Marie, sans père biologique. Dans un même ordre d'idées, le Prophète Mohammed, ne daigna guère admettre sa propre généalogie, au-dessus – précise-t-il – de l'ancêtre Adnân. Dans un tel domaine objectif, une "Révélation" effective est la seule attestation digne de confiance. Le Prophète Mohammed n'osa, donc, point proclamer ce qui ne lui a été guère révélé, quoique lui tenant bien à cœur. C'est l'inspiration imaginative qui incite Luc à placer 42 noms dans la généalogie de Jésus, entre lui et le Prophète David, alors que Matthieu n'en mentionne que 27. Ce qui frappe, d'autre part, dans l'Evangile de Jean, c'est l'absence du récit de l'institution de l'Eucharistie, pourtant capitale dans la conception catholique de la "consubstantialité", c'est-à-dire l'unité et l'identité de substance entre les trois personnes de la Trinité. Néanmoins, l'Evangile de Jean est le seul à parler du Paraclet. Un tel testament spirituel de Jésus fait défaut chez Matthieu, Marc et Luc. La traduction œcuménique de la Bible, Nouveau Testament, cite des passages sur le Parakletos : " Il (le père) vous donnera un autre Paraclet " (Sourate 14, versets 15-16), " le Paraclet, c'est l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom ". (Verset 26), "si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas à vous, si au contraire je pars, je vous l'enverrai. Et lui, par sa venue, il confondra le monde en matière de péché, de justice et de jugement..." (Evangile selon St Jean ). Pourtant, Barnabas a révélé, dans sa version de la Bible, le nom de ce Paraclet. Né à Chypre, de son vrai nom Josés , Barnabas écrit : "Quel est le nom du Messie que tu mentionnas et comment comprendrons-nous qu'il est venu? Jésus a répondu : "Le nom du Messie est admirable. Quand Allah a créé son âme, Il lui a donné ce nom et Il l'a posé dans la splendeur céleste. Et Il a dit : "J'ai créé le Paradis, l'Univers et de nombreuses créatures en ton égard. Je te les donne comme présents. Celui qui te sanctifie retrouvera Mon bienfait. Celui qui te blasphème sera maudit par Moi. Je l'enverrai au monde, comme Mon Messager. Ta parole sera entièrement la vérité. La terre et le ciel peuvent être anéantis. Mais, ta foi restera toujours éternelle". Son nom sacré est Mohammed. Sur cela, le peuple réuni autour de Jésus, a dit à haute voix : "O Mohammed ! Viens vite pour sauver le monde". Barnabas a écrit une Bible comme les quatre autres Apôtres. Il a enregistré, dans cette Bible, sans faire aucune modification, ce qu'il a entendu ou appris de Jésus. Pendant les premières 300 années de la religion chrétienne, cette Bible était lue avec les autres Bibles. Quand le Concile Oecuménique de Nicée a décidé, en l'an 325 ap. JC, d'abolir toutes les Bibles écrites en langue hébraïque, la Bible de Barnabas aussi a été brûlée. Les autres Bibles ont été traduites en latin ; mais celle de Barnabas a disparu soudainement. Cependant, en 383 ap. JC, le Pape Damasus a gardé un exemplaire de la Bible de Barnabas, qu'il avait obtenu, par hasard, dans la bibliothèque de la papauté. Fra Marino, ami du Pape Sixtus (Fra signifie en italien le frère et le moine), a trouvé la Bible de Barnabas, dans la Bibliothèque où elle a été gardée, jusqu'à l'an 993 de l'hégire (1585 ap. JC). Saint Irénée (130-200), l'un des savants chrétiens, avait déclaré, vers l'an 160, "qu'il y avait un seul Allah et que Jésus n'était pas le fils d'Allah". Saint Paul a voulu introduire la Trinité, inspirée de l'habitude des Romains d'adorer plusieurs dieux. Et, en critiquant Saint Paul, Saint Irénée prenait à témoin la Bible de Barnabas, qui précise qu'il y a un Allah unique. Fra Marino, qui connaissait cette assertion, a lu attentivement cette Bible et l'a traduite en italien, entre les années 1585-1590. Ce manuscrit italien, après avoir maintes fois changé de mains, a été acheté par Cramer, l'un des conseillers du Roi de Prusse. Et, en 1125 de l'hégire (1713 ap. JC), Cramer a fait cadeau de ce précieux manuscrit au Prince Eugène de Savoie (1663-1736), qui jouissait d'une bonne réputation en Europe. Après sa mort, la Bible de Barnabas a été transportée, avec sa Bibliothèque Royale à Vienne (Hofbibliothek), en 1738. Deux Anglais, Mr et Mrs Ragg, ont trouvé, la version italienne de la Bible de Barnabas, dans cette bibliothèque, et l'ont traduite en anglais. Cette traduction anglaise a été imprimée à Oxford en 1325 de l'hégire (1907 ap. JC). Mais, cette traduction a disparu mystérieusement. Seulement, l'une de ces traductions existe au British Museum et une seconde à la Bibliothèque du Congrès Américain à Washington. Le "Concile coranique du Pakistan" a réussi à imprimer, de nouveau, son exemplaire anglais en 1973. Les passages suivants sont cités de ce livre : Dans le chapitre 7, de la Bible de Barnabas, il est dit : "Jésus est très fâché de Petrus qui lui a dit : "Tu es le fils d'Allah". Il l'a grondé. Il lui a dit : "éloigne-toi de moi !. Parce que tu penses aux mauvaises choses et tu veux me faire du mal". Puis, en se tournant vers ses Apôtres, il dit : "Malheur à ceux qui me disent ça ! Parce que Allah m'a ordonné de les maudire". Dans le même chapitre, il est écrit : "Je suis venu à ce monde, pour préparer la voie du Resûl (Messager) d'Allah, qui apportera le salut, la sécurité sur le monde. Mais, vous, soyez attentifs ! Plusieurs faux Prophètes peuvent apparaître, jusqu'à son arrivée. Ma Bible peut être corrompue". Sur la question des Apôtres : "Peux-tu nous indiquer quelques signes sur ce Resûl, que tu dis qu'il viendra?", il a dit : "Ce Resûl viendra après votre temps. Quand il viendra, ma Bible sera corrompue et les vrais Chrétiens ne dépasseront pas trente personnes. Et alors, Allah, ayant pitié des êtres humains, enverra le vrai Messie. Un nuage blanc se trouvera toujours au-dessus de sa tête. Il sera très puissant, il brisera les idoles et punira ceux qui adorent les idoles. Grâce à lui, les hommes connaîtront Allah et le glorifieront. Il se vengera de ceux qui disent que je suis divin...". (Dans le chapitre 136, après avoir présenté l'explication sur l'Enfer, on raconte comment Mohammed sauvera son peuple de l'Enfer). Du chapitre 163 : "Sur la question des Apôtres, quels sont les signes de ce personnage que tu as dit qu'il viendra?", Jésus, avec toute la joie de son cœur, a dit : " Son nom est Mohammed. Quand il viendra, les arbres s'élèveront de la terre, même s'il ne pleuvait pas depuis longtemps. Avec la grâce d'Allah, qu'il leur apportera, les hommes trouveront l'occasion de faire de bonnes choses. La grâce d'Allah tombera sur les hommes, comme de la pluie". Sur les derniers jours de Jésus, la Bible de Barnabas nous donne l'information suivante (chapitre 215-222) : quand les soldats Romains sont entrés dans la maison pour attraper Jésus, les chérubins (les quatre grands anges) : Djebraïl (Gabriel), Israphil (Séraphin), Mikaïl (Michel) et Azraïl (Azrael), en l'embrassant et sortant de la fenêtre, l'ont enlevé au ciel par le commandement d'Allah. Les soldats Romains ont attrapé, au lieu de Jésus, Judas qui les guidait, en lui disant : "Tu es Jésus ! " Malgré tout son refus, ses cris et son imploration, ils l'on emmené, en le traînant jusqu'à la croix et l'ont crucifié. Puis, Jésus est paru à sa mère et à ses Apôtres. Il a dit à Marie : " O mère ! Tu vois que je ne suis pas crucifié. Au lieu de moi, c'est le traître Judas qui a été crucifié et qui mourut ". Dans les encyclopédies européennes, il y a ce renseignement sur la Bible de Barnabas : un manuscrit défini sous le nom de la Bible de Barnabas, est un livre inventé, écrit par un Italien converti à l'Islam au XVéme siècle". Il faut noter que la Bible de Barnabas a été supprimée par excommunication, au 3ème siècle (A, JC), c'est-à-dire, 300 ans avant l'apparition de Mohammed. Il est impossible qu'il soit écrit par une personne qui ne peut pas être musulmane, avant l'avènement de l'Islam. Quant à Fra Marino, qui l'a traduite en italien, il était un moine catholique et nous n'avons aucun document qui suggère qu'il devint musulman. Pour cela, il n'y a pas de raison qu'il ait modifié la traduction. Il ne faut pas oublier, qu'entre les années 300 et 335 après JC, plusieurs personnages importants de religion chrétienne n'avaient pas admis que Jésus soit le fils d'Allah ; et ils avaient soutenu la Bible de Barnabas, pour démontrer que Jésus était un homme comme nous. Le plus important parmi eux est Lucien, Evêque d'Antioche. Mais, plus connu que Lucien, est Arius (250-336) qui est son disciple. Bien qu'Arius ait été excommunié par l'évêque d'Alexandrie, il avait réuni tant de partisans autour de lui, qu'il ne fût pas possible de l'attraper et l'emprisonner. Même la sœur de Constantin, l'Empereur de Byzance, s'est inscrite à la secte des "Arianes", qu'il avait fondée. Après lui, Honorius, qui était pape au temps de Mohammed, avait déclaré que Jésus est seulement un homme et qu'il n'est pas permis de croire à trois Allah. Le pape Honorius, mort en l'an 630, a subi l'anathème du Concile spirituel, réuni à Istanbul en l'an 638, soit huit ans après sa mort. Sozzini, influencé par Camillo qui était un savant mystique Sicilien, s'adressant, en 1547, à Calvin (1509-1564), l'un des plus grands savants français du Christianisme, lui porta un défi, en lui disant, " je ne crois pas à la Trinité " ; et il lui déclara qu'il préférait l'ordre d'Arius et refusait la théorie suivante, qui est un important dogme chrétien : "Le grand péché originel d'Adam que les êtres humains ont créé, pour le rachat de ce premier péché ". F.P. Sozzini, le neveu du précédent a nié définitivement la divinité de Jésus, en publiant un livre en 1562. Sozzini était allé à la ville de Klosterneuburg, en 1578, en Transylvanie, parce que Sigismond, le seigneur de cette contrée, était contre la Trinité. Et là, l'évêque Francis Davie (1510-1579) était aussi foncièrement opposé à la Trinité. Il avait fondé une secte qui la refusa. Ses adeptes étaient appelés "Racoviants", parce que cette secte avait été fondée à Racov, en Pologne.

221- QUESTION : Le bouddhisme est une doctrine contemplative. Quelle est la position de l'Islam ?
221- REPONSE : Le bouddhisme qui n'est pas une véritable religion, est effectivement une doctrine, prônée par Bouddha (560-480 av. JC); c'est une philosophie, basée sur l'Ethique, qui tend à la réalisation d'une sorte de béatitude contemplative où l'initié atteint, dans un stade ultime, l'extinction des illusions qui forment le fond de l'existence de l'individu. Diverses écoles se sont formées, à partir d'un ordre devenu monastique (le sangha), essaimées dans toute l'Asie, surtout au Tibet, en Chine et au Japon , comptant plus de 200 millions d'adeptes. Il semble que le sanskrit, une des langues du Bouddhisme, soit devenu le véhicule littéraire et sacré du Brahmanisme, à base aussi de béatitude et d'illumination contemplative. Il aurait, à notre sens , puisé lors de ses pérégrinations, à travers le soufisme de l'Inde musulmane, certaines motivations afférentes au principe de l'extinction, dans son aspect passif. Deux termes en usage dans le bouddhisme actuel, nous incitent à croire à cette interférence : le mot "nirvana" où la notion d'illumination devient une des motivations de l'extinction ;  il n'est, d'ailleurs, que la transposition de deux termes arabes nour (lumière) et fana (extinction), pour exprimer l'idée de la lumière de l'extinction. L'autre terme est "mahayana" (du mot arabe mo'ayana, c'est à dire vision contemplative). Même dans le soufisme, cette attitude contemplative n'est qu'un stade, dans la phase de l'extinction; le croyant, musulman ou autre, est un homme d'action. Ses actes cultuels, son comportement, sont marqués par l'action ; l'exercice d'un métier est le propre d'un initié idéal. " Dis (proclame le Coran) : agissez et Dieu verra votre action, de même que son Messager et les Croyants ". (Sourate 9, verset 105). L'Islam est donc une religion énergétique où tout élément statique est éliminé.

222- QUESTION : Pouvez-vous nous donner un exemple cultuel qui cristallise ce dynamisme de l'Islam ?
222- REPONSE : La circumambulation qui consiste à tourner sept fois autour de la Kaaba, à la Mecque. Dans cet acte cultuel, nous retrouvons les motivations du trio révélé que nous avons pris comme base du sacré, notamment les deux mobiles rationnel et scientifique. Il s'agit d'un mouvement de rotation, autour d'un centre de convergence de l'Islam universel, marqué par une double empreinte : l'énergétisme résidant entre autres, dans la gamme diatonique musicale et celle de l'arc-en-ciel, avec ses sept couleurs.

223- QUESTION : Y a-t-il en Islam des connaissances secrètes, non révélées par le Prophète (psl) ?
223- REPONSE : Le compagnon Ali, gendre du Prophète (psl) disait : " Mon for intérieur est submergé de connaissance ; je ne trouve personne pouvant en assumer le fardeau ". Ce grand savant, qualifié par le Messager d'Allah, comme le gardien de la " Cité de la science  prophétique ", ne cessait de répéter : " Ne dites aux gens que ce qu'ils peuvent comprendre ". Ainsi, Ali, dépositaire des secrets de la grande gnose de notre Apôtre vénéré, se prévalait d'un savoir infini dont il ne trouva guère un digne porteur. Abou Horéïra, compagnon intime du Prophète (psl), affirme avoir puisé, dans la source des sciences apostoliques, deux sortes de connaissances; il n'est autorisé à en révéler qu'une seule, l'autre demeure un apanage inaccessible, dont la divulgation expose le récalcitrant à la peine capitale. La philosophie rationalisée affirme constamment que les extrêmes se touchent, intimement rapprochés l'un de l'autre; seul un initié est apte à en saisir discursivement cette réalité à deux bouts. C'est dans ce contexte subtil, que le grand Imam Al-Jonéïd, promoteur d'un soufisme sunnite, basé sur une double source coranique et traditioniste , précisait bien que " nul ne pourra atteindre le grade sublime de la Réalité, sans être taxé d'hérésie, par un millier d'hommes véridiques ". Parfois, le relatif confine à l'absolu, répondant aux exigences d'une conformation psychosomatique où émerge le terre-à-terre de la norme humaine. Chaque insufflation divine peut susciter un état, soit de béatitude, soit d'aise et d'espoir, soit de crainte. Les Prophètes vénérés, Jean et Jésus se sont rencontrés un jour, chacun d'eux se trouvait sous l'emprise d'une haute communion appropriée. L'un, mû par l'Attribut de la Domination astucieuse de Dieu qui écrase et annihile, l'autre " actué " par la Généreuse Clémence. Chacun se prévalait de l'Attribut qui l'animait. Deux attitudes superficiellement disparates, mais suscitées, chacune, par l'instant extatique, propre à l'un et à l'autre. Apparemment opposés dans leurs options, les deux Prophètes évoluent, pourtant, dans une étroite corrélation. C'est le cas de Khadir (dit Khidr) avec l'éminent Messager Moïse, semblant, d'après le Coran, moins initié que son interlocuteur qui n'a point dépassé le grade de Saint. Pourtant, Moïse se vit octroyer par Dieu, durant les mille séances qu'il eut, de son vivant, avec Lui, des flots de cognition ineffables. Il ne faut donc guère se fier à certaines disparités externes. L'homme n'est pas toujours tel qu'il paraît l'être.

224- QUESTION : Les Anges sont-il immunisés contre la tentation démoniaque ?
224- REPONSE : Les hommes, quelles que soient leurs confessions, ne résistent guère à la tentation démoniaque. Les Anges, au contact de la perversité humaine, seraient-ils ébranlés ? Allah a voulu les tester, encore une fois, après le premier test où ils ont reçu l'ordre Divin, de se prosterner devant Adam, Satan s'étant seul refusé de le faire, par vanité et gloriole. Allah a donc envoyé, sur terre, Haroût et Maroût, pour les éprouver et démontrer leur immunité, sorte de protection divine contre le péché. Allah est seul infaillible ; mais Il met Ses Elus humains ou angéliques, à l'abri de toute infraction ou violation de Ses prescriptions. " Et quand un Messager leur est envoyé de la part de Dieu " - précise le Coran - confirmant ce qui était avec, voilà qu'un groupe de ceux qui ont reçu le Livre rejette le Livre de Dieu, derrière leur dos, comme s'ils ne savaient pas ". Les démons apprennent aux gens la sorcellerie, ainsi que ce qui a été descendu sur les deux Anges, Haroût et Maroût, à Babel. Ils n'instruisirent personne, sans lui dire auparavant : " Nous ne sommes qu'une tentation, ne deviens pas négateur " (Sourate 2, verset 102).

225- QUESTION : Y a-t-il une raison particulière à ce que Dieu révèle sa religion en langue arabe et spécialement dans le dialecte qoraïchite ?
225- REPONSE : Le Coran a été, certes, révélé en langue arabe, véhicule dialectal spécifiquement Quraychite. La grande fédération Quraychite eele-même, accusait le Prophète d'avoir reçu d'un jeune armurier gréco-romain, l'enseignement de la Bible. A ce sujet, le Coran dit : "Nous savons parfaitement bien qu'ils disent : c'est un être humain et rien d'autre qui l'instruit. La langue de celui auquel ils font allusion est étrangère et celle-ci est une langue arabe, bien claire" (Sourate des Abeilles, verset 3). Le Livre Sacré spécifie, dans une autre Sourate, (Sourate Abraham, verset 4) : "Nous n'avons envoyé de Messager que dans la langue de son peuple, afin qu'il leur expose clairement les choses". La Bible, Ancien Testament, inspirée par Dieu au Peuple juif, est écrit en hébreu, nom donné par la Bible aux Araméens de Harran, qui traversèrent l'Euphrate et s'installèrent à Canaan. Certains prétendent que le véhicule de révélation mosaïque était le hiéroglyphe, signe scriptural de l'ancienne Egypte où vivait le peuple d'Israël, au temps de Moïse. Quant aux Evangiles, Livres de St Matthieu, St Marc, St Luc et St Jean, qui racontaient la vie de Jésus-fils-de-Marie et exposèrent sa doctrine, ils sont écrits en grec, sauf une version primitive où l'Evangile de St. Matthieu fut écrite en araméen. Les Araméens sont des sémitiques nomades de la Mésopotamie du Nord qui, au XIIIème siècle avant Jésus-Christ, formaient, en Syrie et au Liban, de petits Etats, ennemis des Hébreux. Les Araméens furent, alors, asservis par l'Assyrie (terre du Prophète Jonas) et les Achéens ; la langue reste celle de tout le Proche-Orient, au temps du Christ. Les Doriens de l'Asie Mineure, donnèrent à la Grèce ancienne son dialecte, dont le caractère propre à la littérature et au dialecte dorien, est connu sous le nom de " dorisme ", écrit, dit-on, de droite à gauche et portant la même nomenclature alphabétique cananéenne: alfa, bêta (alif, ba, ta). C'est dire qu'il s'agit, toujours, d'une même langue sémitique, comportant des dialectes araméen, cananéen, phénicien, hébreu et arabe, appelés les uns et les autres: groupe sémitique oriental ou nord-occidental. Le sémitique était, ainsi, le seul véhicule des Livres révélés. C'est là, une autre marque de l'union sacrée des Saintes Ecritures.

226- QUESTION : Qu'en est-il du voyage des âmes, au regard du verset 42 de la Sourate 39 ?
226- REPONSE : Le voyage des âmes est décrit dans le Coran (Sourate 39, verset 42), comme suit : " Dieu retire aux êtres leur âme, au moment de leur mort, ainsi qu'à ceux qui ne meurent pas, durant leur sommeil. Il retient l'âme de ceux dont il a arrêté la mort et Il relâche l'autre, pour un délai déterminé d'avance". Au moment de la mort, l'âme quitte le corps, pour rejoindre un monde intermédiaire, le Barzakh (ou isthme) que d'aucuns identifient faussement, au Purgatoire des Chrétiens. La rencontre des esprits des dormeurs avec ceux des morts, est une source du rêve (surtout celui appelé songe prémonitoire, durant lequel le cauchemar est éliminé). Ce voyage miraculeux des âmes dans l'esprit des soufis, lié au récit de l'Ascension Nocturne du Prophète, permet d'envisager un voyage similaire où le dormeur, de par son rang spirituel élevé, peut entrer en contact, non pas seulement avec les morts, mais aussi, avec les anges dans les sphères célestes. L'Ascension du Prophète (psl) est dépeinte également dans le Coran (Sourate 17, Verset 3). Ses péripéties sont décrites dans des hadiths cités par les Sahih de Boukhari, Mouslim et par d'autres, rapportés par les Sonan, plus ou moins authentiques, où abondent certains détails d'origine biblique. Abou Yazid Bistâmy (IIème siècle de l'ère hégirienne), déclare avoir effectué, en rêve, un voyage mystique surnaturel. Des textes chamaniques (magico-religieux), relatent le voyage du grand Chaman Gengis Khan, qui se vit monter au ciel, au XIIIème siècle, sur un cheval gris. La Divine Comédie, élaborée par Dante, entre 1307 et 1321 de l'ère chrétienne, est un poème sacré, récit épique de séjour fait par Dante, à travers les trois régions: l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis. On pense que le poète florentin (1265-1321) eut connaissance des récits concernant l'Ascension Nocturne du Prophète, à travers les traductions faites en 1264, en français et en latin, d'une version espagnole d'un texte arabe. (La version latine est conservée à la Bibliothèque Nationale de Paris  n° 6064). Ainsi, l'eschatologie musulmane, était déjà connue, à l'époque des grands soufis andalous tel Ibn Irabi de Murcie (1165-1240) dont on compare les récits paradisiaques élaborés, dans certains de ses ouvrages, avec ceux de la Divine Comédie.

227- QUESTION : Résidant en France et d'origine française, je suis régulièrement confronté à des offenses scientifiques et à des convictions motivées par un pur matérialisme. La principale étant celle sur laquelle s'oppose fréquemment foi et "science pure", à savoir celle sur les origines humaines. En effet, comme il est difficile, en faisant abstraction des données théologiques, de parler de nos parents Adam et Eve, comment répondre à l'argumentaire de l'évolution, ou tout au moins, des traces de vies (probablement ou non) humaines en Espagne et en France, il y a, à peine 20000 ans, ce qui en somme n'est pas excessivement lointain, sachant que les traces de la civilisation des Atlantes remonterait à 10000 ans avant l'ère chrétienne et que les civilisations nubienne, pré-égyptienne et indienne se situeraient, elles, vers -7000? Evidemment, certains d'entre les prophètes sont apparus à des dates beaucoup plus anciennes tels que Noé, mais cela reste des données religieuses et donc inadmissibles par quelqu'un qui les rejette. J'ai émi une réserve sur le fait qu'éventuellement les traces de vies d'hommes des cavernes ne soient pas humaines pour deux raisons: la première parce qu'il me semble peu probable que deux civilisations cohabitent côte à côte avec une telle différence d'intelligence et de comportement face au monde et à ses représentations symboliques. La deuxième parce que j'ai entendu en l'année 2007 tout à fait par hasard au journal télévisé qu'un anthropologue avait fait parler en Indonésie des habitants, qu'il y a encore peu de temps, des "genres de singes humains" qui descendaient de la montagne un court laps de temps et remontaient sans jamais se mélanger ou communiquer avec la population humaine. Cette espèce a disparu, si ma mémoire est bonne, au 18ème siècle. Voici mes interrogations : je fais confiance à votre érudition pour m'aider dans mon ascension intellectuelle et dans ma compréhension de nos origines. Merci et puisse Dieu vous récompenser par la grâce du Prophète (psl) et de Sidna Shaykh (Paix à eux).
227- REPONSE : La question soulevée constamment, depuis des siècles sur les origines humaines, ne trouve dans les traditions islamiques aucune référence claire. Il n’y a ni dans le Coran, ni dans les hadiths du Prophète (psl) une sérieuse allusion à cette problématique qui demeure ambiguë sous la double optique matérielle et spirituelle. C’est certes, un problème auquel avaient buté certains soufis mi-philosophes, mi-psychiques ; tel Ibn Arabi Al Hatimi qui émit une motivation à ce problème sans argumentation digne de l’envergure de la question. Ibn Arabi, a cru devoir répondre à la question en suggérant la possibilité d’existence avant Adam, notre propre générateur, d’une quarantaine d’Adam qui auraient vécu chacun 4000 ans, sans compter les espaces temporels qui les séparaient. C’est là, naturellement, une éventualité que nous serons censés de mettre de côté pour défaut d’argumentation. Néanmoins, le cheikh Sidi Ahmed Tijani a conforté les propos d’Ibn Arabi, en se référant au texte coranique lui-même, qui affirme qu’Allah avait décidé de faire d’Adam, son Khalife (régent) sur la terre (sourate La Vache, verset 30). Et le cheikh de souligner, pour expliquer le texte qu’avant Adam, les êtres terrestres perpétraient en tant que malfaits des injustices et des meurtres. ALLAH, a, donc, créé Adam, pour mettre fin comme Khalife à ces perturbations (Jawahir Al Maani, P.134). Quant à la solution de Darwin sur l’évolutionnisme, elle a soulevé en son temps beaucoup d’intérêt, mais, demeurant ambiguë et restreinte, elle finit par être repoussée parce que, d’une part elle manque d’authenticité, et d’autre part les raisons plausibles sur lesquelles elle reposait scientifiquement s’avéraient inadmissibles. Entre autres, le carbone 14, qui scientifiquement parlant, est loin de constituer la référence que Darwin et ses sympathisants lui accordaient. D’ailleurs, Darwin n’était pas le seul à émettre de telles options, bien avant lui, le célèbre Razès nous a parlé d’une série d’éléments inhumains, c'est-à-dire des animaux autres que le singe. Hanon, dans son périple a parlé de gorilles qui vivaient dans certaines parties de l’Afrique tel le Gabon, où on a pu détecter des spécimens en 1847. Or, certains au lieu des gorilles, ont parlé des chimpanzés, ou des orangs-outans sortes d’animaux intelligents et sociables considérés comme les plus proches de l’homme. De là, à se demander si les crânes fossilisés qu’on avait retrouvés au Maroc, entre autres, ne seraient pas des restes de gorilles, car rien d’essentiel ne peut les différer d’un véritable homme. En prenant le Maroc comme champs de recherche du premier homme, nous constatons que la plupart des découvertes commencent au début du 20ème siècle et se terminent à sa fin comme ceux du premier homme de Tafoughalt (au Maroc Oriental), et avant eux, ceux de Harhoura et de Sidi Abderrahmane à Anfa. En comparant ces données aux découvertes réalisées en Afrique, on constate qu’ils font remonter l’âge de ces hommes à 300.000 ans pour la région de l’Equateur, à 1 million d’années pour ceux découverts au Tchad, et à 5 millions d’années pour ceux du Kenya, sans parler des Iles du Pacifique où cet âge n’a pas dépassé 7000 ans. On a même comparé certaines spécificités de crânes découverts à Harhoura à celles de certaines régions de Palestine, et ce, pour conforter l’opinion émise par certains historiens à propos des origines orientales du premier homme africain.

228- QUESTION : Quand vous trouvez les fidèles faire la wadifa, par exemple, sur la salatoul fatihi, comment faire pour renter dans la wadifa ?
228- REPONSE : D’après Sidi Larbi Benssayeh dans sa « Boghiat », il y a plusieurs moyens d’entamer la Wadifa ou le wird. Il suffit de l’aborder après la bassmala, en ajoutant la sourate du Coran « Al Fatiha ». On peut en outre commencer par le verset du Coran : « wa ma toukaddimou li anfousikoum min khayrin tajidouhou inda Allahi khayran wa aadam ajra, inna Allaha ghafouroun rajim ».

229- QUESTION : Je suis un disciple tijani (alhamdulilah), et je voudrai avoir une réponse  pour éviter que mon waswas se répande. J’ai eu des waswas au sujet de la tariqa  de Sidi Ahmed Tijani et sa sincérité. Sans jamais accepter ses pensées parfois abjectes et douteuses et les rejeter très fortement sans jamais les exposer à haute voix, en priant Allah de me sauver de ces doutes, de me faire aimer Sidna Cheikh énormément et d’avoir confiance en lui et ces paroles. Cela n'a pas fait sortir de la tariqa? Donc, en gros, je demande si le waswas parfois abject envers le cheikh et la voie, sans accepter ces pensées et doutes et sans jamais les exposer à haute voix en priant Allah d'en être protégé, me fait t'il sortir de la tariqa? Pouvez-vous me renouveler mon pacte, et me donner ainsi votre silsila ?
229- REPONSE : Un jour les compagnons du Prophète Sidna Mohammed (psl) sont venus le voir pour lui faire part de certains doutes qui les rendaient perplexes. Le Prophète (psl) leur demande ce qu'ils sentent en évoquant ces doutes; ils répondirent  qu'ils ressentaient alors une amertume interne, et une crainte féroce qui se cristallise par une excitation psychique. Le Prophète (psl) les rassure en leur précisant que c'est là, une marque de conviction et de foi. En ce qui concerne la tariqa, je ne peux pas vous renouveler le pacte par e-mail. Si vous venez au Maroc, on en parlera.

230- QUESTION : Qu’est- ce c’est que le Latif Al Akbar ?
230- REPONSE : Allatif Al Akbar c'est le latif qui résulte de la multiplication de 129 qui constituent le premier terme du latif multiplié par lui même et le reste également par lui même pour atteindre le latif akbar. Mais, il y a un latif réduit où se concentrent toutes les multiplications. Mais, il faut une autorisation spéciale pour réciter ce latif.

231- QUESTION : En faisant le wird, est ce qu’on peut réciter 50 salatou alanaby et 50 salaatoul fatihi ? Il avait l’intention de faire le wird  avec les 100 salatoul fatihi mais il s’est trompé sur deux salatoul fatihi. Il a récité deux salatou alanaby à leur place. Doit – il faire une réparation ? Si oui comment ?
231- REPONSE : Selon la modalité prescrite par le Sheikh, le mouride aura à choisir entre la fatihi ou une salat plus courte. Au cas où il le fait exprès il faut refaire le wird, sinon il aura à compenser par un ajout de rachat qui est une centaine de istighfâr.

232- QUESTION : J'ai lu une traduction d'un passage du noble livre Jawâhir al-Ma`anî concernant la Qutbaniyyah (le degré de Pôle) de notre maîtresse Fatimah az-Zahra (qu'Allâh l'agrée et nous fasse bénéficier de sa bénédiction). A propos du Pôle (Qutb), notre maître et appui auprès d'Allâh ta`âla, le Shaykh Ahmad Tijânî (qu'Allâh l'agrée) a dit : "He is the most excellent of al the Muslims in every era, apart from any Keys of the Treasures (Maftuh Kunuz) that may exist, for he is superior to them in some respects,, and they are superior to him in some respects." Traduction approchée : "Il, le Pôle  est le plus excellent de tous les musulmans de chaque époque, sauf en ce qui concerne les Clés des Trésors (Mafâtih al-Kunûz), car il leur est supérieur sous certains aspects et ils lui sont supérieurs sous certains aspects." Fin de citation. Source :http://www.dar-sirr.com/forum/viewtopic.php?f=54&t=1743. J'ai lu ailleurs : "Les Connaisseurs d’Allah faisant partie de l’Univers de l’Autorité (‘Alam Al Amr), chacun d’entre eux possède la force de 1000 hommes, la force du Pôle des Pôles est de 1500 hommes ; la force des quatre Pôles de la Singularité (Al Afrad) est de 700 hommes ; et la force des Clefs des Trésors (Mafatih el Kounouz : les 3 chefs des Afrads), chacun d’entre eux possède la force de 2000 hommes." Fin de citation http://www.tidjaniya.com/en-forces_dim_spirit.php. Pourriez-vous m'informer sur d'éventuelles précisions apportées par notre maître Ahmad at-Tijânî (qu'Allâh l'agrée) et ses représentants (qu'Allâh les agrée) ou me transmettre des informations en votre possession à ce sujet ?
232- REPONSE : Concernant les précisions que vous avez demandées à propos du Pôle , des mafatih el kounouz et des forces accordées par Allah aux uns et aux autres , les références sont de deux genres: la 1ère d'ordre théologique et canoniquement doctrinal , est précisée dans des oeuvres de grands doctes de l'Islam, dont Ibn Hajar, commentateur de sahih el Boukhary qui cite certains hadiths en l'occurrence; quant aux doctes soufis , ils sont unanimes à ce sujet; surtout certains comme l'auteur de Rissala al Qouchaïriya , Abdelkarim Ibn Hawazine, cheikh Zerrouq le mouhtassib des soufis et l'imam Ac-chaarany dans ses Tabaqates; leurs sources essentielles  sont certains hadiths reçus spécifiquement par les uns et les autres, et dont certaines ne sont guère authentifiées dans les chaînes ordinaires de transmission; le cas de Lalla Fatima Zahra, est spécial , car elle n'avait jamais connu de menstrues qui constituent pour les autres femmes une des raisons qui empêchent leur accès au stade de qoutbanya; il y a dans les deux sortes de citations, celles qui sont l'assise du comportement de l'initié soufi , pour lequel l'authentification de référence est nécessaire; pour celles concernant certaines donnes où manquent à la fois la source authentique et le mobile discursif , la seule référence en l'occurrence, est la réception par les uns et les autres des cheikhs soufis, de la bouche même du Prophète; ce qui est considéré comme renseignement secret; il y a des hadiths qui ne sont pas apocryphes selon les normes des traditionnistes, mais qui s'intègrent dans les chaînes de transmission spécifiques, entre le Prophète et les cheikhs, de sorte que si le Cheikh Sidi Ahmed Tijani, Pôle des pôles et khalife du Prophète, nous rapporte des renseignements par ce biais, la référence du Cheikh est indubitable;  le Cheikh Sidi Ahmed Tijani  a été toujours considéré par ses contemporains aussi bien au Maroc que dans le  reste du monde islamique, comme une référence digne à elle seule, sans être appuyée par d'autres références; je cite ici le cas du grand imam Badre Eddine Al Hammoumy docte professeur à  la Qaraouyine contemporain du Cheikh ,pourtant non tijani, qui a eu l'occasion de présenter un de ses ouvrages au grand docte Ali el-Mîly professeur à Al Azhar; ce dernier, étonné de voir el Hammoumy se référer au seul dire du Cheikh Tijani,  à propos d'une citation qu'il intègre dans son commentaire d'Al Mourchid Al Mou'ine, Al Hammoumy précise que le Cheikh est considéré, à lui seul, comme  référence authentique; un deuxième cas consiste dans la réunion des plus grands alems du Maroc, lors des études de hadiths sous l'égide du Sultan Moulay Sliman où le cheikh   Tayeb Benkirane, président de ce Conseil Royal, émit quelques propos que le Cheikh Tijani présent refusa d'admettre; le Sultan intervint pour arbitrer, demandant au Cheikh Tijani de lui répliquer;  là, le Cheikh cite pour réfuter, ce qui a été avancé sur ce thème par un des plus grands exégète du Coran, Azzamakhchary; et le Cheikh de préciser encore mieux,  qu'un manuscrit de cet exégète  se trouve dans la bibliothèque de Zarhoun; on apporta,  alors, le texte du manuscrit qui authentifie les propos du Cheikh Tijani; c'est,  pour affirmer si besoin est, que le Cheikh Tijani est considéré à lui seul , dans tous les cas,  comme une référence. Pour information, la traduction en français de larges extraits de Jawahir Al Maâniy, a été incluse dans notre site.

233- QUESTION : Tout d'abord,  je souhaiterais vous remercier,  pour votre site qui est très bien fait,  et qui est une source d'information riche. Dans la rubrique questions-réponses, dans la question 131 sur Dalail Al Khayrat, vous avez nommé le "catalogue tijani" qui est l'ensemble des adhkars autorisés, dans la tariqa par le Prophète Muhammad (sallallahou Alayhi Wa Salam) à Sheikh Ahmed At Tijani . Je pense que cela comporte des adhkars, tel que Hizbul Bahr, Hizb As Sayfi et d'autres, pour lesquels,  il faut l'autorisation d'un moqadem authentique...Je souhaiterais savoir quels sont tous les adhkars constituant ce catalogue tijani, si cela est possible ?
233- REPONSE : Dans votre question concernant le catalogue tijani , c'est-à-dire l'ensemble des litanies, comportant les dhikrs autorisés au Cheikh par le Prophète Sidna Mohammed; ce catalogue ne comporte que les litanies spécifiques à la tariqa, abstraction faite des autres qui ne le sont pas, comme dalâil al khayrât ou ce qui exige une autorisation spéciale comme hisb al bahr ou hisb as-sayfi.

234- QUESTION : Je côtoies un pratiquant de la tariqua Tijania, un musulman salih inchala, cela m'a poussé à chercher à propos de cette tariqa.  Je passe sur les faits de la façon dont les dikrs sont faits, fortement critiquée par les salafistes et que ces derniers signalent que ces pratiques n'ont aucune origine dans la Sounna et la Sira Nabaouia. Ce qui m'a sidéré, c'est le suivant: un salafiste récite que la Zouia Tijania a joué un grand rôle et aidé la colonisation française,  à s'installer en Algérie,  à la fin du 18éme siècle. Il raconte qu'une femme,  dont il a cité le nom a pu infiltrer la Zaouïa, et a pu devenir épouse de son fondateur Sidi Ahmed tijani, puis épouse de son frère sidi Ali, après le décès de Sidi Ahmed. Cette femme est devenue,  de ce fait, adorée par les mourides de la Tariqa au point que ces derniers prenaient la terre, sur laquelle, elle a marché, pour TAYAMON de cette terre. Ce salafiste apporte également que Sidi Ali aurait dit lors d'un discours " qu'il faut aider la France amie de nos cœurs   à s'installer parmi nous" ! et apporte également que cette femme à été médaillée par les autorités coloniales  pour les services qu'elle leur avait rendus. Merci de nous éclairer sur ces dires, Que Dieu nous guide vers le droit chemin.
234- REPONSE : Le vrai soufisme ne se conçoit que par l'attachement indélébile du croyant à la charia rejetant tout ce qui contrarie la pensée mohammadienne. C'est, dans l'ambiance luminescente et irradiante du Prophète (PSL) et de ses compagnons, que les cœurs ont été revivifiés; cela a duré trois siècles; passé les stades d'illumination spontanée, les croyants qui recherchent la transcendance et l'agrément d'Allah, s'armaient  de litanies,  extraites du Coran et du hadith, d'où l'émergence  des doctes invétérés, tels El-Jounaïd et ses collègues, qui s'ingéniaient à proclamer que le soufisme mohammadien n'est autre que la double source de la charia (Coran et hadith). Certaines excentricités apocryphes commencèrent à travestir la pensée salifie, tout le long de l'époque médiévale; mais, le soufisme,  malgré ces fissures demeure un catalyseur, qui incita les Occidentaux et certains autres à réagir contre les confréries, d'autant plus que le mouride tijani,  entre autres,  reçoit de son Moqadem à partir du XVIIIème siècle, le chapelet, symbole d'une double lutte contre les mauvais penchants de l'âme corrompue,  d'une part, et contre l'occupation occidentale, d'autre part. Le grand leader l'Emir Chakib Arsalane, après avoir testé l'apport bénéfique des groupements soufis, il se référa à l'œuvre de certains grands historiens d'Occident, tel G. Bonnet Maury, pour affirmer que "l'Afrique aurait été entièrement islamisée, sans le coup porté par la France à l'influence de la Confrérie Tijani; le fait - dit-il - est comparable à l'élan d'islamisation de l'Europe, arrêté à Poitiers par Charles Martel". A. Lechatelier,  le cite aussi, dans son ouvrage " l'Islam dans l'Afrique occidentale" (p. 189). L’éminent érudit Mohammed Jabir cheikh de l'Université al-Azhar du Caire, souligne dans son commentaire de l'ouvrage d'Al-Ghazali "al-mouqid mina ad-dalâl" (éd. Beyrouth P. 52), que sans la Tarîqa Tijanya en Afrique du Nord, le colonialisme français aurait déchiqueté le dogme de l'Islam dans ces pays. Le Cheikh Tijani, né à Aïn Madi, qui faisait alors, partie d'une province marocaine, en l'an 1150H, commença, dès son jeune âge, à combattre l'occupation turque; dès l'an 1171H - 1757, il fut contraint de s'éloigner de son pays natal, sous les exactions répétées du Bey d'Oran Mohammed ben Otman; âgé de 54 ans le Cheikh continua à être pourchassé par les autorités turques ; il s'installa à Fès, en 1213H -1798. Son influence grandissante, à Aïn Madi et au Sahara oriental,  inquiétait le gouvernement turc,  qui alla jusqu'à imposer un tribut  à Aïn Madi en 1185H- 1785. Après la mort du Cheikh Tijani, en 1230H- 1814, le fils aîné du Cheikh, Sidi Mohammed El-kébir, poursuivit la lutte contre les Turcs. L'administrateur turc de l'Algérie, Mohammed Bey, s'ingénia à détacher Aïn Madi de l'Empire alaouite; le combattant Sidi Mohammed El-kébir, conforté par les adeptes de son père, se dirigea vers Al-ouarss (Mascara), au Sahara marocain,  pour engager contre l'envahisseur turc, une bataille acharnée,  qui lui fut fatale, ainsi que trois cents de ses compagnons. Son frère Mohammed El-habib,  qui était en pèlerinage, rejoignit Aïn Madi où un autre administrateur turc, préfet d'Oran, avait déjà mis la main sur quelques quatre cents  habitants de la région de Laghouat et les a incarcérés; le célèbre combattant l'émir Abdelkader Al-jaza'iri, en lutte contre les français, voulut alors,  faire de Aïn Madi un centre de ralliement de ses troupes; Mohammed El-habib, en tant que citoyen marocain, fournit à l'émir armes et subventions, le soutenant contre sa guerre sainte contre les Français, venant ainsi à Aïn Madi, pour participer effectivement à la lutte. Mais, le 28 rabi'e de l'année 1238H - 1822, l'émir profitant du martyr de Sidi Mohammed El-kébir, assiégea  Aïn Madi que défendait le chérif et toute la population; les deux parties s'entendirent alors,  pour un recul de huit  miles ( 12,5 km), en deçà de la petite forteresse; la famille tijani demeure donc, comme elle l'était dans son fief ancestral. La France, qui occupait alors, la capitale avec la région d'Oran, reconnut à l'émir (conformément aux traités de 1834 et de 1837) son autorité sur les deux tiers du pays; Sidi Mohammed El-Habib, se sentant engagé par l'acte d'allégeance vis-à-vis d’émir el-mouminine,  Sultan du Maroc, et trahi par l'émir, lui refusa toute aide (une correspondance tenue dans les archives de Aïn madi atteste ces faits selon "touhfat azzâ-ir" de Mohammed ben Abdelkader Al-jaza'iri ,  éd.  Beyrout 1964); la zaouïa Khamlichiya du Rif, dut, elle-aussi,  interrompre toute subvention; isolé, l'émir reprit la lutte en 1839, grâce au soutien du roi du Maroc et des deux zaouïas Tijaniya et Khamlichiya; mais,  en 1843, l'émir , vaincu par le duc d'Aumale, se réfugia au Maroc; le souverain marocain , défait lui aussi un an plus tard (1844) dans la bataille d'Isly, l'émir finit par se rendre en 1847. Sur ces entre-faits, le chérif Sidi Mohammed El-habib mourut en 1269H - 1852, le fils de l'émir, Mohammed ben Abdelkader, lui rendit un vibrant hommage, pour le comportement fraternel,  dont il fit preuve,  à l'égard  de l’émir, continuant à défier les envahisseurs français. Le chérif Sidi Mohammed El-habib laissa deux enfants : Sidi Ahmed Ammar et Sidi Mohammed El-Bachir (non Ali) que l'occupant français ne cessa de provoquer, les refoulant tous les deux en France; auparavant,  Sidi Ahmed Ammar, âgé de 16 ans était tenu toute une année en résidence forcée à Alger; il s'attacha,  en France,  à la jeune Aurélie, qu'il épousa selon les normes de l'Islam devant un juge tunisien (se référer à "la Tijaniya" du Pr Benbdallah p.121 qui résume tout ce qui concerne cette jeune fille, devenue fervente croyante, et détachée de tous les fatras décousus dont on l'accuse). L'étau se serrait, alors,  autour du jeune Tijani Sidi Ahmed Ammar qui est le petit fils de notre grand Cheikh Tijani, et non lui-même. La France,  était alors,  menacée en Afrique occidentale par l'intervention d'un frère tijani, le sultan Si Omar El-fouty, qui s'attaqua à l'occupant français Faidherbe (1854-1865). Toute l'Afrique (nord et ouest) est, ainsi, contre la France. Quant à votre deuxième question elle concerne les propos de louange qu'aurait prononcés en hommage,  à la France, le chérif Sidi Mohammed El-Kabir,  fils de Sidi El-Bachir et petit fils du grand Cheikh. La revue arabe Al-Fath,  dirigée par El-khatib au Caire avait publié le texte d'un discours que son correspondant Fahmi Safouane,  avait extrait d'une revue française, qui fit état d'une cérémonie organisée sous l'égide du colonel français, responsable de la partie occupée de l'Algérie, du temps même de l'émir Abdelkader Al-Jazairi; c'est lors,  de cette cérémonie que fut prononcée le pseudo discours par Sidi Mohammed El-kébir; or,  celui-ci est le fils de Sidi El-Bachir,  qui a combattu la France, laquelle l'a incarcéré,  pendant sept ans; Sidi Mohammed El-Kébir,  dans cette période n'était pas encore né, comme le fait remarquer le docte égyptien Sidi Mohammed El-Hafid,  cheikh de la confrérie Tijanie  en Egypte, qui se vit alors dans l'obligation de contacter le chérif Sidi Mohammed El-kébir, pour s'informer sur la réalité de ce fait. Le chérif  fut catégorique dans sa réponse, et  précisa qu'il avait dépêché à la revue arabe, par l'intermédiaire de sidi Mohammed El-Hafid, un message,  niant l'existence de tout discours et la participation même à cette cérémonie dont il n'en a eu connaissance que suite à la publication de la revue; cette revue a publié la lettre de désaveu,  que lui envoya Sidi Mohammed El-kébir; la revue al-fath,  dut alors, reconnaître que le discours n'avait pas été prononcé par Sidi Mohammed El-kébir lui-même mais par une autre personne en langue française , prétendant le faire au nom du Chérif,  qui réitéra sa dénonciation, affirmant n'avoir délégué  personne,  pour le représenter; le docte égyptien dénonça,  à son tour dan son ouvrage "al-intissaf" (éd. du Caire 1352H - 1932)  tous ces faits,  dont le caractère mensonger s'accuse,  nettement par les flagrantes contradictions qui font de Sidi Ahmed Ammar, le véritable grand Cheikh Tijani de Fès , et qui confond Sidi El-Bachir avec Sidi Mohammed El-Kabir,  auquel il donne le faux nom d'Ali.

235- QUESTION : Je lis la Wadifa actuellement (la perle de perfection) , et j'ai la chance d'avoir acheté il y a un an livre dont le titre Íá ÃÞÝÇá ÌæåÑÉ ÇáßãÇá qui l'explique très bien. En ce qui me concerne je la trouve très forte, j'ai mal à la tête lorsque je l'utilise. J'ai senti qu'il a les sens de livre de  lumières dont j'ai eu la vision avant que vous me l'ayez autorisé. Est ce que je suis autorisé à la conseiller à mes amis qui récitent déjà le wird tijani ?
235- REPONSE : La récitation de la jawhara a un grand effet, dont vous pourrez en assumer le fardeau, par deux moyens: d'une part s'ingénier avec persévérance à se purifier, et d'autre part, profiter de la présence simulée du Cheikh en compagnie du prieur, pour vous étayer par son flux à en bien assumer les effets. Concernant la seconde question: vous devez  conseiller à vos amis tijanis de suivre avec constance le même comportement.

236- QUESTION : Je voudrais savoir s'il y a une photo authentique de Mawlana Cheikh Ahmed Tijani, et si oui je voudrais me la procurer ?
236- REPONSE : Il ne peut exister de photographie du Cheikh  Sidi Ahmed Tijani : il a décédé en 1230H, alors que les premières photo remontent à 1840 correspondant à 1255H. Mais, il existe une photo de Sidi Ahmed Ammar Tijani, un petit fils du Cheikh, disponible dans certains sites de la tariqa.

237- QUESTION : J'aimerai connaitre la véritable cause de l'abrogation de la jawaharatoul kamel de 11 à 12. Notre maitre Cheikh Ahmad Tijani(ra) a dit : je suis le maitre de  la sainteté de Qaf à Qaf. (Ifada Ahmediya), que signifie  cette phrase ? Et la deuxième phrase : "Allah m'a donné dans le paradis le rang des Quarante messagers. Et cela n'a jamais été donné à quelqu'un d'autre. "(Kunnash de Sidi al-Haj Ali Harazem) que signifie également cette phrase?. Egalement, qu’est ce que les sciences mohammadiennes ? Les sciences Mohammadiennes (al-'Ulum al-Mohammediya) sont au nombre de 111. Chaque science contient 111.000 unités et chaque unité contient en fait 111.000 sous-sciences. Celui qui obtient une   science  Mohammadienne  obtient  les sciences de la première génération à la dernière génération. Le plus complet des Saints  Mawlana ibn Abdessalam Mashish, [Moulay al-Jilani Abdellqadir et Sidi Ibn Arabi al-Hatimi], ont obtenu 72 sciences Mohammadiennes. Quant à Sidi Abul Hassan Shadhili, il en a obtenu 71. Le chérif Sidi Mohammed Ibn Mishri dit alors: «Le Cheikh Tijani Abil Abbas (qu'Allah soit satisfait de lui) nous a informés qu'il avait demandé au Maître de l'Univers (que la paix et bénédiction soient sur lui) de lui apprendre toutes les 111 sciences Mohammadiennes, et le Prophète (psl)les lui a  garantie. Et c'est est une  des plus grandes particularités du Cheikh (qu'Allah soit satisfait de lui).
237- REPONSE : Le nombre des unités de la litanie « jawharat al kamal » a été rehaussé de onze à douze grains à chaque wadhifa (dhikr collectif de la Tijanya). Le Cheikh n’a pas cru devoir motiver ce genre de mutation qui peut relever de plusieurs raisons dont certaines d’ordre psychique ou foncièrement spirituel. Ce genre de changement dépend parfois de l’état conjoncturel de chacune des manifestations des Noms et Attributs Divins chez l’initié. Le Cheikh Tijani a dû réduire le nombre des unités de son wird (litanie quotidienne) dans la période entre l’an 1200 et 1204 de l’hégire, pour ne réciter la haïlala avec l’istighfar qu’une fois l’initié entièrement dégagé de ses impuretés , pour devenir digne de réciter cette haïlala « il n’y a de Dieu qu’Allah » , considérée par le Prophète comme le meilleur des dhikrs ; le fait dépend du principe de la Takhlya avant la Tahlya , c’est-à-dire le dégagement des impuretés par une dépuration adéquate de l’initié.

Seconde question : Le Cheikh s’est prévalu d’une Sainteté dont l’exhaustivité s’étend de Qaf à Qaf, c’est-à-dire de l’extrême bout du Cosmos à l’autre ; il a été doté par Allah, dans le Paradis, du rang des Prophètes (et non des Messagers, c’est-à-dire Rossol, comme il est dit dans la question), la différence entre les deux, est que le Prophète demeure assujetti à l’Autorité spirituelle du Rassoul, en tant que Messager, qui lui est antérieur. Ce genre de don est un simple privilège, qui n’implique aucune suprématie, comme c’est le cas habituel dans de tels états. Le grand Cheikh Moulay Abdelkader  Jilani avait atteint  le même degré. Le fait est corroboré dans plusieurs hadiths  du Messager  Sidna Mohammed ; d’ailleurs, le Cheikh lui-même qui compara les compagnons du Prophète (à plus forte raison les prophètes) aux plus grands Pôles, souligne que le compagnon est tel un faucon qui maîtrise l’air, alors que le plus grand des Pôles ne dépasse guère la situation d’une simple tortue, dans son élan très limité.

3ème question : L’Imam Malik cite dans son « Mouattah » un hadith rapporté par Abdallah ibn Omar, ainsi que le grand Recueil de Tabarany, tous deux précisent que la pondération (ou la mesure) l’équilibre et la haute dignité constituent une des vingt cinq parties de la Prophétie, ce qui veut dire que le moumin qu’Allah dote de ces caractères est considéré comme ayant atteint certains rangs des Prophètes, alors qu’il en est bien loin. D’autres hadiths (propos authentiques du Prophète) sont rapportés par les Recueils de la Sounna dont ceux-ci:

- Le Prophète dit : Allah m’a autorisé à profiter de ce qu’il n’a pas permis aux Messagers Moïse et Haroun , tels les butins appropriés dans les batailles contre les polythéistes ; la communauté mohammadienne fut dotée des mêmes dons;

- Au Paradis, la Communauté Mohammadienne se présente comme témoins des actes des autres communautés qui lui sont antérieures;

- Allah a donné en exhaustivité à Sidna Mohammed cinq privilèges qu’il n’a pas octroyés aux Prophètes et Messagers, dont le fait qu’Il a considéré la terre, toute entière comme mosquée pure et digne d’être maison d’Allah;

- Le Prophète dit : ceux qui s’aiment entre eux par amour d’Allah, le Jour du Jugement accèdent seuls à des chaires de divine lumière, ce qui n’est pas accordé aux Envoyés d’Allah.

De sa part, l’Imam Assouyouty cite dans son ouvrage (al-itqan  sur les Sciences du Coran) , le hadith rapporté par Abou-Daoud  et d’autres , de Omar ibn Al-khattab (Agrément d’Allah sur lui) citant les propos du Messager (Salutations d’Allah sur lui) : ‘’il en est parmi les fidèles d’Allah, des gens qui ne sont ni Prophètes, ni martyrs , que les  Prophètes et les martyrs jalousent, le jour du Jugement, en raison de leur privilège auprès d’Allah’’ , et les compagnons du Messager de lui demander qui sont-ils ; il répondit : ce sont des gens qui se sont aimés par amour d’Allah , sans avoir entre eux de liens de parenté , ni d’intérêts financiers ; je jure, par Allah que leurs visages sont tout luminescence ,qu’ils sont baignés de lumière et qu’ils  ne sont nullement touchés par les craintes et les attristements que connaitront les gens’’. Des hadiths analogues sont rapportés également par Abou Hourayra, Jabir ibn Abdallah  et Mardououih.

4ème question : Il est cité dans la 1ère partie du chapitre « certains hauts degrés de sidna Cheikh.. » que l’un de ses grands avantages  est qu’il a acquis toutes les sciences Mohammadiennes qui sont au nombre de cent onze milles sciences, chacune  comprenant soixante douze sous-sciences ; et les Saints ayant atteint la plénitude du degré, acquièrent  ces sciences, comme Sidna Cheikh (agrément d’Allah sur lui). On retrouve dans les ouvrages « tanbih al-aghbyae » et   « adhourrou al mandhoum » se rapportant aux Sciences du Coran, l’existence de quelques trois mille sciences ; les Sciences d’Allah étant incommensurables,  et dont Il attribue ce qu’Il veut à qui Il veut.

238- QUESTION : Je me posais cette question sur la relation entre Dieu et Son Prophète Jésus : Comment un Envoyé de Dieu pouvait-il clamer qu’il était le fils de Dieu, alors que Dieu ne peut pas avoir de progéniture ? Merci pour votre réponse et pour le plaisir que m’apporte la lecture de vos ouvrages.
238- REPONSE : Cette divination de Jésus a suscité diverses réactions, depuis les premières décennies de l’ère chrétienne. La problématique est toujours plénière, car irrationnelle. De nos jours, une certaine Eva, savante chrétienne, qui avait adopté l’Islam, était vivement secouée par cette hérétique prétention. Décédée, il y a à peine une décennie, elle dût se déplacer  des centres de recherche de Mme Pasteur, à Paris, vers Athènes, car le grec fut la langue de révélation de l’Evangile. Elle se rendit vivement compte,  comme elle me l’a affirmé elle-même, après quatre ans de contacts avec les milieux ecclésiastiques et autres, que le peuple hellénique fait encore usage des termes fils et fille, pour désigner les divers serviteurs, en tous ménages. Les mêmes termes sont encore employés, dans d’autres pays, et, notamment au Maroc, avec la même signification. Toute confusion est donc à écarter  entre les mots évangéliques fils et serviteur de Dieu, synonymes manifestes, depuis les origines.

239- QUESTION : Est-il permis de  demander à un maitre tijani, (si possible et si cela n'outrepasse pas les règles de bienséance) de faire un dou'a de guérison dans cette vie pour une personne ? (il est dit par certains que le dou'a est inclus dans le qadar) ?
239- REPONSE : En réponse à votre question, je tiens à vous souligner que tout doua' de guérison ou autre n'est qu'une adresse à Allah l'Unique Protecteur et Guérisseur. Le fait n'est guère contradictoire avec le concept du qadar tel qu'il est dans le Coran, comme un simple acte à double sens positif et négatif.
En effet tout en  concevant  le qadar comme actuation, dans un certain sens, il l'est également dans l'autre sens, selon la conception Coranique, qui nous incite à s’activer quel que soit le mobile. Le Prophète lui-même a étoffé cette conception dans maints hadiths où le Messager d'Allah, nous incite à nous demander, à juste titre, quel est le véritable promoteur de la fatalité. N'est-il pas Allah dans les deux cas? Et, c'est pourquoi aussi le Prophète Sidna Mohammed, entrant un jour dans la mosquée, entendit ses compagnons se concerter sur le qadar. Il quitta immédiatement l'oratoire. Le Khalife Omar ibn Al-khattab analysant l'effet du qadar dans les deux sens, ne manqua pas de citer comme exemple deux chameaux, l'un dans un terrain stérile et l'autre dans un terrain fécond. Les deux ne sont-ils pas sous l'effet du qadar ?.

240- QUESTION : Quel est le concept de la Himma dans la tariqa tijania ?
240- REPONSE : La ‘’himma’’ a été définie dans une analyse exhaustive par le Cheikh Sidi Ahmed Tijani (Jawaheer Almaâny T 1 p. 89 éd. dar al-fikr , avec en marge les Rimah d’El-Fawty), où il nous décrit en détail,  les propriétés et caractéristiques de la « himma », que le Cheikh ne manque guère de la citer, en liaison avec la qualité d’el-hazm (résolution ou détermination),   en précisant bien que la « himma» résolue , c’est-à-dire une volonté étayée par une résolution ferme , imperturbable et dégagée de toute velléité personnelle – constitue seule l’assise inébranlable  d’un alignement,  avec la Haute Volonté d’Allah , condition, sine qua non, de toute Proximité de la Sublime Présence Divine. Le subconscient du croyant initié, est alors, foncièrement étayé par un altruisme déterminé, agissant, serein et dépourvu de tout égoïsme. C’est là le cas, comme dit le hadith des « abdals » dont la générosité d’âme est la marque spécifique, et dont le célibat ne touche en rien la chasteté. Citons en tête de ces « abdâl » le renommé élu d’Allah, dont le tombeau est à Salé, Sidi Ahmed Ben Achir (huitième siècle de l’hégire), qui a rejeté ce bas monde et choisi l’isolement au point de refuser de rencontrer l’émir de l’époque Abou Inan Almariny
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241- QUESTION : Un shiite peut-il devenir tijani? C'est une question qui effectivement posée de la sorte ne conduit pas à une réponse réfléchie et mesurée, mais c'est un cas qui existe,  et que j'ai eu à rencontrer en Europe.  Le rite en lui même n'est point ici un sujet de  discorde mais étant donné que la tarîqa at-Tijaniya est sunnite et qu’elle peut être  transmise à toute personne désirant s'affilier à cet ordre soufi, homme ou femme, obéissant ou désobéissant, autonome ou esclave, le shiite ne saurait être une  exception.
241- REPONSE : Quant au désir de certains musulmans chiites d’adhérer à une des confréries sunnites , telle la confrérie tijanie, la chose n’est pas impossible, la condition essentielle étant l’attachement à la sunna, en se conformant ainsi à la conduite des imams chiites eux-mêmes, sur lesquels on rapporte de source sûre,  qu’ils se référaient aux hadiths authentiques de Bokhari , Mouslim, et autres, ajoutant foi ainsi aux guides sunnites et à leurs citations, et ce par respect et révérence à l’égard de tous les musulmans, compagnons du Prophète et autres, sans s’arrêter sur des détails formalistes transmis par les imams de l’Islam à travers les époques et les pays. Ainsi donc, le chiite attaché à la sunna, ne diffère d’aucun autre croyant musulman dans ses comportements   et appartenances. Ceci dit, il faudrait absolument  que le candidat chiite à la tarîqa, désavoue certains principes chiites, permettant de se réfugier dans la dissimulation illicite (taqiya) et dans l’usage de faux, comme ce qui est  assigné à Sidna Jaâfar As-sâdiq (la taqiya fait partie de ma religion et celle de mes ancêtres, et celui qui n’a pas la taqiya n’a pas de foi) et (les neuf dixième de la religion sont de la taqiya) ; alors que si les neuf dixième de la religion faisaient partie de la taqiya, le Prophète SASL n’aurait pas enduré toutes les sortes de perniciosités de la part des mécréants Quraychites en leur faisant état  de la vérité, et en les appelant à rejeter l’idolâtrie et à adopter le monothéisme, et au lieu de cela, il se serait réfugié toute sa vie dans la dissimulation et l’adulation. De même que le chiite  devrait désavouer le principe de dédier la imamat  islamique (souveraineté religieuse et temporelle de droit divin, dite imamiya)  à Sidna Ali Ibn Abi Talib et à ses descendants, en se référant à une parole non authentique du Prophète où il aurait déclaré que cette imamat  reviendrait après lui  à Sidna Ali Ibn Abi Talib, avec l’immunité de l’erreur que les chiites  y attachent, en contradiction aux termes du Coran et de la Sunna, et aux pratiques des musulmans. Ce chiite devrait également  désavouer l’autorisation du mariage purement charnel et temporel (dit al-mout-â), et la prohibition du mariage avec les gens du Livre, et autres concepts analogues
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242- QUESTION : Il faut se rendre à l'évidence que l'internet a porté préjudice à la culture de la lecture heureusement que jusqu'à ce jour, beaucoup résistent, restant attachés à cette passion et cette intimité qui  prend forme chaque fois que le lecteur transcende l'écrit pour vivre l'évènement. Donc la lecture d'un livre volumineux de nos jours, pour un jeune n'est pas chose courante, par contre les revues ou magazines sont adéquats à la mentalité de  l'homme d'aujourd'hui. J'espère que bientôt, une revue Tijani (MAJALA) verra le jour, et s'imposera dans notre espace culturel, prenant le pas à la célèbre TARIQ EL HAQ de  l'érudit, Seydi Mohamed el Hafez el Misri qu'Allah en soit satisfait.
242- REPONSE : Quant à l’émission d’une revue à l’exemple de « Tariq al-Haq » que publiait le vénéré alem Mohammed Al-Hafidh l’Egyptien, il y a certes obligation de le faire, seulement cela exige une spécialisation et des moyens pour que la revue soit d’un niveau convenable, à l’exemple de la revue « Daewat al-Haq » ; nous estimons cependant que ce qui est pressant actuellement, c’est de se suffire avec les nouveaux moyens pratiques, consistant à utiliser les sites internet permettant de se mettre en liaison permanente avec le monde entier, ce qui a d’ailleurs poussé le vénéré Professeur fils de Sidi Mohammed Al-hafidh, après s’être vu dans l’obligation d’arrêter la publication de la revue après le décès de son célèbre fondateur en 1978, à recourir à la création d’un site internet spécifique très intéressant, qui a rendu la possibilité de communiquer directement et en continu avec les confrères tijanis et autres. De notre part, nous avons emprunté la même voie en ouvrant l’accès à travers notre site internet aux réponses à toutes les questions qui nous parviennent de par le monde concernant l’islam en général, et la tarîqa tijaniya en particulier ; et surtout avec les réponses multilingues (arabe, français, anglais), que nous regroupons par centaines dans des publications périodiques distribuées gratuitement dans divers pays selon la langue utilisée ; et nous assurons ainsi l’intercommunication avec les lecteurs pour réaliser davantage d’intérêt et de clarté
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243- QUESTION : Nombreux, ceux qui se posent la question, qui décidément est toujours d'actualité. Le don d'organes est il permis par l'Islam? Sachant que la vie tient une place importante  dans notre religion. Est-il permis à une autre personne, même si cette dernière se trouve  être un parent proche d'une personne décédée, de permettre aux médecins de disposer des   organes du défunt, même si le but est de sauver la vie d'une tierce personne? Doit-on considérer cela de la même façon qu'un don de sang? La personne malade et condamnée,  peut-elle faire don de ses organes une fois décédée?.
243- REPONSE : La transplantation d’organes entre les êtres humains a suscité  beaucoup de polémique eu égard à sa conformité au dogme islamique. En fait, toute prohibition  doit être fondée sur des conditions qui peuvent l’annihiler en tout ou partie, sous réserve des précautions à prendre, relatives au bien-fondé de la finalité de la charia à partir du Coran et de la Sunna , car il n’est point valable de s’en écarter en permettant l’illicite, que pour des raisons majeures autorisées par la charia. Et par  souci d’investigation et de certitude concernant le bien-fondé de la finalité de la charia, nous présentons ci-après des cas que peut rencontrer le croyant à notre époque, pouvant le rendre perplexe quant à la recherche de ce qui n’est point contraire à la charia. A priori, les intérêts des vivants prévalent sur  le respect des morts, et la question est de savoir s’il est permis de transplanter des organes à  des personnes vivantes ou mortes, vers des malades désespérés ou simplement incurables, sans cette transplantation,  surtout si nous considérons qu’il est du respect des finalités de la charia de lever la contrainte tout en conciliant l’intérêt général et la requête de la facilité en toutes choses, conformément à la tradition Mohammadienne stipulant que le Prophète (pssl), lorsqu’il avait le choix entre deux actions, il donnait sa préférence à la plus facile tant qu’elle n’est pas entachée de péché. Il va de soi que les organes d’un croyant ne peuvent faire l’objet de don, qu’avec son agrément, ou avec le consentement de ses proches après sa mort, s’il s’avère que l’opération est profitable au sujet receveur de la transplantation ; et on cite à ce sujet le cas du rein ou de la cornée de l’œil. Ainsi donc le don d’organes est tout à fait licite en cas de nécessité, sans qu’il y ait danger pour le donateur, et à condition qu’il y ait une forte  présomption médicale pour la réussite et l’efficacité de l’opération. Et à mon sens on ne devrait pas exiger que la personne destinataire du don d’organe  soit croyante ou des gens du livre, en raison de l’obligation de charité et de bienveillance pour tout mécréant non combattant et non en alliance ; ainsi s’il s’avère que la vie du mécréant peut être sauvée , sans qu’il y ait de danger pour le musulman donateur, il n’y a aucun mal à cela. Et comme aspects de la compassion du Prophète (pssl) à l’égard du mécréant, nous citons le cas de son opposition à l’extraction des incisives de Souhaïl Ibn-Amr, lorsqu’il fut prisonnier, alors qu’il faisait des satires à son encontre et soulevait les mécréants à le combattre, et ce en disant :« je crains que si je le défigure, Allah me fasse de même » ; et également lorsqu’il se leva , (pssl), au passage des funérailles d’un dhimmi (gens du Livre), et répondit à la remarque qu’on lui fit : c’est un juif, « n’est-ce pas un être humain ?».

Dans ce domaine, on doit observer les principes suivants: 

- Ce qui s’impose par nécessité, doit être appliqué à la juste mesure, sans débordement, comme dans les cas de licéité;

- Il est permis d’utiliser les prothèses  de la main, du pied, ou des dents;

- La transfusion sanguine est autorisée pour les besoins de guérison, en dépit de l’impureté du sang;

- L’usage de l’anesthésie est autorisé pour les opérations chirurgicales, de même que celui des analgésiques pour apaiser les douleurs occasionnelles ou chroniques, tout en essayant toutefois dans la mesure du possible, de ne pas s’y adonner, et de ne pas tomber dans l’accoutumance.

244- QUESTION : En Occident, pour pouvoir acheter une maison ou une voiture par exemple, vous êtes appelés à faire des prêts, ou de payer par traites. Ces paiements échelonnés se font avec en plus, un intérêt dont bénéficie le prêteur, que ce soit un individu ou un organisme. Ces opérations ne sont possibles qu'en échange d'un taux d'intérêt. Hélas le système bancaire est ainsi structuré.  Que peut-on faire pour éviter la Riba?.
244- REPONSE : En ce qui concerne les emprunts avec intérêt auprès des banques, la prohibition est indiscutable, conformément aux textes coraniques : « O vous qui croyez ! Craignez votre Seigneur et renoncez à tout reliquat d’intérêt usuraire, si vous êtes des croyants sincères ! [279] Et si vous ne le faites pas, attendez-vous à une guerre de la part de Dieu et de Son Prophète. Mais si vous vous repentez, vos capitaux vous resteront acquis. Ainsi, vous ne léserez personne et vous ne serez point lésés ». Quant au pseudo-emprunt s’intégrant dans la vente à paiements échelonnés avec majoration du prix de vente au comptant, du fait que la livraison est anticipée sur le règlement, qu’on désigne par le terme « as-salam » , il est tout à fait licite par référence au verset : " Dieu a permis la vente et a interdit l’usure "  (sourate al-baqara v.275) , à moins que la vente ne comporte des conditions  non autorisées par la charia. De même que le cas où le vendeur cède sa marchandise au comptant à un prix inférieur à celui de la vente dite par  « as-salam », du fait que la livraison est reportée et le règlement immédiat. Ces cas de figure sont autorisés à l’unanimité.

A titre d’exemple, la vente à paiements échelonnés, pour l’acquisition d’une voiture ou d’un logement, à un prix supérieur au prix au comptant, est licite, sans recours à l’usure. La pratique de la vente tout à fait licite à un prix majoré,  était chose courante chez nous au Maroc, sous le rite malékite, et avait  l’apparence d’un prêt à intérêt, du fait que le croyant achetait d’un commerçant une marchandise à un prix supérieur à son prix courant, en prenait livraison pour la revendre sur le marché à un prix inférieur ; l’intérêt pour l’acheteur était de disposer immédiatement d’une somme d’argent, en dépit de la différence des prix de la marchandise entre l’achat et la vente ; mais ce type de transaction est conditionné essentiellement par la vente de la marchandise à une personne autre que le premier vendeur, autrement il y aurait une usure dissimulée, sans qu’il y ait réellement opération de vente, et surtout si le vendeur achète sa marchandise à un prix inférieur ; c’est qu’on appelle la « ‘ïna », tel que cité par le hadith rapporté par Ibn-Omar dans les sounan d’Ibn-Daoud :j’ai entendu le Prophète (pssl) dire : « si vous pratiquez la vente par la « ‘ïna », si vous vous préoccupez des labours et des plantations au détriment de la guerre sainte, Allah déversera son opprobre inaliénable jusqu’à vous réintégriez votre religion’’.

Une autre transaction analogue est le leasing, qui est une sorte de location assortie d’une option d’achat au terme du contrat. Exemple en est l’achat d’une voiture ou d’un magasin ou autre, par l’intermédiaire d’une société de leasing qui procède à l’achat de la marchandise , et engage avec le client un contrat de location à un prix déterminé et pendant une période déterminée au terme de laquelle l’emprunteur a le choix entre l’appropriation de la marchandise moyennant un montant fixé à l’avance, et sa restitution à l’entreprise après son exploitation durant le contrat. Ce type de convention incluant la majoration du prix d’origine est analogue au cas précédent et ne présente aucune gêne.

Il y a un certain temps, le leasing était encouragé chez nous au Maroc, soit par la remise de l’intérêt par les banques, soit par la remise de la taxe sur la valeur ajoutée par l’autorité financière.  Un hadith authentique rapporté par Ahmed et Abi-Daoud, que le Prophète ayant  ordonné à Abdallah ibn Amr ibn Al’âss AASE d’équiper une armée, et il achetait le chameau au prix de deux avec délai ; et il est clair que ce cas fait partie des situations obligées,  surtout qu’il s’agit d’armement pour le jihad. La majoration du prix peut être également  à titre de geste de générosité, tel qu’il est rapporté dans plusieurs traditions sunnites mohammadiennes. Dans tout cela  il y a prise en compte des objectifs islamiques, stipulés par la charia en termes de fixation du prix, du délai, des versements, à l’exclusion de toute pénalité prohibée par le Coran, et la disposition de la marchandise chez le vendeur, par référence au hadith : « ne vends pas ce que tu n’as pas », tel que rapporté dans la sounanes de Abi-Daoud. Quant à la pénalité découlant du retard de règlement , ou de la rétraction à appliquer le contrat, il n’est permis d’appliquer que la réparation du préjudice réel subi par le vendeur dans ces cas. Pour ce qui est des banques à caractère islamique, on retrouve plusieurs types de transactions dont la moudaraba, la mousharaka, la mourabaha, et l’ijara : la moudaraba est un partenariat où une partie apporte les fonds et supporte entièrement les pertes, tandis que l’autre (moudarib) l’expérience et la gestion, et ne perd éventuellement que le fruit de leur travail; la mousharaka diffère de la moudaraba par le fait que les deux partenaires apportent les fonds, et l’un d’eux supporte la gestion ; la mourabaha est analogue au cas vu précédemment de vente à paiements échelonnés avec majoration du prix de vente au comptant ; l’ijara est analogue au leasing.   Ces banques trouvent plein succès dans leurs prestations et transactions avec les organisations économiques , à l’exemple de ce qu’on trouve dans des pays européens tels l’Angleterre où  s’est installé tout un groupe de banques islamiques dans la capitale et en région. Et certaines chaines audiovisuelles ont pu établir que ces aptitudes à caractère islamique, ont préservé ces banques de l’impact de la crise économique qui a touché le monde entier. La réaction des Etats unis, après l’effondrement d’un certain nombre de banques américaines, fut de rechercher des solutions conciliant le système bancaire islamique et les systèmes euro-américains. De même que certains pays ont recouru à la réduction du taux d’intérêt  qui entrave le développement de l’activité économique, et plus encore certains pays comme le Japon, qui, avec son poids économique au niveau international, a décidé de réduire carrément à zéro le taux d’intérêt, sur le constat de l’intensification de l’activité économique, même au détriment des revenus bancaires.

245- QUESTION : Dans une société non musulmane, manger halal n'est pas aisé. En Europe, il y a plus de produits alléchants mais illicites que de produits licites. Il y a plus de produits contenant de la graisse animale que de produits n'en contenant pas, bien plus de gâteaux contenant l'alcool et la gélatine de porc que de produits n'en contenant pas, sans compter les produits laitiers contenants des additifs douteux ou illicites (haram).
Certains oulémas se référant à Al Albani soutiennent que tout aliment à base d'alcool ou de graisse d'animal (porc) ou tout autre élément illicite qui n'altère ni son goût ni son odeur, reste licite à consommer. Personnellement je ne partage pas leur avis car la personne qui sait que tel produit est à base d'une substance illicite, doit- il le consommer après avoir constaté  l'absence d'odorat et de goût? Eclairez nous par votre science et savoir ainsi que votre sagesse.
Certains médicaments ont un taux d'alcool de 10 voir 15 % d'alcool. Certains oulémas appelés salafi, affirment qu'il est permis de les consommer, de les vendre, et de les acheter à ceux qu'ils appellent mécréants, mais qu'il est interdit de les fabriquer dans un pays musulman. Je vous demanderai de m'excuser si je vous fais part de cette bêtise humaine, ce n'est point un manque de respect mais un signe de révolte contre ceux qui ternissent l'image de l'Islam. L'islam est une religion qui favorise la science, le progrès, et n'est point un frein au développement.

245- REPONSE : En ce qui concerne l’emploi de l’alcool dans certains médicaments liquides, il n’est point moins prohibé que ce qui est stipulé par le hadith maudissant les dix intervenants dans les boissons alcooliques, tels le consommateur, le producteur, et le serveur…ainsi que d’autres hadith tels que : « Allah , Gloire à Lui, a créé la maladie et le remède, et a assigné un remède à toute maladie ; ne vous faites pas soigner avec des produits illicites » et « Allah n’a point  fait de l’illicite votre guérison». Pour ce qui est de la licéité de la consommation du vinaigre, selon le hadith « le vinaigre est une bonne sauce », elle est due au fait qu’il provient de la fermentation de glucides contenus dans des fruits ou autres, qui a donné d’abord de l’alcool éthylique, lequel s’est transformé en acide acétique qui est le vinaigre ; la consommation d’une quantité même importante de vinaigre, ne fait pas enivrer, mais cause des brulures dans l’estomac par l’acide qu’il contient ; d’autre part nous trouvons dans un autre hadith que le Prophète a interdit de produire du vinaigre à partir du vin ; les deux hadith sont authentiques dans sahih mouslim.  La charia exempte de toute souillure, n’admet pas des interprétations comme celle émanant de certains oulémas ayant autorisé la boisson des médicaments contenant des quantités très faibles d’alcool, ou n’ayant pas le gout ou l’odeur de l’alcool qu’ils incorporent ; cependant il n’y a pas d’inconvénient dans l’utilisation de médicaments contenant de l’alcool pour des soins externes, tels l’aseptisation des blessures. En alternative à ces remèdes alcoolisés, on a recouru dans plusieurs pays à utiliser des substituts à base de plantes médicinales ; et dans ce domaine plusieurs grands médecins ont élaboré des ouvrages, comme Avicenne qui a publié un livre où il a sélectionné les substituts utiles, permettant de ne pas utiliser l’alcool comme remède à l’inverse de Razi. D’autre part l’ouvrage « attebb-annabawi » (médication du Prophète) regroupe un ensemble de plantes médicinales qui étaient d’usage à l’époque préislamique (jahiliya), et que le Prophète SSASL recueillait auprès des délégations bédouines qui lui rendaient visite, tel que rapporté par son épouse Aïcha (mère des croyants) ; c’est à partir de là qu’a été constitué cet agrégat médicinal dit prophétique, exempt de tout élément prohibé.

Puis les écrits se sont succédés dans ce domaine, et parmi les plus récents, on trouve « tadhkirat al-antaki » auquel le médecin marocain Moulay Abdeslam Ben-Mchich a ajouté des annotations dans son livre « diyae annibrâss fi tadhkirat al-antaki » dans le langage des habitants de Fès. Et notre Cheikh Sidi Ahmed Tijani était vivement intéressé par cet ouvrage qui était parmi ce qu’il avait de plus important dans sa bibliothèque avec les livres d’exégèse du Coran, et du hadith. On décompte prés de trois cent hadith se rapportant aux maladies et remèdes, et Hajji Khalifa a cité dans son livre  « kachf adhounoun » six ouvrages sur la médication dite prophétique, au sujet de laquelle ont écrit également des européens comme Kamby Whisk et Néron ; on peut citer également l’ouvrage « assirr almostafawi fi attebbi annabawi » de Noureddine Abi-Alhassan Ali ibn Aljazzar l’égyptien qui a été traduit au français par Mr Péron depuis un ouvrage d’Ibn Al-Baytar ; l’imam Assouyouty avait également un ouvrage sur le même thème. On retrouve également deux traités anonymes sur la médication prophétique, dont une a été analysée par Risk dans ses lettres médicales, et l’autre par Kamby dans « la vie de Mohammed » où il a mis en évidence une conception transcendante du savoir du Prophète SSASL, et Leclair en a fait l’éloge dans son ouvrage sur la médecine chez les arabes (chap.2 p.215). D’autre part les compagnons du Prophète AASE, lorsqu’ils butaient sur la compréhension de ce que signifie le hadith chérif : « ce qui enivre par la quantité, son peu est prohibé », recouraient à d’autres moyens , à l’exemple de ce qu’a fait Sidna Omar Ibn Al-Khattab lorsque les habitants de la Syrie se sont plaints à lui de leur obligation de prendre certaines boissons à cause du froid rigoureux : il s’est appuyé non sur l’analyse du produit, mais seulement sur la spécificité de son aspect pour conclure qu’il s’agit d’une simple matière visqueuse. Il est rapporté dans le Recueil de Sahih Mouslim  que le Prophète (pssl),   questionné le à propos de la confection du vin par  Tarek ibn Ziyad Al-Johfy,   a marqué sa prohibition voire sa répugnance ; et sur la réponse du compagnon : je ne la fabrique que pour la médication, le Prophète répondit : il n’est point un remède , c’est  plutôt un mal ; et dans un autre hadith , on faisait macérer pour le Prophète le raisin sec, et il le buvait le premier jour, puis le second , jusqu’à la soirée du troisième jour, et ensuite il ordonnait soit de le prendre soit de le déverser. Comme preuve de l’effet d’un tel sens médical chez le Prophète , l’ordonnance qu’il spécifiait  pour en déterminer  le mode d’emploi et la dose - Bokhary rapporte dans son Recueil des hadiths du Prophète (propos authentiques) que Sidna Mohammed s’ingéniait à en définir toutes les coordonnées de médication , et Bokhary en cite un cas où le Prophète (pssl) n’a pas manqué d’indiquer que la dose de nielle doit s’échelonner entre 5 et 7 grains mouillés d’huile d’olive, avant d’en introduire la moitié dans chaque narine; et un grand laboratoire médical de Rabat a eu l’amabilité de nous communiquer qu’il en a pu tester l’efficacité.

En ce qui concerne l’obligation qu’ont les musulmans d’Europe, d’utiliser des produits incorporant des éléments prohibés, comme la gélatine de porc ou d’autres éléments dans les boissons, il est de leur devoir de s’en écarter et de rechercher des produits de substitution, d’autant plus que l’Islam recommande la poursuite de la recherche et de la prospection dans les voies inexplorées des remèdes, autrement la renonce aux investigations serait en contradiction avec les objectifs islamiques préconisant la recherche du substitut commode pour toute chose. En ce qui concerne les eaux de toilette très courantes sur le marché, incorporant un pourcentage d’alcool, nous disons seulement qu’il est préférable de ne pas s’en appliquer sur les mains ou le visage ou autre partie du corps, sans l’interdire, car ce qui est prohibé, comme l’indique le Coran : «  "O vous qui croyez ! Les boissons alcoolisées, les jeux de hasard, les bétyles et les flèches divinatoires ne sont autre chose qu’une souillure diabolique. Fuyez-les ! Vous n’en serez que plus heureux ! Le démon n’a d’autre but que de semer, par le vin et le jeu de hasard, la haine et la discorde parmi vous, et de vous éloigner du souvenir de Dieu et de la salât. Allez-vous enfin renoncer à ces pratiques? ». C’est la consommation des boissons alcoolisées.

246- QUESTION : Ma question est de savoir quelle est la date de naissance exacte du Cheikh, de même que la date de son décès, car il y a des confusions entre le mois de Chaoual et celui de Safar.
246- REPONSE : La date de naissance de Sidna cheikh n'est pas connue avec précision, c'est en 1150 H & 1737 C. Quant à la date de décès, c'est le jeudi 17 Chaoual 1230H  - 1815 C
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247- QUESTION : Est-ce vrai que le nom de Dieu le plus grand est la sourate Al Fatiha récitée en état de propreté rituel et sans remuer la langue?.
247- REPONSE : Remuer la langue en lisant la Fatiha ou sourate al-ikhlass, cet acte s’intégrerait dans un autre contexte connu sous le nom de récitation interne par le cœur, où la récitation une fois de la Fatiha, équivaudrait à deux cents milliards de la salat al fatihi (se référer à une missive du Cheikh citée par Sidi Omar El Fouty dans son livre Arrimah)
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248- QUESTION : J'aimerai savoir quelle est la différence quand on prononce un nom divin avec ya et sans le ya?.
248- REPONSE : Il semble, d’après les textes des différents awrâds du Cheikh Sidi Ahmed Tijani, que la règle est l’expression de la particule d’adresse « ya »;néanmoins, j’ai pu retenir dans ces wirds, rapportés dans la chaine de transmission des grands Moqadems de la zaouïa mère à Fès où est inhumé notre éminent Cheikh Tijani, que le mouride prononce le mot Allatif  sans  particule « ya », mais constaté la présence de cette particule dans le zajr du dhikr, c’est-à-dire les termes de terminaison, on peut se demander s’il s’agit d’éviter un double emploi
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249- QUESTION : Comment choisir une tarîqa?.
249- REPONSE : Quant au choix de la tarîqa, la Boghia de Sidi Larbi Bensayeh, code de la tarîqa, dans une des sept requêtes traduites et intégrées dans notre propre site web, décrit en l’occurrence l’acte  optionnel du mouride
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250- QUESTION : Je travaille à l’hôpital mai je n'ai pas vraiment le temps de réciter les wirds?.
250- REPONSE : L’initié travaillant dans un hôpital, qui ne trouve pas le temps de réciter ses wirds, peut contourner cet empêchement en décalant les heures de dhikr, en les reportant aux heures où il aurait le loisir de le faire même en dehors du temps optionnel, c’est-à-dire entre la icha et l’aube … ; quant au wird du matin, il peut le faire avant ou après l’aube – le qadae, c’est-à-dire  le report est possible même en dehors de cette échéance
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251- QUESTION : Pourquoi ne donne- t- on pas l’autorisation par mail? N’est ce pas Dieu qui guide vers le chemin droit?.
251- REPONSE : L’autorisation du wird par mail ne serait pas suffisante, car le contact entre le Moqadem et le mouride est absolument nécessaire étant donné la nature et l’importance des échanges efficients d’idées entre les deux partenaires, avant l’autorisation. Mais après l’accord mutuel entre les deux, la permission pouvant se faire, n’étant alors qu’un formulaire d’authentification. Allah, certes, guide vers le droit chemin, mais le mouride demeure responsable d’opter manifestement pour un choix effectif
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252- QUESTION : J'ai lu dans un livre que un des cheikhs avait reçu l’autorisation sans la présence du maitre?.
252- REPONSE : Pour ce qui est de l’autorisation sans la présence du Maitre, le représentant du Maitre qui est le Moqadem suffit, ayant été autorisé initialement par la chaine de transmission
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